De sa période juillettiste loin du net, ma Grande a ramené de vrais magazines, avec du papier et des pages qu’on doit tourner. Du coup, je me suis installée pour feuilleter le numéro du 20 juillet de Canard PC, une revue consacrée aux jeux vidéo PC.
Comme vous le savez peut-être (ou pas), je suis ce qu’on qualifie de joueuse casual (i.e. joueuse à petite consommation).
Pourquoi ? Tout simplement parce que je suis rarement fan de quelque chose : si j’ai des amis qui dévorent des tonnes de livres ou d’autres qui jouent de longues heures ou… pour ma part, j’aime jouer un peu, lire un peu, regarder la télé un peu… Puis, tout simplement, je n’ai plus 20 ans, âge auquel, je l’avoue, je m’éclatais sur un vieil Amiga 500.
Bref, je joue un peu dans une maison contenant sa bonne dose de titres pour une Grande qui, elle, est une vraie gameuse 😉
Hormis World of Warcraft, dont j’apprécie l’univers arcanepunk et dans lequel j’ai trouvé une guilde qui ne me regarde pas de travers malgré mes faibles performances, je peux aussi m’amuser de jeux comme les Sims 3 ou… Le seul genre auquel je sois hermétique, je crois, c’est quand il faut tirer sur des bonshommes à coup de mitraillette. Transpercer l’ennemi de mon épée pour sauver une relique, ça me va. Mais faire la guerre, non.
Mais, à côté de ces jeux vidéo traditionnels, je joue aussi à… FarmVille, Treasure Isle…
Tout ça pour en revenir au numéro de Canard PC que je parcourais tantôt. Un article y est consacré aux jeux sociaux via FaceBook qui, d’une certaine façon, nuisent aux vrais jeux. D’une manière toute bête : si un jeu social, torché en quelques mois, rapporte plus qu’un jeu complexe, quel est l’avenir des jeux complexes et, surtout, les sociétés commerciales continueront-elles à investir dedans ?
Perso, je pense surtout que le problème est mal posé…
Quand on regarde le monde du livre ou du film, il y a bien, cohabitant sur le marché, des oeuvres perfectionnées destinées aux connaisseurs et des oeuvres grand public, souvent plus « accessibles » (on va dire).
Petit retour dans le passé…
Quand j’étais enfant, c’était l’époque des albums Panini. Pour des raisons que j’ai oubliées (je n’avais peut-être pas demandé ou c’était trop cher pour ce que c’était), je n’en avais pas et cela me manquait car, dans la cour de récré, je n’avais rien à échanger avec mes petits camarades.
Aujourd’hui, au boulot (dans la cour de récré ?)… je ne peux pas raconter que, hier soir, dans WoW, j’ai eu une nouvelle hache magnifique. Par contre, je peux dire que j’ai trouvé un nouveau cochon rose dans FarmVille. Parce que le « social » de « jeu social » n’est pas seulement à prendre dans le sens que nos voisins de ferme sont aussi nos amis réels. C’est un jeu qui passe bien dans la société, auprès des… non-joueurs.
S’il n’y a pas de stratégie ni rien qui donne un peu de peps, on y fait des collections (comme avec les albums). Un nouvel animal apparaît et tout le monde se précipite pour l’avoir.
Tout ça pour dire que les jeux vidéo complexes ne sont pas comparables aux jeux sociaux, parce que ce n’est ni le même public ni les mêmes besoins. Quand je rentre du travail, crevée, non, je n’ai pas la force d’aller mener à bien une quête ou quoique ce soit de complexe. Mais je peux me détendre en faisant mes récoltes et en envoyant des cadeaux.
Même si vendre des pommes rapporte plus que de vendre des kiwis, on continue à pouvoir acheter des kiwis. De la même manière, si les bénéfices générés par FarmVille peuvent faire pleurer d’autres sociétés conceptrices de jeux, il y a toujours le marché des vrais gamers.
Au fond, cet article (de Canard PC, oui oui, c’est le fil conducteur de ce billet) me fait un peu penser à un nouvelliste de SF qui se plaindrait que Musso ou Levy génèrent plus de profits. FarmVille s’adresse à plus de gens. Point. C’est un fait. Pas parce que c’est plus moche ou moins complexe, mais parce que tout le monde n’est pas gamer (bon, yep, je pourrais écrire « joueur », mais joueur est trop générique).
Alors… il en faut pour tous les goûts. Si les concepteurs de jeux sont trop accros au fric et que ça les démoralise, attendons une nouvelle génération qui retrouvera le plaisir de créer des jeux complexes et passionnants.
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