I speak English not very well if I want!

Il y a des gens pour penser que, si on travaille assez, si on fait les efforts nécessaires… on peut forcément tout réussir. Je ne crois pas. Je trouve cette idée validiste et dangereuse.

Validiste car elle pose l’idée que nous sommes tou·tes exactement pareil·les, avec les mêmes « outils » dans notre corps. Dangereuse parce qu’elle entraine des parents, de bonne foi, à harceler leurs mômes, persuadés qu’ils « pourraient s’ils voulaient ».

Ce qui est problématique, ce n’est pas d’accepter que nous sommes différent·es et que certain·es d’entre nous ne peuvent pas faire certaines choses, mais d’attribuer de la valeur aux gens en fonction de ce qu’ils sauraient faire.

Depuis tout petit, je suis doué en grammaire et en orthographe. Françaises. Même à l’école primaire, dans mes cahiers, il était dit que j’écrivais « bien ». Bien sûr que le fait que ça me soit facile a entrainé que j’ai continué à beaucoup écrire (même de simples billets de blog ou des statuts bébêtes sur les réseaux), mais j’en avais aussi « besoin » car je suis plus à l’aise à l’écrit qu’à l’oral pour parler de certains sujets, notamment dans l’intimité.

Je ne parviens pas à me perfectionner en anglais. Je connais les règles et les mots, J’ai même regardé des épisodes de séries chinoises sous-titrés en anglais car la VF n’était pas encore prête pour avoir la fin de l’histoire… et je les ai compris. Je peux dire deux/trois mots, mais… si je ne suis pas à l’aise pour communiquer à l’oral en français, alors que je le maitrise parfaitement1, quelle probabilité il y aurait que je me lance à parler en anglais à des inconnu·es2 ? Et, sans cet exercice de perfectionnement, je suis bloqué, incapable de progresser alors que je connais les règles et le vocabulaire.

L’été dernier (j’en ai parlé dans mon billet précédent), j’ai voulu lire le roman Lost You Forever car il fallait attendre un an entre les deux parties du drama. Ce roman chinois était disponible en anglais en ligne : je l’ai lu avec le traducteur automatique du navigateur.

Oui, il y avait des fautes et des trucs bizarres, mais je me suis largement immergé dans l’histoire. Peut-être que j’aurais beaucoup perdu du sens si je n’avais pas vu le drama auparavant, mais, là, j’ai profité de l’histoire, j’ai aimé le roman.

Oui, j’aimerais que le roman soit disponible en français, traduit par un·e professionnel·le dans de bonnes conditions. C’est d’ailleurs un appel tout à fait sérieux que je lance : je ne sais pas comment joindre l’autrice et/ou l’éditeur chinois, mais, si quelqu’un sait, j’aimerais beaucoup que les Vagabonds du Rêve proposent ce roman (car je considère que c’est de la bonne fantasy et nous voulons ouvrir notre catalogue à l’exploration des autres écrivain·es en dehors des très-diffusés anglophones).

Mais… faute de blé, on mange des glands. Ne pouvant pas lire le roman autrement, je l’ai lu de cette façon.

Pendant longtemps, je me répétais : « lis en anglais, ça t’entrainera, n’utilise pas la traduction automatique », mais, en réalité, cette injonction idiote que je m’infligeais me coupait juste de tas de contenus. Puis, sur Facebook par exemple, je l’utilise désormais pour des tas de choses et je me réjouis de voir que, partout dans le monde, quelque soit notre langue, on raconte tou·tes les mêmes bêtises.

Mes enfants sont parfaitement bilingues. Je ne leur ai pas payé de cours particuliers ni de séjours à l’étranger, aucune mère seule n’en a les moyens. Iels ont appris en jouant en ligne à des tas de jeux vidéo, avec des gens de toute la planète, qui se retrouvaient ensemble avec leur anglais maladroit. Iels sont moins bons en français ? Mais iels ont accès à tellement plus de contenus que moi !

Hier, donc, en écrivant mon billet, je me suis dit que ça n’avait pas de sens de ne l’écrire qu’en français car il n’est clairement pas destiné aux francophones. J’ai pris le traducteur automatique, puis un de mes enfants a relu. Ce matin, sur FB, un pote m’avait apporté très gentiment quelques corrections de tournure que j’ai immédiatement reportées.

Oui, je ne peux pas m’exprimer en « bon » anglais, mais dois-je ne rien dire pour autant ?

Au travail, quand je suis obligé de m’exprimer en anglais, je le fais, peu importe ma peur du ridicule car je n’ai pas le choix…

Ma chercheuse en informatique personnelle3 m’a expliqué plus d’une fois qu’il n’existait aucune IA à l’heure actuelle, même si tout le monde en parle. Il y a juste, suivant les domaines, des outils automatiques plus ou moins sophistiqués. En matière de traduction, les outils ne sont pas récents et relativement efficaces, mais ils n’ont pas remplacé les traducteurs professionnels : ils ne sont pas capables de faire de la traduction littéraire, par exemple4. Et ils ne prennent aucun emploi : personne n’embaucherait quelqu’un pour lui traduire des commentaires FB s’exclamant sur la séduction d’un·e acteurice. Ou lui faire quelques mails simples au taf.

