Appel à textes – Cibylline présente

Cela fait un moment (des années ?) que l’idée me trotte dans la tête et voici le moment venu…
Parce que j’aime le court, parce que j’aime les nouvelles, parce que… sous le forme d’une rubrique dans la Tribune des Vagabonds du Rêve, Cibylline présente publiera des textes d’imaginaire très très courts.

Taille (tout à fait) maxi : 15.000 signes espaces comprises
Genre : l’imaginaire en général (fantastique, fantasy, science-fiction…)
Format : Word, OpenOffice, LibreOffice… mais pas de PDF

La publication fera l’objet d’une mise en ligne dans la webrevue, sous forme d’un article de blog et d’un PDF téléchargeable, accompagnée de la présentation de son auteurice.
Certains textes feront sans doute l’objet d’une lecture audio.
Une publication en recueil ? Peut-être, mais ce n’est pas encore décidé. Dans tous les cas, les auteurices seront consulté·es pour tous les formats.

La publication ne sera pas rémunérée puisque la webrevue est gratuite et ne génère aucun profit. Les auteurices gardent leurs droits sur leurs textes.
S’il y avait par la suite une publication en recueil (papier ou numérique) commercialisé, il y aurait la mise en place de droits d’auteur (évidemment !).
Dans tous les cas, ce serait discuté ensemble.

Le titre de cette rubrique est un peu égocentrique (trop pour mes habitudes en tout cas), mais l’idée est de publier des textes qui me plaisent et pour lesquels j’apporterai mon regard critique et un travail éditorial.
Mon objectif est d’offrir un espace aux écrivain·es qui ont envie de manier cette forme très courte, mais n’osaient pas y consacrer du temps parce qu’iels se disaient que personne ne les lirait, que ça n’a pas de débouchés, que…
Je ne pense pas que ça puisse cadrer à un modèle économique (pérenne, viable…) d’où le choix délibéré du bénévolat, mais je serais ravie d’avoir à changer d’avis.
Si vous n’avez pas le temps pour écrire des textes non rémunérés, je le comprends aisément, chacun·e dispose d’un temps limité.
Si vous rêvez de vous y essayer ou si vos tiroirs en sont pleins sans que vous ayez su quoi en faire, c’est sans doute le moment de vous lancer 😉

Voilà, c’est une expérimentation et un pari : que racontez-vous en si peu de temps ?
Et, comme il s’agit d’expérimenter, vous pouvez tenter de m’envoyer de la bande dessinée (très courte), de la poésie, une histoire à épisodes (mais, dans ce cas, merci de joindre les deux premiers textes et un synopsis de l’ensemble)…

Pour adresser vos soumissions ou pour toute question, une seule adresse mail : cibylline[at]outlook.com
Attention, ne m’envoyez pas plus de deux textes en même temps et attendez mon retour avant de m’en adresser d’autres 😉

Je te spoile si tu m’embêtes !

— Oh, désolé, je suis en train de te spoiler…
— Non, mais continue, ça m’est égal.

Quand j’étais enfant, je lisais beaucoup de polars (Agatha Christie en tête) et je jetais un oeil, toujours, à la dernière page peu après avoir commencé ma lecture (tiens, j’en parlais déjà dans ce billet).
Ca ne m’apprenait rien du tout, en réalité, car une dernière page sans contexte est rarement éclairante, mais cela ne me décourageait pas de recommencer avec le suivant.

Netflix vient de commencer la diffusion de Doctor Cha.
Elle, après des études de médecine, a laissé tomber sa carrière prometteuse pour celle de mère au foyer. Après un grave incident de santé et alors que ses enfants sont déjà grands, elle décide de reprendre son parcours de doctoresse. Le triangle amoureux autour d’Elle va convoquer Lui1, son mari infidèle, et Lui2, le beau médecin élevé aux USA.

Le début est sympathique et me donne envie de continuer.
Pour cette romance, il y a deux issues possibles : soit elle reste avec Lui1 car il va la redécouvrir et revenir vers elle, soit elle divorce et choisit Lui2.

