Are you the one (2024) et quelques mots sur la représentation des femmes en fiction

40 épisodes de 40+ minutes
Scénariste : Zhao Tian You

En préambule, je voudrais juste vous dire que, même si vous n’êtes a priori pas consommateurice de cdramas dans un décor Ancien avec des intrigues et batailles, restez un peu avec moi car j’ai envie de vous parler de la représentation des femmes en fiction 😉

Lui (Zhang Wan Yi) est un prince guerrier qui, depuis 3 ans, cherche à vaincre un terrible Bandit quand il tombe sur la concubine préférée de celui-ci, blessée et amnésique, probablement victime d’une tentative d’assassinat. Il décide donc de la garder pour tendre un piège à son ennemi, mais Elle (Wang Chu Ran) étant a priori une jeune femme innocente capturée par les bandits sur la route qu’elle suivait pour un mariage arrangé, plutôt que de la faire prisonnière, il lui laisse croire qu’il est son mari et les jours commencent à s’écouler.

Tandis que le Bandit ne semble pas pressé de se montrer, Elle, qui s’ennuierait dans le rôle de femme au foyer, ouvre un commerce de porcelaine, veut rejoindre la guilde des marchands de porcelaine qui est interdite aux femmes…

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Lost You Forever, mon mot final sur les 2 saisons du drama ?

Temps de lecture : 7 minutes

J’ai parlé de Lost You Forever dans plusieurs billets et je lui ai mis un tag dédié. Cette oeuvre est donc initialement un roman de Tong Hua adapté en un drama découpé artificiellement en 2 saisons de 39 et 23 épisodes.

Au moment où je rédige ce billet, pour la 2e saison, seulement les 10 premiers épisodes sont sous-titrés en français et, hier, impatient, j’ai craqué et vu les 11 à 23 en anglais, donc je peux avoir perdu des nuances de sens ou des détails de l’histoire.

Pour mon avis global, j’ai relu mon premier billet d’il y a quasi un an et je maintiens mon propos : cette histoire est très chouette, addictive, bien écrite, bien jouée… mais je ne valide pas la fin du roman qui surenchérit dans l’aspect dramatique et je pense que, sur cet aspect, le drama est mieux équilibré.

Je vais donc juste ajouter quelques petits points et revenir sur les différences roman/drama.

Entre temps, j’ai appris que l’autrice s’était inspirée du Classique des montagnes et des mers et je n’en apprécie que plus le personnage du démon Xiang Liu. Le bon usage de la mythologie en fantasy ou fantastique est toujours un gros bonus.

Avant d’aller plus loin et de vous spoiler allègrement, je pose juste ici que, oui, malgré sa fin pas forcément satisfaisante (mais pas nulle non plus), ce drama est clairement dans les « à voir ».

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Les kdramas et l’absence de rôles genrés

Temps de lecture : 6 minutes

J’en ai parlé dans un billet de mars 2020. J’ai découvert les kdramas (séries coréennes) via Netflix puis, plus tard, les cdramas (séries chinoises) avec Viki, abonnement pris en recherchant des séries vantées sur les réseaux sociaux, mais non présentes sur la 1ère plateforme. (Et je me suis aperçu récemment qu’Amazon avait quelques séries que les deux premières n’ont pas1.)

En tant qu’amateur d’imaginaire, je suis séduit par la fantasy et le fantastique de ces deux pays. Je l’ai évoqué dans différents billets sur ce blog et je pense que je pourrais facilement en parler pendant des heures. En découvrant (en premier) le fantastique coréen, j’ai eu le sentiment de rentrer chez moi, je ne peux pas le décrire autrement. Les fantômes, les réincarnations, les voyages dans le temps… Tout m’a semblé familier et naturel et le fantastique que j’avais consommé jusqu’alors (étasunien ? anglais ? français ?) m’a semblé pauvre et triste. Mais, côté fantasy, il y a une élégance qu’on ne va pas trouver côté occidental. Si une partie de notre fantasy va s’inspirer d’un temps imaginé rude (barbare ?), la Corée et la Chine vont invoquer des époques remplies de soies et de lettré·es. (Je ne sais vraiment pas comment mieux le décrire, sinon que le guerrier chinois, mettons, sait écrire et soigne ses longs cheveux, quoi.)

