Adolescence, ce cap difficile

Cadette : « C’est simple d’élever un·e ado geek : un ordi par enfant, une bonne connexion internet et une pizzeria à proximité ! »

Pourquoi éduquer quand on peut supprimer ?

Ce matin, ActuaLitté publie : RIP droit d’auteur : « La solution ‘naturelle’ serait un retour au mécénat ».
Si j’ai tout bien compris (et je n’exclue pas que ce ne soit pas le cas), l’expert interrogé est un… professeur de philosophie. J’avoue que j’ai du mal rien qu’avec ce préambule : pour parler de droit d’auteur, j’attends des auteurs, des experts en droit, en économie… mais en philosophie ?
Passons.
Et résumons :
Comme il n’est plus possible de défendre le droit d’auteur contre le piratage, revenons aux temps jadis où l’auteur avait un mécène.
Tout simplement.

Sérieusement, il fait beau, je suis en vacances… Pourquoi est-ce que je lis ce genre d’articles ? Pur masochisme ?

Argument : autrefois, c’était comme ça.
Et alors ?
Autrefois, il n’y avait pas de machines à laver, pas d’ordinateur, pas de péridurale, pas de…
J’ai tendance à penser que, quand on sort la pancarte « autrefois », c’est qu’on est vraiment à court d’arguments et qu’on en vient à dire des âneries.
Non, pour des tas de bonnes raisons, personne ne veut revenir à autrefois, avec la maladie, l’espérance de vie courte, peu de gens qui savaient lire…
Bref, qui a envie de revenir en arrière par rapport à la Déclaration universelle des droits de l’homme ?

Argument : comme on ne peut pas défendre la propriété des auteurs, abandonnons-la.
Ben, évidemment. Dépossédons ceux qu’on ne peut défendre, ça ira plus vite.
Sérieux ? C’est un argument ?
Ça me fait penser à toutes les bêtises qu’on a entendu sur le piratage, comme s’il avait absorbé toutes les ventes du monde et que l’industrie culturelle s’était écroulée.
Ce n’est pas le cas.
Ou, alors, quand je vais faire un tour à la FNAC, on me projette une réalité virtuelle.

1/ L’industrie culturelle se porte bien. Si les industriels peuvent faire rentrer de l’argent, ils peuvent payer des droits d’auteur.
2/ Le fait que l’on puisse obtenir un bien facilement ne rend pas obsolète le droit de propriété.
3/ Si vous aimez une oeuvre que vous avez piratée, vous allez probablement acheter/offrir une autre oeuvre de l’artiste. Sauf si vous n’avez vraiment pas compris que l’auteur a besoin de vivre, mais, dans ce cas, ben… tant pis. On ne change pas les règles pour une poignée de réfractaires.
4/ Si vous piratez parce que vous n’avez pas de quoi vous offrir des œuvres culturelles, de toute façon, vous n’avez pas d’argent pour le circuit donc le circuit ne perd rien.

« Internet clôt l’ère de l’imprimerie, de la propriété privée intellectuelle et du droit d’auteur […] et nous ramène à la condition de l’auteur et de l’artiste […] sous la protection d’un mécène. »

Non. Internet permet juste à plus de gens de s’exprimer, pour dire n’importe quoi aussi.
Toute cette bataille contre le droit d’auteur, comme s’il nuisait à quelqu’un, ça devient vraiment lourd, très lourd.
Mais autant répondre tranquillement à chaque mauvais argument. Parce qu’il ne suffit pas de répéter une bêtise pour qu’elle devienne une vérité profonde.

Le temps et les vacances ou les aventures farfelues de Cenlivane l’été

Est-ce génétique ?
Mon grand-père paternel collectionnait les montres et mon père à son tour. Comme il convient de voir grand au fil des générations, je me suis mise à collectionner les horloges.
Bref, je suis fascinée par le temps depuis toute petite, j’adore les histoires de voyages dans le temps (ma nouvelle Un Rêve étrange… est d’ailleurs sur ce thème), de paradoxes temporels, de…
Je me suis déjà penchée sur la distorsion temporelle après 21 heures, mais peut-on passer sous silence la distorsion temporelle que nous subissons aux vacances ?

Le congé, c’est un peu… le petit plaisir à venir qui nous fait tenir au boulot, l’attente, l’anticipation, le « tu vas voir tout ce que je vais faire quand je serai en vacances ! »
Et puis, le temps étant linéaire et allant toujours de l’avant, elles arrivent enfin.
Par principe, tu ne te lèves pas avant 9:00, quoi, c’est les vacances !
A 10:00, tu es devant ton écran, l’œil un peu vague, à regarder ton fil Facebook en sirotant ton deuxième café.
A 11:30, à peine habillée, tu te demandes ce que tu vas faire à déjeuner.
A 13:00, tu es au supermarché, paniquée, parce que tu n’as vraiment plus d’idées pour les repas. Parce que, en vacances, tu n’as pas un seul repas du soir à imaginer, non, mais bien DEUX repas. DEUX par jour !!!
A 15:00, alors que tu charges le lave-vaisselle, un coup d’œil sur l’horloge te fait songer qu’il faudrait que tu prépares le goûter.
Parce que c’est les vacances ! Tu ne vas quand même pas bouffer des plats tout prêts et autres choses non élaborées !!!

A la fin de tes vacances, quand tu reprends le travail, tu as juste fait à manger, fait tourner la machine à laver le linge, passé l’aspirateur et vu deux épisodes de ta série télé préférée.
Et, là, au boulot, dans la poussière grise qui s’est accumulée pendant ton absence, il est à peine 10:00 que tu as déjà répondu à tous tes méls et traité deux dossiers.

Pourquoi ? Est-ce un complot pour que le travailleur aime sa condition ?
Pourquoi aucun roman ne sortira d’aucune de tes périodes de congés ?

Parce que le temps est manipulé.
Par les E.T.
Ou par mon oncle Joe.
Ou par la NSA.

En tout cas, j’ai des preuves : mes horloges cliquettent sur les murs, je vois tout !!!