Le « truc », c’est que les deux issues peuvent sembler des Happy End suivant notre système de valeurs. Pour celles et ceux aux yeux desquelles le mariage est sacré, c’est une bonne chose que Lui1 retourne vers Elle.

Etrangement ou « à cause de », en tant qu’aromantique, j’adore l’Amour et c’est ce que je recherche dans la romance. Peut-être comme d’autres sont avides de Magie et lisent de la Fantasy, je cherche ce qui m’est étranger.
Donc, à mes yeux, la « bonne fin », ça ne peut être que celle où Elle finit dans les bras de Lui2.
Sauver un couple ? Le couple/mariage n’a rien de sauvable à mes yeux, mais ce n’est pas le genre de billet où je vais me lancer dans une tirade sur l’hétéropatriarcat.
Disons juste que voir l’héroïne choisir le mari adultère me fait horreur. Et ce sentiment remonte à ma plus tendre enfance, avant même que j’ai la moindre notion de féminisme et la moindre idée de ce que pouvait être le patriarcat.

— Mais où veux-tu en venir à la fin (c’est le cas de le dire) ?

La diffusion en France de cette série se termine dans quelques semaines, mais, en Corée, même si elle est diffusée plus tôt, le dernier épisode ne sortira que le 4 juin. Je n’ai donc aucun moyen de me spoiler la fin.
Et je n’ai pas du tout envie de regarder plusieurs épisodes avant de réaliser que l’Happy End n’en sera pas du tout une pour moi.

— Mais, enfin, si la série est sympa, tu peux la regarder quand même !

Je n’ai pas envie ! Je déteste passer du temps sur une histoire dont la fin me déplaira.
Me spoiler est en fait la façon dont j’aime consommer la fiction.
Même si je comprends tout à fait que l’on puisse raconter des histoires qui nous parlent du réel, si je veux du réel, je regarde des documentaires, je lis des articles.
Je rencontre rarement des gens qui me ressemblent sur ce point : j’ai tracé une ligne de démarcation quasi infranchissable entre fictions et récits du réel.
Bon, OK, je peux faire des exceptions à cette règle, mais je n’aime pas les surprises.

Mardi soir, dans le cadre de #NiceFictions23, nous avions programmé Bienvenue à Gattaca au cinéma Variétés (Nice). Je ne l’avais jamais vu auparavant et je pense qu’il est assez peu récent pour qu’il y ait prescription sur les spoilers. Bref, à la fin, l’un des deux personnages principaux (Jerome — Vincent s’envole dans l’espace) se suicide. Ce n’est pas super « gai », mais on le sait bien en amont. Il avait déjà fait une première tentative (son accident) et, du coup, cette fin est attendue / prévue… acceptable ?

— Mais, dans la vie de tous les jours, tu aimes les surprises quand même ?

Je ne crois pas.
Si je fouille rapidement ma mémoire, je n’y trouve pas trace de « bonnes surprises » (comme quoi ? Une fête surprise ou un truc du genre ?) et être surpris me semble a priori plutôt négatif…

Bref, je suis très contrarié : je ne sais pas avec qui la Dr Cha va finir…

The Law Cafe (2022)

16 épisodes de 60+ minutes

Elle (Lee Se-young) est avocate. Des causes perdues. Des injustices. Elle décide de quitter la fondation où elle exerce pour ouvrir un café où les gens pourront venir la consulter pour le prix d’une consommation.
Pour s’installer, elle loue le bas de la maison de Lui (Lee Seung-gi) qui, amoureux d’elle depuis qu’ils se sont rencontrés au lycée, la fuit depuis quelques années, rongé par la culpabilité. Car, forcément, Lui est membre de la famille qui a causé du tort à la famille d’Elle.

Au fond, rien de très original : une romance avec de l’action et de la politique, des méchants très méchants, des gentils qui se sentent vite responsables de tout…
Charmant. Et, même si je l’ai dévorébingewatché, au fond, cela ne suffirait pas à en faire un billet.

