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La Fantasy, l’Univers et le reste

Nous avons tous des plaisirs un petit peu pervers. Personnellement, mon côté pervers s’exprime dans le partage d’articles ALC sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas forcément une activité follement enrichissante, mais il n’y a pas de mal à se moquer de textes que leurs auteurs ont délibérément rendu publics.
Or donc, hier, ce petit plaisir s’est joué au détriment d’un blogueur qui, au prétexte de vanter un ouvrage, n’en parlait pas et préférait démontrer sa méconnaissance et son désamour d’un genre littéraire en particulier.
De façon tout à fait directe, ce genre de propos me ramène toujours à la question : et, toi, t’en penses quoi des genres littéraires ?

Je commencerai par une déclaration préliminaire : je n’ai pas les connaissances requises pour définir un genre en exposant des exemples, des références… Mon rapport aux genres est purement théorique.

Et, déjà, la définition de genres a-t-elle un sens ?
Pour moi, clairement, oui. Alors que je pense que tous les ouvrages littéraires ne forment qu’un vaste ensemble nommé « littérature ». Les genres ont autant de sens que lorsqu’une collègue vous déclare :
— Je ne vois pas de qui tu parles…
— Mais, si, tu sais ? La petite brune qui est toujours à la machine à café quand on y va !
Aucun être humain ne peut se définir simplement de cette façon, mais… c’est rudement pratique quand on cause entre humains.

Là, naturellement, je glisse vers les genres que l’on nomme maladroitement « genres de l’imaginaire » ou SFFF, puisque ce sont les genres dans lesquels j’ai tendance à nager.
Cela dit, même si je comprends qu’on puisse ne pas aimer un genre littéraire en particulier, je ne partage pas ce(t) (dés)intérêt. Potentiellement, j’aime tout et chaque histoire, chaque roman… doit me séduire individuellement. Mais, pour des raisons diverses et variées, je lis plus de SFFF et, jusqu’alors, je n’ai écrit que dans cette bulle.
Bref, je pense qu’un genre se définit par certains éléments du récit : tout n’est que littérature, mais, s’il y a une machine à vapeur, c’est peut-être du steampunk. Et j’ai tendance à croire que la Fantasy regroupe toute histoire qui n’aurait pas pu se produire, soit qu’elle se déroule dans un monde qui n’existe pas, soit qu’elle incorpore des éléments que la science actuelle considère comme improbables.
Sauf que ma définition de la Fantasy englobe allègrement la Science-Fiction et le Fantastique et que le côté « pratique quand on cause » s’y fracasse pesamment.
Du coup, je m’imagine le Fantastique comme une Fantasy light, où les éléments introduits par rapport à notre réalité sont relativement peu nombreux… mais ça ne marche pas toujours : si Buffy est clairement de la fantasy urbaine, avec le côté mythique de son monde, je ne sais pas bien où situer Supernatural et ses Apocalypses.
Quant à la Science-Fiction, j’y vais au feeling, en fonction de mon interlocuteur : s’il aime la SF et déteste la Fantasy, suivant si je veux qu’il ouvre un livre ou le fuit… Bon, ce n’est pas satisfaisant sur le plan intellectuel, mais, comme je l’ai écrit en préambule, j’imagine une théorie où je puisse m’y retrouver, je ne suis pas une experte.

Tout ça pour conclure que, lorsqu’on n’a pas fait d’études littéraires, mais qu’on aime bloguer, le plus sage est sans nul doute de ne parler que du livre qu’on a lu sans essayer de le resituer dans un contexte genré qu’on ne maîtrise pas du tout.
Car, pour répondre au billet qui m’a fait rire hier, mais dont les propos se retrouvent parfois sous diverses plumes, la Fantasy est peut-être « ce qui est imaginaire et n’est pas la SF ou le Fantastique », ou bien complètement autre chose, mais on peut quand même affirmer sans se tromper que :
– elle ne se définit pas par la longueur du texte : comme dans toute la littérature, on trouve des sagas de 50 tomes et des nouvelles de 10.000 signes ;
– elle ne nécessite pas forcément un univers complet avec background détaillé ;
– elle n’est liée qu’indirectement à la magie puisqu’il ne peut y avoir magie hors des genres de l’imaginaire ;
– elle peut être le terrain de chefs-d’œuvre ou de daubes (évidemment)…
Et, surtout, on peut ne pas aimer l’imaginaire et préférer « avoir les pieds sur Terre », mais on ne peut pas annoncer péremptoirement qu’une bonne œuvre de Fantasy serait une sorte de miracle peu probable.

Cenlivane

Ecrivain·e, Poète·sse, Blogueur·se

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