Pourquoi je vous raconte tout ça ?

Parce que j’ai décidé de franchir le pas, de mettre derrière moi toutes ces peurs avec lesquelles la société nous façonne. J’ai décidé de parler (enfin d’écrire) anglais quand j’en ai envie, même maladroitement : quand quelqu’un me parle maladroitement en français, je ne moque pas d’ellui, je l’envie de se lancer, je le remercie de faire l’effort de venir vers moi.

Le français est une langue trop rigide, où la moindre erreur est malvenue. Il est nécessaire de l’assouplir, de briser ses carcans, d’y faire entrer librement tous les néologismes dont nous avons besoin. Je l’ai toujours pensé, ça m’est devenu obligatoire en faisant mon coming-out en tant que personne non-binaire : il me manque des tas de mots pour parler de moi. Tenez, dans ce billet, je me genre au masculin, mais c’est « incorrect » tout comme ce le serait au féminin…

Bref… si les erreurs sont problématiques dans un hôpital ou un aéroport… elles n’ont aucune conséquence en littérature ou sur un blog. Oui, tout ceci n’est qu’une déclaration d’intentions, il va sans doute encore me falloir quelques années pour oser trébucher en public, mais, en vrai, quel est le risque ? Que les audiences confidentielles de ce blog chutent ?

  1. Nous vivons dans une société où cela ne se fait pas d’annoncer les domaines où on est excellent, de la même façon qu’on n’admet pas qu’on puisse être nul ailleurs. Perso, j’ai décidé de me mettre à l’aise avec ça : je sais où je suis bon, je sais où je suis nul. C’est la base pour manager et déléguer efficacement d’ailleurs. ↩︎
  2. puisque, pour qu’un·e inconnu·e devienne un pote, il faut un premier échange, donc vaincre la barrière de la langue… et que je reste derrière la barrière de la simple rencontre. ↩︎
  3. Oui, je suis comme ça : c’est mon syndrome du dictateur, j’aime avoir des experts qui m’appartiennent mdr ↩︎
  4. Mon exemple d’hier est assez parlant : je veux croire qu’aucun·e professionnel·le n’aurait accepté que le titre chinois d’un drame shakespearien soit traduit par le nom d’un vin ! ↩︎

Fight of the summer: #LostYouForever vs #SauvignonBlanc

L’été dernier, je vous ai parlé à plusieurs reprises de la série Lost You Forever et, du coup, je lui ai carrément attribué un tag sur ce blog.

Last summer, I spoke to you several times about Lost You Forever and, as a result, I actually gave it a tag on this blog.

La saison 2 (qui a été tournée en même temps que la 1, ce n’est en réalité qu’un bloc et non deux vraies saisons) est sortie cet été et j’attends patiemment que les courageux·ses traducteurices aient fini les sous-titres sous Viki.

Season 2 (which was shot at the same time as the first, it’s actually just one block and not two real seasons) was released this summer and I’m patiently waiting for the nice translators to finish the subtitles under Viki.

En attendant, je n’avais aucune impatience sur la fin puisque j’avais lu le roman (ou, plus exactement, la traduction amatrice en anglais mise en ligne par Koala et qui, je pense, a fait le tour de la planète) et je me suis abonné à plusieurs pages de fans sur les réseaux sociaux, qui partagent des tas de vidéos et d’analyses plus ou moins réussies / fantaisistes.

I had no issue waiting patiently for the final part, as I had read the book (or, more precisely, the translation by Koala which, I think, went around the world) and I subscribed to several fan pages on social networks, which share lots of videos and more or less successful / fanciful analyses.

Mais, depuis un an donc, un truc me tracassait énormément et je ne sais pas pourquoi j’ai attendu aussi longtemps pour faire ce billet.

But, for the past year, something has been bothering me a lot and I don’t know why I waited so long to write this post.

Or doncques, dans les hashtags accompagnant la série, série dramatique avec des guerres, du sang, des amours tragiques… #SauvignonBlanc est apparu et… depuis, ne quitte plus la série.

However, in the hashtags accompanying the series, a dramatic series with wars, blood, tragic loves… #SauvignonBlanc appeared and… since then, has not left the series.

Alors, pour tous les non-francophones qui vont atterrir ici, le Sauvignon blanc, c’est ça :

So, for all the non-French speaking, Sauvignon blanc is this:

Yes… It’s a grape variety. A wine.

L’autrice de Lost You Forever n’a pas pu vouloir donner ce titre à son roman, c’est juste impossible.