La raison de ce billet, c’est l’angle de ce drama très simple en apparence.
C’est une histoire de femmes. Qui viennent consulter Elle pour faire face au monde. Qui affrontent les épreuves. Qui s’entraident.
Tout au long de la narration, on ressent un fort shoot de sororité.
Moment où Elle ne sait pas bien si elle doit appeler la mère de son amoureux Grande-Sœur ou Belle-Mère.
Les femmes n’y sont pas parfaites : l’une est une mère maltraitante, l’autre une harceleuse, mais, là encore, on nous parle de femmes. Bonnes ou mauvaises, ce sont avant tous des femmes qui sont décrites.

Sans rayer les hommes. Quand une femme sera harcelée sexuellement à son travail, l’autre victime sera un homme. Harcelé par le même coupable.

On y parle aussi du mariage. Des promesses.
Et est-ce qu’une femme peut faire carrière quand son homme élève leur enfant ?
Même la nécessité de discuter de sexualité au sein du couple est évoqué.

Bref, c’est vraiment ce que j’aime dans la culture pop.
Mentionner des sujets importants.
Remettre les femmes dans la narration.
Proposer une narration où le soin et l’entraide ne sont pas des faiblesses, mais la base des rapports humains.

Puis j’adore le personne d’Elle, sans limites, qui dit ce qu’elle pense, qui n’a peur de rien.

En « bonus étrange », la narration est entrecoupée de petites scènes où les personnages s’adressent à nous, comme dans un documentaire. Ce qui m’a fait penser au procédé narratif de Lovestruck in the City, mais en filigrane…

C’est compliqué…

Notre rapport aux réseaux sociaux est compliqué. Sous plusieurs aspects dont certains que j’évoquais en 2015.

Ils nous permettent tout à la fois de rester en contact, d’accéder plus vite/facilement à certaines infos… mais, en même temps, ils ne sont pas anodins car ils ne sont pas « bruts ». Ils sont conçus pour rentabiliser notre temps d’écran.

A ceux qui ne verraient pas l’aspect informatif de ces outils, je leur demanderais simplement comment, en dehors de l’info « grand public » diffusée par les médias « traditionnels », ils peuvent s’informer sur les petits festivals, la tournée d’une écrivaine ou les pensées de leur illustrateur favori ?

Je me sens peut-être prisonnière à tort de leurs fonctionnalités, mais, sincèrement, sans eux, je ne vois pas comment/par quel biais un évènement comme Nice Fictions toucherait les gens.
Donc, ne serait-ce que pour lui (elle ? Nice Fictions est-il ou est-elle ?), je prends le temps de me sentir à l’aise avec chaque plateforme (mais je dois avouer ici que je n’ai toujours pas mis les pieds sur TikTok).

Malgré tous les défauts qu’on lui trouve, Facebook reste à mes yeux le plus pratique/fonctionnel : tu peux aussi bien y partager une image qu’une vidéo, un très long texte (tu n’y es pas limitée en taille contrairement aux autres)…
On peut y bloquer une personne agressive, on peut s’abonner à des pages…

Instagram, a priori incontournable car les « jeunes » y sont contrairement aux « vieux » restés sur FB, reste à mes yeux un mystère, mais j’en causais déjà cet été.

Linkedin…
Ouah… Un mélange improbable entre des gens à la recherche d’un emploi, sérieux, concentrés… et tout un tas de coachs et de managers venus expliquer la vie, combien ils sont formidables et ont tout compris.
Je l’ai longtemps fui, même si j’y avais un compte, mais, dernièrement, j’ai dû admettre que mon employeur y avait + de 100.000 abonnés contre, par exemple, moitié moins sur FB ou seulement 14.000 sur Twitter. Et que, du coup, il y avait un public…

Quant à Twitter, si je le trouvais particulièrement anxiogène si on y débarquait « sans préparation », son sort a été pas mal bouleversé ces jours-ci après son rachat par Elon Musk.
En lisant ce matin un article du Courrier international, notre équipe a pris une décision évidente : étant donné les valeurs militantes de Nice Fictions, nous ne pouvons continuer notre communication sur un réseau dont les objectifs se sont nettement assombris et qui a viré brutalement la moitié de ses effectifs, ce qui est simplement immonde.
Cependant, si vous êtes dans la team cynique/désabusée, cela signifie également qu’il n’y a plus personne pour manœuvrer. Qui resterait à bord du Titanic au moment où il touche l’iceberg ?

