Histoires de muses et de fées

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Temps de lecture : 11 minutes


Elle referma le livre et le posa entre le clavier et elle, ralluma l’ordinateur et chercha sur la Toile. Pourquoi disait-on qu’un roman pouvait vous tomber des mains ? Il ne tombait jamais des mains, on se contentait de le reposer, juste, tuée d’ennui. Tuée ? Terrassée serait sans doute plus correct.
Qu’avait-il donc sorti la veille ? Qu’étant donné le nombre de fois où elle était morte d’ennui, de dépit ou autre, elle ferait bien de prendre des actions chez un marchand de cercueils ? Quel idiot ! Il lui reprochait son humour lamentable, mais il n’était guère plus doué !
Bref, elle chercha. Elle chercha entre les lignes, parmi les critiques positives et négatives, ce qu’elle devait attendre du roman entamé qui lui arrachait des bâillements et, au final, elle conclut prosaïquement qu’elle ne s’était jamais forcée, à rien, et que ce n’était pas aujourd’hui qu’elle allait commencer.
Elle contempla le poche d’un œil torve, limite menaçant, l’attrapa et alla le jeter dans la poubelle de la cuisine. L’horloge du four indiquait 22:16. Pas vraiment le temps de commencer quelque chose, autant aller se coucher. Elle se brossa les dents, enduisit ses mains de crème avant de les frotter consciencieusement, persuadée de retarder un peu leur déchéance inévitable, et se glissa sous la couette après avoir éteint les lumières dans l’appartement.
Ce pauvre livre n’avait pas su lui plaire. En même temps, pourquoi son auteur avait-il cru devoir raconter des choses si ordinaires, si banales… Se mettre sur l’autre côté… Au moins, le collègue d’écriture avait-il essayé… Elle pouvait bien la ramener, elle qui n’avait plus écrit depuis… oh…
Tout était de sa faute ! A lui ! Lui qui avait osé sortir, alors qu’elle lui annonçait qu’un de ses textes venait d’être retenu pour publication et juste après avoir fait semblant de l’encourager par un traître « tu ne dois plus douter de ton talent, maintenant ! » :
— Tous ces textes, ils sont un peu vieux. Quand est-ce que tu t’y remets ?

Suite…

Maintenant que j’ai fini les comédies de Noël, c’est quoi le programme ?

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Temps de lecture : 9 minutes
Spéciale dédicace à l’année 2020…


Journal de bord, année 2020
Lundi 2 novembre, il est 19h.
Entrée sur Facebook : Maintenant que j’ai fini les comédies de Noël sur Netflix, c’est quoi le programme ?
Cette année a été… particulière, disons. Le pays est reconfiné même si ce n’est pas bien clair. Certaines collègues sont au travail comme si rien n’avait changé, d’autres sont coincés à la maison, enfermés, déprimés. Je suis au nombre de ceux qui se retrouvent devant leur ordi, à produire… quelque chose. Ne me demandez pas quoi, je n’en suis pas certain moi-même, mais, à la fin du mois, mon salaire arrivera sur mon compte en banque et, tristement, je n’ai plus aucune autre préoccupation.
En réalité, ma pile à lire est loin d’être basse, mais, avec l’automne et les journées grises, quand la nuit tombe, je rêve de contrées lointaines, le papier me semble désormais froid. Gris. Comme mon humeur.
Nouveau message. J’avoue, c’est une sale manie, mais j’ai tendance à ne pas regarder l’expéditeur. Mon œil capte vaguement un avatar, que je pense reconnaître, et, souvent, je me mets à pester sur telle ou telle phrase avant de réaliser que la personne qui me parle n’est pas du tout celle que je crois.
Vais-je changer ?
Je ne crois pas.
Nouveau message : Jour d’ennui, nouveau jeu, on est sauvés !
Et un lien. Sur lequel je clique, forcément. J’ai fini toutes les comédies de Noël.

Suite…

Si tu devais faire un vœu, ce serait quoi ?