Lost You Forever‘s writer couldn’t have wanted to give this title to her novel, it’s just impossible.

So what happened?

Je vous la fais courte en deux captures d’écran de l’outil de traduction de Google :

With ONE space:

So, really, I’m begging you now… don’t use #SauvignonBlanc for #LostYouForever, it’s… confusing!

Lovely Runner (2024)

16 épisodes (60+ minutes)

Queen of Tears n’était pas fini que, déjà, sur les réseaux, on parlait de Lovely Runner en les comparant. Les deux histoires n’ont aucun lien entre elles, mais ces deux dramas sont les gros succès de ce premier semestre 2024 et il y a eu quelques blagues autour du fait que, si le premier a été diffusé par Netflix, la plateforme n’a pas eu le second, pour le plus grand plaisir de la plateforme « concurrente »1 Viki.

Si j’avais donc suivi la première au fur et à mesure de sa diffusion, pour la seconde, j’ai volontairement attendu qu’elle soit disponible en entier, sous-titrée en entier… et que la 10e et dernière2 édition de Nice Fictions soit passée. Et je l’ai binge-watchée cette semaine, probablement aussi je l’avoue pour m’échapper un peu de la réalité de ce début d’année : des séries de qualité sont clairement une bouffée d’air dans le climat actuel.

Elle (Kim Hye-yoon3) est hospitalisée : suite à un accident, elle a perdu l’usage de ses jambes et, désespérée, elle veut mourir quand Lui (Byeon Woo-seok), un chanteur célèbre, l’appelle au téléphone dans le cadre d’une émission de radio. Elle s’énerve, disant que la vie ne vaut pas la peine, mais il lui demande de continuer à vivre. Elle est touchée et va reprendre sa vie, en fauteuil roulant, tout en lui étant reconnaissante, fan de l’ombre qui le suit dans sa carrière.

Puis arrive une journée assez merdique : Elle se présente à un entretien d’embauche, mais elle est refoulée car l’entreprise n’a pas d’accès pour les fauteuils, elle rate le concert de Lui et son groupe qu’elle attendait avec impatience, son téléphone tombe et la vitre se casse et, quand elle retourne vers l’arrêt de bus, son fauteuil électrique tombe en rade sous la neige.

Là, Lui la voit, arrête sa voiture et propose de la raccompagner chez elle quand Elle2, la meilleure amie d’Elle, arrive enfin pour la prendre. Fin de la très brève rencontre.
Plus tard, dans la nuit, aux infos, on apprend que Lui s’est suicidé.

Comme Elle considère qu’il lui a sauvé la vie ce jour-là à l’hôpital, elle est désespérée de son geste et… ses larmes (?) enclanchent la montre que Lui avait adolescent et qu’Elle avait racheté en tant que fan : la montre permet de voyager dans le temps.

Il est impossible de parler tranquillement d’une histoire de voyage dans le temps sans la spoiler donc je vais rester assez évasif.
Elle va tout de suite découvrir qu’il était son voisin quand ils étaient au lycée et elle va faire des allers-retours entre la fin de leur lycée / leurs années d’études et le temps présent. Bien sûr, plus elle essaie d’arranger les choses, plus tout se complique et on ajoute par dessus un tueur en série (parce que bon).

La narration utilise clairement des clichés : la fan, l’idole… mais c’est très plaisant car cela permet de se concentrer sur les boucles temporelles dans un univers familier. La comédie reste assez présente (beaucoup plus que dans Queen of Tears, par exemple) avec des choses simples et familières comme les deux familles de nos héros ou le ridicule tendre d’Elle2.

Pour moi, c’est clairement réussi : j’ai guetté les boucles, je suis resté concentré sur les détails, tout en m’attendrissant des deux héros qui sont charmants. Il manque une ou deux explications, je trouve, mais ça ne gâche pas l’ensemble.
Mais, si vous détestez les jeunes qui restent prudes4, les rôles simples comme la Fan, l’Idole ou le Policier, passez votre chemin. Si, comme moi, vous adorez les voyages dans le temps et les protagonistes gentils et maladroits, vous allez vous régaler.

Mention spéciale aux dynamiques : Elle est le héros solitaire qui pense qu’il doit tout porter sur ses épaules et qui « foire » car il ne sait pas demander de l’aide ; Lui incarne la douceur et l’Amour pur.

Edit au 16/7/24 : Netflix vient d’annoncer qu’ils diffuseraient la série au 1/8/24.