Anecdote amusante ou ironique (?) à ce propos, et qui montre bien le souci intrinsèque à la plateforme, c’est que, peu de temps après que nous ayons mis un message sur notre profil pour annoncer notre départ, un random guy poppe pour demander « 219 abonnés pourquoi l’annoncer ? »
Il doit y avoir une logique (non) pour lui à venir commenter sur un profil qu’il ne suit pas pour se plaindre, mais… que nous ayons 2 abonnés ou 10.000, on doit changer notre com’ ? 219 abonnés n’ont pas le droit de savoir qu’ils ne nous verront plus ici car ils ne sont que 219 ?
Et… puisque son tweet est sous la forme interrogative, s’imagine-t-il réellement qu’on va lui répondre ?
Bref…

Ce n’est pas le point qui m’intéresse dans ce billet.
A côté du médiatique rachat de Twitter, il y a eu deux autres moments qui m’ont interpellée.

Un peu de contexte en préambule :
La question des réseaux sociaux, des outils, des plateformes… est une question qui tourne en tâche de fond dans ma tête.
Par exemple, c’est notamment pour cela que mon blog a quitté Blogger, qui fonctionnait tout à fait honnêtement, et que j’ai acheté mon propre hébergement / ma propre url.
Ca ne m’est pas pratique car je n’ai pas le sens esthétique pour le rendre agréable à l’œil comme je le voudrais, je dois attendre de l’aide d’un Lui encore trop occupé par nos autres sites… mais je tenais à être « chez moi ».

Je suivais (j’écris au passé puisqu’ils sont partis) deux auteurs sur FB : Henri Loevenbruck (polars) et Matthieu Bé (jeu de rôle).

Cette semaine, HL a annoncé sa découverte de Mastodon, réseau social open-source, et il a invité un maximum de gens à le suivre, annonçant son départ des autres RS pour appuyer son déménagement.

Cette même semaine, MB a posté : « J’éprouve aujourd’hui un besoin brûlant et urgent de reprendre le contrôle sur les contenus que je partage sur le web.
Et cela va de paire avec une déconnexion des RS que j’utilise, comme FB et Twitter, pour revenir à des moyens plus simples. »

Je comprends leurs deux démarches.
Je me suis créé un compte sur Mastodon, of course.
(Edit au 6/11/22 : Et #NiceFictions y a désormais son compte : @nicefictions@toot.portes-imaginaire.org)
Quand à ce que dit Matthieu, je le ressens aussi.
Comment le décrire ?

Quand je publie un statut un peu long sur FB, j’ai tout de suite des interactions. Je suis lue, je suis commentée.
J’avais notamment fait le test avec ma nouvelle : Tout a bien commencé parce que j’ai cru qu’elle était lesbienne.
Mentalement, si tu penses « je vais lire une nouvelle », tu dois te mettre en condition, tu t’accordes une pause, tu dois t’installer… donc tu vas peut-être repousser ce moment, être happée par d’autres obligations.
Ce texte se prête bien à une diffusion sur un fil de RS : tu scrolles, tu commences à lire car cela ressemble à un statut « comme les autres » et, avant que tu ne réalises, hop, tu l’as lue en entier !
En tant qu’écrivaines, auteurs… on aime être lues, tout simplement.

Mais, lorsqu’un contenu est disponible sur le blog, dans sa rubrique, il est posé « pour longtemps ».
On peut facilement revenir dessus, partager son url, le modifier, y ajouter une illustration… alors que les réseaux, par leur usage même, noient les contenus anciens.
Du coup, il m’arrive, quand je nettoie mon fil d’actualité, de copier/coller ici un contenu avant de l’effacer là-bas.

Dans cette démarche de me réapproprier mon environnement, je me suis donc défait de mon Linktree car je peux très bien partager quels liens clés en page d’accueil de ce site.
L’outil WordPress se prête bien à ce que ce qui n’était qu’un blog devienne un site avec une sous-partie blog.

Puis tout n’est qu’un immense test après tout…