– On ne peut pas répondre à une question pareille !
– Pourquoi ?
– Imagine que ton destin, ce soit de te retrouver à un moment de ta vie où tu dois faire un choix et, de ce choix, à 50/50, dépend le reste : soit tu rencontres le Grand Amour, soit tu deviens une écrivaine ultra-célèbre ?
– Et ?
– Si tu fais ton vœu, genre « Je veux rencontrer le Grand Amour », tu annihiles la probabilité à 50 % de devenir une écrivaine…
– C’est idiot ce que tu dis : si ton destin est de te retrouver à un moment où tu as un choix à faire et tu es à 50/50, ben, c’est ce moment-là, du coup, le moment où tu dois faire un vœu ! T’as deux options et t’en choisis une…
– Tu parles ! On est programmées à attendre le Prince Charmant, tu ne vas jamais demander la célébrité !
– Alors tu crois que tu pourrais, genre, faire le vœu d’être une écrivaine « pas trop célèbre » ? Comme ça, tu rencontres quand même un chéri.
– C’est idiot ! Être une écrivaine « pas trop célèbre », c’est déjà cool. Mais quel intérêt de trouver un mec qui n’est pas vraiment le bon ? L’amour, c’est pas le genre de truc où t’as une option « presque ça, mais en fait pas du tout » !
– Du coup, si tu devais faire un vœu, ce serait quoi ?

Nice Fictions 2016 et Dimension Fées

Voilà, c’est terminé…
La 2e édition de Nice Fictions s’est tenue ce week-end, vendredi, samedi et dimanche, et… je n’arrive pas vraiment à le réaliser. Un peu comme Noël qu’on attend chaque année et, au lendemain, on a toujours cette même surprise : ah, bon, c’est déjà passé ?
Si je suis à l’aise pour raconter des fictions, je suis gauche pour narrer la réalité alors… juste… c’était super !

Dimanche soir, les orgas finissent au bar… by Méjane

Des lieux idéaux grâce au soutien de l’Université, l’aide des institutions publiques, des associations, de bénévoles motivés et généreux, d’invités heureux d’être là… et un public enthousiaste et émerveillé.
J’ai modéré une table ronde par jour, dit pas mal de bêtises sans aucun doute, n’ai pas dormi depuis mercredi (sous adrénaline sans aucun doute) et, lundi matin, nous avons fini de ranger.
En marchant dans les rues de la ville, ensoleillées, toujours plus calmes le lundi, tout me semblait soudain irréel comme si une aussi extraordinaire aventure ne pouvait avoir été vécue que par une autre moi, bien plus énergique, bien plus efficace…
Pourtant les photos, les coms enthousiastes… sont bien là : je n’ai pas rêvé ! Tous ces échanges, ces sourires, tout ce bonheur… Merci à tous !
Nice Fictions n’est pas le festival d’un groupe, mais de tous les passionnés qui souhaitent l’investir, le faire grandir, le voir pousser. Communautaire, « open source » ? Je peine à trouver le mot exact, mais j’espère que l’idée se comprend 😉
Maintenant, ben… il est temps d’attaquer le travail pour l’édition 2017 !

Et, en attendant, le samedi 4 juin, avec la Bibliothèque universitaire de Saint-Jean-d’Angély, nous sommes en train de préparer une nuit de l’écriture dont je vous reparle très vite.

Dimanche, Chantal Robillard était à Nice Fictions et elle a dirigé, pour Rivière Blanche, l’anthologie Dimension Fées que j’ai donc entre les mains.

Un sommaire dense où je me retrouve aux côtés, avec ma chère maman, d’Olympia Alberti, Jean-Pascal Ansermoz, Christiane Baroche, Ugo Bellagamba, Pierre Bordage, Elizabeth Chamontin, Muriel Chemouny, Henri Etienne Dayssol, Philippe Di Folco, Pierre Dubois, Sylvie Durbet-Giono, Estelle Faye, Patrick Fischmann, Claudine Glot, Joel Henry, Emmanuel Honneger, Olivier Larizza, Jacques Lovichi, Roland Marx, Chantal Robillard, Joel Schmidt, Hervé Thiry-Duval, Françoise Urban-Menninger et Bernard Visse.

Ma petite nouvelle s’appelle Histoires de pandas et de fées.
A chaque fois que je tiens une nouvelle anthologie ou revue où je suis au sommaire, je me sens toujours émue, mais, là, entre le festival et cette publication, je me dis que le Grand Scénariste a voulu caser plein d’éléments d’un coup 😉

Sinon, je serai également aux Imaginales dans un mois.