  1. Je mets « concurrente » entre guillemets, car les deux plateformes se complètent plutôt. On notera d’ailleurs que, si vous voulez des sous-titres à lire vite, Netflix sera plus indiqué alors que, si vous en voulez des plus précis / littéraux, ce sera Viki qui vous conviendra. (Je dis ça parce que Mère Dragon passe de l’une à l’autre à cause de ça…) ↩︎
  2. Il faudra probablement que je revienne dessus et que je vous parle du futur de l’association, mais ce n’est pas l’endroit… ↩︎
  3. qui joue dans Extraordinary You qui m’avait également beaucoup plu pour son aspect « mondes parallèles » ↩︎
  4. Oui oui, j’ai lu ça dans une critique et je ne m’en remets pas : en quoi est-ce affreux que des héros soient « prudes » ??? Depuis quand c’est devenu un problème ? ↩︎

Eye Love You (2024)

Blogguer est un drôle d’exercice (pour moi en tout cas, mais je doute être le seul) puisqu’il s’agit tout à la fois de s’adresser à l’Autre, cellui qui nous lit
donc de s’interroger sur ce qu’on a envie de lui dire, est-ce que c’est intéressant ?
mais aussi à son moi du futur, pour garder trace de pensées, d’expériences, de ressentis à un instant précis…
donc je ne parle pas que d’œuvres incontournables, marquantes et indispensables, mais de ce qui entraine ma pensée sur des chemins plus ou moins longs…

Je ne me souviens pas avoir vu de série télé japonaise donc je ne suis pas sûr que je n’en ai jamais vue, mais disons que celle-ci est la première dans ma mémoire actuelle.
J’ai regardé (vraiment beaucoup) de séries coréennes et chinoises et, forcément, au fil du temps, j’ai noté tout un tas de détails, parfois super inutiles : par exemple, dans une série chinoise, les amoureux sont susceptibles d’emménager très vite ensemble, alors que, dans une série coréenne, ils ne vont même pas s’attarder le soir l’un chez l’autre, l’emménagement étant plus lié au mariage et à la vie avec l’une des deux familles (sujet qui apparait pas mal dans Queen of Tears, notamment quand le père d’Elle demande à ce que ses petits enfants portent le nom de leur mère « par modernité » et se fait répondre par son fils que, pour lui, il a voulu que son enfant ait le nom du père
— mais qui m’évoque aussi Emma de Jane Austen où Elle ne veut pas se marier pour ne pas quitter son père).

Bref, tout ça pour vous dire que, dans Eye Love You, je n’ai aucune idée de ce qui relève des codes du pays, de ce qui est original, etc.
J’ai regardé parce que Netflix me l’affichait avec une énorme probabilité que ça me plaise et que je me suis laissé convaincre par le sujet (romance + fantastique) et par le petit plus (un rôle principal tenu par un Coréen donc l’annonce d’un croisement des cultures).

Nous avons tous des a priori, ce n’est pas forcément « bien », mais c’est une réalité. Et, comme on ne peut pas étudier à fond tous les sujets, la plupart de nos a priori nous suivent toute notre vie.
Plutôt que de les cacher, autant en parler pour ce qu’ils sont, des a priori, donc des idées basées sur du… rien.
J’ai une réticence envers la culture japonaise à cause de la place que la femme y occupe. Il n’y a aucun « pays féministe », mais les représentations culturelles peuvent s’affranchir des vraies habitudes des vrais gens. Enfant, j’ai forcément été baigné d’animes (Dragon Ball, les Chevaliers du Zodiaque…), mais, dernièrement, j’ai lâché un anime en cours de route car j’étais mal à l’aise avec le perso féminin principal, disons… anormalement douce et soumise ?
Donc, voilà, j’ai bien aimé Eye Love You, mais j’ai de gros bémols sur le personnage d’Elle : elle est clairement rigolote (elle se met en colère quand elle a faim et apprécie la nourriture plus que la moyenne), elle est PDG d’une entreprise écoresponsable qui produit du café et du chocolat… mais, alors qu’elle peut être colère et qu’elle dirige une entreprise, elle adopte des codes de soumission et s’excuse en permanence, voire semble craindre son associé (et employé) — qui est super gentil, en fait.

Le propos :
Suite à un accident, Elle lit désormais les pensées des gens quand elle croise leurs regards. Si cela peut aider dans la gestion en affaires, elle n’ose plus nouer de relations romantiques.
Puis elle croise un séduisant Coréen, gentil, intelligent, bon cuisinier… et, si elle entend bien ses pensées, elle ne peut les comprendre.
En parallèle, Lui possède un livre illustré pour enfant, en coréen, qui raconte l’histoire d’une petite fille qui lit dans les pensées…

L’histoire est relativement courte (10 épisodes de 46 minutes, mais le premier en fait 60), il n’y a aucun Méchant : on est sur du fantastique doux. Le motif principal est la question de la place d’un super pouvoir dans les relations, avec le mystère autour du livre pour enfants qui semble raconter (prédire ?) l’histoire d’Elle et Lui.

