While You Were Sleeping (2017)

On ne réussit pas forcément une recette avec tous les bons ingrédients, mais, quand on réussit, on ne peut que dévorer le résultat. Je viens donc de dévorer les 16+ heures de While You Were Sleeping.
Les ingrédients ?
Du fantastique (des rêves qui permettent de voir le futur entre des gens dont le destin est lié), le temps (les rêves sont un reflet exact du futur), de la romance (en bonne dose), du suspens et du polar (en bonne dose), des vrais bons sentiments avec le questionnement sur les choix, le pardon, la mémoire…

Lee Jong-suk (W, Pinocchio, Romance is a bonus book…) est Lui1, le Procureur.
Jung Hae-In (Something in the rain, One Spring Night, Tune in for love…) est Lui2, le Policier.
Qui pourrait choisir entre les deux ? D’ailleurs, il n’y a pas là de véritable triangle amoureux : les deux sont aussi bons et honnêtes l’un que l’autre et ne se disputeraient pas pour une femme.
Elle (Bae Suzy) est la Journaliste. Elle fait des rêves prémonitoires, mais, adolescente, ne parvient pas à sauver son père de la mort. Quoiqu’elle s’en veuille et parce qu’elle a pu le prévenir, en mourant, son père sauvera plusieurs vies…
Je ne m’étendrais pas sur l’intrigue, juste, pour compléter le trio des gentil·les (Procureur, Policier et Journaliste), le méchant sera bien sûr l’Avocat, qui a défendu de vilains criminels.

Alors… c’est clairement bourré de bons sentiments. Mais je n’en ai pas fait une overdose. Est-ce que parce que notre époque n’est pas assez enjouée pour qu’on s’en prive ou est-ce que parce que l’intrigue fonctionne ? Je penche pour la deuxième réponse. L’intrigue marche. La morale est bonne. Les persos sont attachants.
Donc un gros coup de cœur dans le genre simple et efficace.

Ce billet est également paru dans la Tribune des Vagabonds du Rêve.

Familiar Wife (2018)

Dans les qualités que je trouve (en général) aux dramas coréens, il y a l’utilisation/exploitation du fantastique et le traitement de soucis ordinaires.
Familiar Wife réunit ces deux qualités.

Lui est un connard ordinaire. Il était amoureux d’Elle1, l’a épousée, mais, maintenant qu’ils ont deux enfants en bas âge et chacun un boulot, il lui laisse sans ciller toute la charge mentale.
Pendant qu’elle s’épuise alors que l’état de santé de sa mère se dégrade, Lui regrette qu’elle ne lui fasse pas à manger ou qu’elle prenne mal qu’il passe du temps sur la console de jeux.
Fatiguée, elle crie.
Et quand il croise Elle2, un béguin rencontrée à la fac, fraiche car aucun mari ne l’épuise, il souhaite échanger de femme.

Ici, la magie (matérialisée par un péage sur une route peu fréquentée) permet de revivre un moment-clé du passé. Le voilà le jour de leur rencontre, il l’ignore et conclut avec Elle2.
Changement d’épouse.

Comme de bien entendu, le destin va se charger de lui : non seulement Elle2 ne lui correspondait pas spécialement, mais Elle1 recroise sa route et, sans lui, hé bien… elle est toujours la fille merveilleuse qu’il a aimée.

Difficile, dans ce genre d’histoires, de parler plus longuement de l’intrigue sans spoiler.
Je dirais juste que j’ai trouvé la narration bien équilibrée parce qu’elle passe par plusieurs phases : au début, Lui est détestable, puis il apprend… Globalement, c’est assez poignant parce que le sujet abordé est l’échec, les effets de la négligence, la question des choix… mais il reste quelques moments drôles et l’on n’est pas entrainé vers le fond.

J’ai lu quelque part que la série abordait le thème de « l’usure dans la couple ». Non.
Ce n’est pas deux personnes qui s’éloignent car le temps a passé et leurs sentiments se sont usés.
Ca parle clairement de la charge mentale. Ca dit très crûment : ta femme ne peut pas sourire et te faire à manger si elle en bave au quotidien.
Le dernier épisode est un poil mou et moralisateur (il appuie un peu trop sur le message bien reçu), mais sans défaut majeur.

Donc on a du voyage dans le temps/réécriture du présent et un message basique, mais essentiel : prends soin des autres si tu veux qu’ils prennent soin de toi.
J’ai aimé l’histoire et les choix narratifs. Je ne peux pas classer ça en romance.
Dans la romance, il y a il me semble une sorte de magie amoureuse où l’on s’éprend soi-même des personnages, où l’on aimerait bien être l’un des deux : là, on est forcément compatissant, Lui a merdé, il en prend conscience avec humilité, mais… il ne fera pas battre votre coeur 😉

Bref, un bon sujet bien traité.

Ce billet est également paru dans la Tribune des Vagabonds du Rêve.