De ce que j’en perçois (donc en tant que personne non qualifiée pour parler de la culture de ces deux pays), l’humour joue surtout sur les différences entre pays : Lui peut sembler impudique aux yeux d’Elle tandis qu’Elle semble trop farouche, grosso modo.
Elle2, la meilleure amie d’Elle, porte le rôle de la femme sans barrière, sans timidité, qui fonce (mais semble étrange aux yeux de son entourage).
Mais la différence Japon/Corée est également au service de la séparation rationnel/fantastique : lors d’une recherche internet (en japonais) sur le fait de lire dans les pensées, un personnage tombe sur des liens qui le renvoie vers les maladies mentales et il ajoute alors « Corée » dans sa recherche et trouve du contenu plus mystique (et utile à son enquête).

En résumé, on a donc des ingrédients réconfortants (des personnages gentils, une intrigue amoureuse et fantastique) et un tout bien sympathique.

Queen of Tears (2024)

16 épisodes (77 – 109 minutes)

Scénario : Park Ji-eun, autrice notamment de Mon amour venu des étoiles et Crash Landing on You
Réalisateurs : Jang Young-woo et Kim Hee-won (Vincenzo)

Si vous êtes fan de Cdramas, il est peu probable que vous n’ayez pas entendu parler de Queen of Tears donc le 16e et dernier épisode a été diffusé hier.

Hong Hae-in (Kim Ji-won1) est l’héritière douée de la très riche famille qui possède l’empire Queens. Baek Hyun-woo (Kim Soo-hyun2) est l’héritier doué d’une famille moins riche, mais clairement aisée d’agriculteurs. Ils sont mariés depuis quelques années, mais leur mariage est un échec cuisant et, désormais, il ne peut que la détester profondément.
Décidé à divorcer, mais terrorisé par la puissance de sa belle-famille qui ne manquera pas de lui faire payer le prix fort pour cette trahison, c’est quand qu’il se décide de lui annoncer qu’il reprend sa liberté qu’elle lui coupe l’herbe sous les pieds avec une nouvelle bien plus terrible : elle est atteinte d’une maladie incurable et n’a plus que trois mois à vivre.
La joie rapide qu’elle disparaitra bientôt est, sans surprise, assez éphémère et d’autres sentiments vont se réveiller.
Pendant ce temps-là, les Méchants-vraiment-très-méchants complotent (méchamment et gratuitement) à déposséder les Hong de tous leurs biens.

Il y a énormément de choses à dire sur cette série (et ne pas spoiler m’est toujours difficile) donc je vais probablement faire une liste sans ordre précis, en commençant par les intrigues :
il n’y a pas une ou deux intrigues (une romance sur fond de complots),
mais des tas d’intrigues.
Rien qu’au niveau romance : il y en a plusieurs, toutes touchantes… mais, entre Hae-in et Hyun-woo, nous n’allons pas suivre des amoureux qui se découvrent. C’est un couple qui a échoué et qui s’est fait du mal. S’ils vont devoir affronter la maladie et les complots, ils doivent également faire face à leur échec : ils ne peuvent pas se jurer de s’aimer éternellement, ils n’ont pas réussi la première fois…
Côté complots, si les Méchants ne font pas corps, les Gentils ont eux-mêmes leurs propres conflits, pas tendres du tout…

Les personnages sont vraiment nombreux et bien développés pour la plupart.
Côté Gentils, on a par exemple Kim Seon-hwa, la mère de Hae-in, qui démarre plutôt dans la case Méchante ou Cheon Da-hye, la femme de Hong Soo-cheol (le petit frère d’Hae-in), qui est une Méchante qui va rapidement attendrir notre cœur.
Mention spéciale à Grace, la Méchante agente double ou triple ou… Impossible de savoir le camp qu’elle sert jusqu’à la dernière minute.

S’il y a quelques scènes très drôles, l’humour n’est pas ce que l’on retiendra : on pleure plus qu’on ne rit, au milieu d’un enchainement de rebondissements.
Car le gros point de ce drama, c’est qu’il ne reprend jamais son souffle : le ton est donné dès le départ puisque, après nous avoir attendri le temps du 1er épisode sur la situation de Hyun-woo qui veut seulement divorcer, on oublie très vite ce qu’on a ressenti pour lui. On veut que Hae-in survive et soit aimée.
Cela dit, je mets ici un bémol : nous tenir en haleine est une performance, assez époustouflante, mais, personnellement, j’ai trouvé que la corde était trop tirée sur les épisodes 14 et 15. Le 16 emporte tout ça, mais j’ai eu un petit moment de décrochage.

Si les personnages sont nombreux, donc, ils se repartissent de façon équilibrée entre différents habitats : l’entreprise Queens, le village des Baek, les amis de Hyun-woo, un kif pour l’Allemagne qui porte la charge romantique…

Dans une romance (hétéro), l’homme a des défauts (en général plus que la femme), mais son amour est inconditionnel : quoiqu’elle fasse, il n’abandonnera pas. Là, sous les apparences d’une romance « ordinaire » où l’homme incarnera le sauveur, les codes sont étrangement inversés : si Hyun-woo est parfait en tant qu’individu
il est beau, intelligent (et brillant avocat), fort (aussi doué en boxe qu’au tir), il a grandi dans un environnement stable et aimant…
il n’est pas un « bon amoureux ». Il a oublié son amour au point que l’intrigue démarre quand il déteste l’héroïne.

Au final, je ne peux que vous dire de regarder cette série car elle est assez « parfaite ». Il y a une certaine jubilation narrative, en mode « tout est possible avec une équipe aussi douée », et je ne vois pas trop à qui elle pourrait déplaire, à moins que vous ne soyez dans une période de votre vie où vous ne souhaitez pas trop être secoué car il n’y a pas de temps mort.

En me relisant avant de publier, je réalise que je n’ai pas été très long : en fait, Queen of Tears est juste une réussite, travail d’une équipe talentueuse à qui on a donné les moyens de ses ambitions.

  1. que j’ai appréciée dans plusieurs séries, notamment Lovestruck in the City ↩︎
  2. l’acteur le mieux payé de Corée à ce jour, bluffant qu’il pleure ou qu’il rit, et qui joue dans It’s OK to not be OK ↩︎

My Demon (2023)

J’avais un doute en abordant cette série. Elle était présentée comme la rencontre entre Elle1, riche héritière arrogante, et Lui1, démon trop beau pour être vrai, genre un peu romance tirée par les cheveux.

Elle2, femme âgée à la tête d’un conglomérat, est entourée de ses deux enfants, Lui2 et Elle3, de son neveu, Lui3, et a recueilli Elle1 dont les parents ont été tués dans un accident de la route quand elle avait 10 ans.
Si Lui3 est tranquillement adorable et probablement épris d’Elle1, Lui2 et Elle3 sont a priori aussi antipathiques l’un que l’autre.
Alors que la vie d’Elle1 est menacée, Lui1 vient à son secours, mais son tatouage, marqueur de ses pouvoirs, est transféré mystérieusement à Elle1.
Puis Elle2 meurt… assassinée ? et ayant désigné Elle1 comme son héritière à condition qu’elle se marie dans l’année.

Avec les ingrédients de ce qui aurait pu être une romance, on se retrouve en réalité avec deux intrigues entrecroisées : un polar avec un Méchant Très Très Méchant et une histoire fantastique basée sur la destinée et les vies antérieures.
Je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler, mais, en parallèle aux deux intrigues, on retrouve tout un cortège d’amusants personnages secondaires qui allègent le tout, assez lourd quand même : ça n’est pas forcément filmé de façon cru, mais je mettrais bien quelques TW car la violence envers femmes et enfants est très présente.

Quant à moi qui aime le mélange fantastique et polar et les méchants punis, je n’ai rien à redire.
Ah, tiens, si, un dernier mot : Lui1 est interprété par Song Kang et j’avoue que j’avais un doute, genre il a plus une gueule d’ange (voire d’angelot) que de sombre démon. Mais, en réalité, c’est tout à fait raccord avec l’intrigue et la mythologie posée ici.

Aime-moi, aime ma voix (2023) ou la découverte de la fluffy romance

33 épisodes de 45+ minutes

Avant toute chose, je dois vous avertir que ce billet va contenir des spoilers quoique, en réalité, je ne vois pas réellement comment spoiler de la fluffy romance… mais, au cas où, je préfère vous avertir.

L’été passé, je vous ai longuement parlé de la série Lost You Forever puisqu’elle a été le sujet de trois de mes billets. A cette occasion, j’ai découvert l’acteur et chanteur Tan Jianci et, de vagabondages webesques en vagabondages webesques, je suis tombée sur Aime-moi, aime ma voix, sans autre info donc que l’acteur incarnant le rôle principal a, comme le suggère le titre, une voix magnifique.

Du coup, je vous incruste une petite vidéo, histoire d’appuyer mes dires :

Lui1 (Tan Jianci) est… parfait : chirurgien cardiaque, il est également doubleur (jeux vidéo, publicités…) et chanteur. Il cuisine extrêmement bien et on le verra également genre tirer à l’arc, dessiner… Quoique célèbre en tant que voix, il cache son identité.

Elle1 (Zhou Ye) est étudiante, compositrice, chanteuse… Juste un peu moins « parfaite » puisqu’elle ne cuisine pas, par exemple. En gros, il lui manque les talents que Lui1 pourra combler : si elle ne cuisine pas, elle mange avec appétit.

Ils admirent l’autre et son travail artistique avant de se rencontrer et de tomber amoureux.

Il n’y a pas d’intrigue à proprement parler et aucune menace ou rebondissement : Elle1 et Lui1 vont s’aimer. Ils sont un peu timides, mais respectueux et gentils. Elle2, la meilleure amie d’Elle1, va tomber amoureuse de Lui2, le colocataire de Lui1, et ainsi de suite. Quelques couples se forment, sans aucun triangle amoureux ni toxicité d’aucune sorte. Les amitiés sont sincères et profondes. Et tous ces personnages, sympathiques, honnêtes et purs1, travaillent ensemble en bonne harmonie, partent en vacances ensemble…

Le tout est ponctué d’agréables chansons et musiques, de belles descriptions de recettes avec des images appétissantes2, de beaux voyages…

Et quand je vous dis qu’il n’y a aucune menace d’aucune sorte, ce n’est pas juste parce qu’il n’y a pas de triangles amoureux. Il n’y a pas non plus d’accidents, de personnes mal intentionnées, de traitres, de parents qui s’opposent au mariage… Même les fans de Lui1 sont heureux pour lui dès qu’il déclare ses sentiments.

Je vous avoue, ma première réaction a été la surprise : quelle était cette étrange fiction qui ne racontait rien et où, pourtant, de bonne grâce, j’ai regardé les 33 épisodes avec plaisir ?3

Ca n’était clairement pas du feel good. Il me semble en effet que ce genre introduit l’idée d’obstacles qui sont levés et c’est une des joies qu’on y attend : les méchants sont vaincus, les bons sentiments triomphent… mais il ne peut y avoir de triomphe sans lutte.

Cadette m’a alors évoqué les Cute girls doing cute things, un genre qui semblait correspondre puisque basé sur des tranches de vie, puis, finalement, j’ai lancé la conversation sur Facebook et il en est sorti la fluffy romance que je valide après recherche car c’est bien cela.

J’ai toujours aimé les tranches de vie et je trouve sympathique cette idée de tranches de vie de gens simplement heureux, surtout à notre époque perturbée.

Certains lecteurs m’avaient fait le reproche que mes textes n’avaient pas toujours de chute, reproche qui m’a toujours semblé absurde puisqu’une tranche de vie, par essence, n’a pas de chute : on suit le personnage principal sur un moment qui n’est pas forcément marquant, pas une aventure héroïque.

Mais, ici, l’idée est poussée plus loin : certains pensent qu’une « bonne » histoire est forcément torturée ou dramatique, voire que les artistes elleux-mêmes vivent dans la souffrance et couchent par écrit leurs propres drames. J’ai toujours détesté cette idée : s’il y a probablement plus de personnes hypersensibles dans les métiers artistiques (et je m’inclus dans le lot), c’est lorsque je vais bien, suis en bonne santé et de bonne humeur, que je peux travailler / écrire / créer efficacement.

Je pense même que nous avons besoin d’un équilibre : les œuvres dramatiques sont intéressantes, mais ne peuvent être notre seule nourriture.

Bref, si le genre vous tente ou que vous aimez déjà, regardez-le.
Si vous pensez qu’il n’y a pas d’histoires sans souffrance, passez votre chemin.

  1. Ca n’est pas un détail : Lui1 et Lui2 sont un peu plus âgés qu’Elle1 et Elle2, mais on te fait comprendre que ce ne sont pas des séducteurs, qu’ils ont eu très peu d’histoires (voire aucune) et que, du coup, ils sont inexpérimentés et ne profitent pas de jeunes femmes vulnérables. ↩︎
  2. Si vous êtes végétarien, non… ↩︎
  3. Comme jouer aux Sims avec des cheat codes… ↩︎

Le génie n’existe pas

A chaque moment, il y a une personne, parce qu’elle est là au bon moment, qu’elle a du talent et de la chance, qu’elle travaille dur, qui va être remarquée. Ce qu’elle fait est vraiment bien, mais elle n’est pas unique.
Ou il y a une autre personne, parce qu’elle est riche, puissante ou qu’elle a les bons contacts, qui va percer.
La réalité est qu’il y a beaucoup d’artistes, des écrivain·es, des plasticien·nes, des acteurices, des… et beaucoup sont très chouettes.
Et vous n’avez pas le temps, matériel, même en étant très oisif·ve de tout lire, écouter, voir…
Ce qui signifie, statistiquement, que tout artiste, aussi bon·ne soit-iel, est remplaçable.
Alors, quand vous décidez de lire / voir / écouter… une personne raciste, sexiste, transphobe, validiste… bref, haineuse sous une forme ou une autre, vous faites un choix politique.
Parce que l’œuvre dont vous affirmez que vous ne pouvez pas vous passer, elle existe ailleurs, sous une forme un peu différente, mais tout aussi agréable. Et, bonus, il est probable qu’une personne haineuse ne soit pas tout à fait safe dans toute son œuvre alors qu’une personne ouverte et bienveillante ne vous laissera aucun malaise au détour d’une phrase.
L’art est merveilleux, indispensable, nécessaire… mais pas unique.
Si vous pouvez tenter de consommer éthique dans les domaines de l’alimentation, du transport… vous pouvez le faire aussi quand vous vous cultivez, détendez, réjouissez…

Mr. Queen (2020)

20 épisodes de 66/81 minutes
2 mini-épisodes bonus (30 minutes et 3 chapitres chaque) sous le titre
Mr. Queen: The Bamboo Forest

Suite à un accident, Lui1 (Kim Jung-hyun), homme de notre époque, se réveille dans le corps d’Elle1 (Shin Hye-sun), reine il y a 200 ans. Chef cuisinier à la Maison-Bleue, dragueur invétéré et hétéro, il essaie d’abord de trouver un moyen de « s’échapper » (ce qui, bien sûr, lui est impossible : comment contrôler pareille chose ?) avant d’accepter sa condition (i.e. survivre dans un palais bourré d’ennemi·es, aux côtés d’un roi qui ne l’aime pas).

Lorsque j’ai énoncé le pitch devant Cadette, elle a remarqué : « On dirait le début d’un anime ! » et je trouve que cela correspond assez bien. Cela débute de façon assez drôle/décalé : Lui1, obsédé par les femmes et par son propre pénis, fuit le roi et rêve de charmantes concubines ; pour conquérir le coeur d’Elle2, la méchante douairière régente, il utilise ses talents de cuisinier ; Lui2, le roi, fait semblant de lire du porno en journée au lieu de travailler pour dissimuler ses plans… et les musiques viennent ponctuer les actions.

Et puis, forcément, petit à petit, l’histoire devient plus sérieuse : les méchants complotent et Lui1-Elle1 doit échapper à la mort, les relations prennent de la profondeur…

Gros coup de coeur pour ce drama qui mélange allègrement de sombres complots, de l’humour décalé, mais pas méchant, des réflexions sur l’identité (qui est réellement Lui1, le personnage principal, qui est influencé par les désirs et les souvenirs d’Elle1 ?), sur les relations (bien sûr, Lui2 va s’éprendre de Lui1-Elle1), un voyage dans le temps…

/pause
Je me demande s’il s’agit réellement d’un voyage dans le temps.
Il me semble que la notion de voyage implique d’un individu, à l’aide d’une machine ou d’un sort (ou d’un procédé quelconque), se déplace dans le temps.
Là, on est plus sur une cause fantastique/surnaturelle qui déplace une âme…

Bref, avant de continuer ce billet, je ne peux que vous inviter à le regarder et,
maintenant
***************** SPOILERS *****************

L’un des gros atouts/charmes de cette histoire est l’originalité du personnage principal : Lui1 sait quel accident il a eu, mais ignore tout d’Elle1 et de ce qui lui est arrivé. Au début, on est tenté de croire qu’ils auraient inversé leur corps (ce qui n’est pas le cas).
Lui1 démarre donc avec un corps qui ne lui convient pas (pas de pénis, avoir des règles…) et doit enquêter sur Elle1, sur qui elle est et qu’est-ce qui lui est arrivé ?
Il comprend qu’elle s’est suicidée et a quitté son corps. Tout n’est pas expliqué, c’est à nous, spectateurs, qu’il revient de rassembler le puzzle : ma théorie est qu’Elle1 revient dans son corps grâce à la présence de Lui1 qui la rassure et la protège (lève ses doutes et ses angoisses ?).
Comme j’avais lu quelques commentaires sur la série avant de la regarder, j’ai essayé de guetter quand/comment Elle1 était présente, mais je n’en suis pas sûre du tout. A un moment, la voix off de Lui1 disparait pour laisser la place à Elle1, mais c’est toujours Lui1, sa façon de penser, ses valeurs…

Et donc Lui1, malgré son appétence pour les femmes et sa fière hétérosexualité, laisse la place aux désirs d’Elle1 et accepte de bonne grâce que… ça lui plait.
Là, on touche le « chaque spectateur va voir ce qu’il veut voir ».
J’ai lu, ici et là, des « mais Lui2, puisqu’il s’éprend de Lui1-Elle1, est gay ? » et, franchement… on s’en fout, non ? A un moment, Lui1-Elle1 se qualifie de mi-homme mi-femme et, effectivement, je lae perçois comme un personnage non-binaire. Et Lui2 est amoureux, simplement, d’une personne.

On notera également la relation entre Elle1 et Lui3, son cousin épris d’elle.
Si Lui2 aime la combinaison de Lui1-Elle1, Lui3 n’aime qu’Elle1 et déteste Lui1 qui lui rend bien.

L’idée, il me semble, est que Lui1 et Elle1 ont suffisamment fusionné pour s’influencer et se changer mutuellement et seront forcément différent·es après ce « voyage initiatique ».

Au final, un drama drôle et prenant, sans temps mort, et qui offre tout un tas de discussions sur l’identité et le genre avec vos meilleur·es potes 😉

Ce billet a également été publié sur la #TribuneVdR.