En bonus, leur mythologie me fait plus rêver que la nôtre. Je ne veux pas nier l’aspect nouveauté, mais, depuis mon enfance, je n’ai jamais eu d’appétence pour la mythologie gréco-romaine. J’ai évoqué que A Korean Odyssey était une réinterprétation de la Pérégrination vers l’Ouest, mais, par exemple, l’un des personnes principaux de Lost You Forever est la réécriture du serpent venimeux Xiangliu issu du Classique des montagnes et des mers.

Ce rapport à l’imaginaire, il peut m’être un peu personnel, mais, plus largement, je pense que ces dramas séduisent un public féminin nombreux à travers le monde car… le male gaze y est absent… ou réduit ?

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Aime-moi, aime ma voix (2023) ou la découverte de la fluffy romance

Temps de lecture : 4 minutes

33 épisodes de 45+ minutes

Avant toute chose, je dois vous avertir que ce billet va contenir des spoilers quoique, en réalité, je ne vois pas réellement comment spoiler de la fluffy romance… mais, au cas où, je préfère vous avertir.

L’été passé, je vous ai longuement parlé de la série Lost You Forever puisqu’elle a été le sujet de trois de mes billets. A cette occasion, j’ai découvert l’acteur et chanteur Tan Jian Ci et, de vagabondages webesques en vagabondages webesques, je suis tombée sur Aime-moi, aime ma voix, sans autre info donc que l’acteur incarnant le rôle principal a, comme le suggère le titre, une voix magnifique.

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De la pulsion monogame et de l’étrangeté des fans

Attention, ce billet contient des spoilers sur Lost You Forever.

Dans une romance, A et B s’aiment. C aime A, mais ce n’est pas réciproque. Evidemment, pour la tension narrative, B va le croire (que A aime C), mais ce sera un malentendu.
En bonus, si la romance est voulue particulièrement feel good, C doit trouver l’amour à son tour avant THE END.

J’ai longuement parlé de Lost You Forever dans un premier billet et je suis revenue dessus dans un second.
Tout en ayant vraiment beaucoup aimé et la saison 1 du drama (la saison 2 n’est pas encore dispo) et le roman, je reste sur deux gros reproches.

Mon 1er reproche est la fin inutilement triste et qui qualifie LYF en drame et non en romance.
Même si l’héroïne, XY, finit avec l’un des deux hommes qu’elle aime (TSJ), le second (XL) meurt sans qu’elle sache jamais ce qu’il aura fait pour elle et… il en aura vraiment fait des tonnes : il la ressuscite lorsqu’elle est assassinée la première fois, il lui apprend le tir à l’arc et lui procure un arc supra-génial, il (lister ici plein de choses que j’ai oubliées tellement il y en a)… mais, en plus de tout cela, il sauve la vie de son fiancé !
L’amour nous sécurise parce qu’on éprouve ce que les gens qui nous aiment font pour nous et je trouve ça cruel / inutilement dramatique que XY ignore combien elle a été aimée.
De plus, même si l’amour de XY pour CX n’est pas de « nature romantique », il reste très fort et, franchement, quand, sur 3 hommes que l’héroïne aime, 2 finissent mal, il est difficile de parler d’une happy end.

Si mon 1er reproche est donc personnel, j’en ai un second plus… général.

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Lost You Forever (2023) – LE drama de l’été 2023 ou le drame à très hautes doses

Temps de lecture : 6 minutes

Attention, étant donné ce que j’ai l’intention d’écrire dans ce billet, je vais largement spoiler : vous voilà prévenu·es !

Je suis tombé sur ce drama complètement par hasard. Sur la page qui lui était dédiée, Viki annonçait 24 épisodes, la plupart était sous-titrée en français, j’ai cru naïvement qu’il s’agissait d’un ensemble fini (après tout, 24 épisodes, ça fait de quoi !).
(Edit au 21/8/23 : Il s’avère que c’est LE drama de cet été 2023. Je suis à la page malgré moi !)
J’ai donc commencé à binge-watcher tranquillou, c’était plutôt addictif… avant d’apprendre que :

Lost You Forever est l’adaptation récente du roman (2013) de l’autrice chinoise Tong Hua et la suite de A Life Time Love que je n’ai pas vu et qui raconte a priori l’histoire des parents de l’héroïne, Xiao Yao (XY).
Le drama est découpé en deux saisons pour une raison purement règlementaire : de ce que j’ai compris, afin d’éviter les délayages intempestifs, la Chine interdit de dépasser une certaine longueur par saison, mais tous les épisodes ont déjà été tournés et, dans tous les cas, l’histoire a bien une fin depuis 2013 donc.

Au moment où je rédige cette chronique, je n’ai vu que les 34 épisodes (sur les 39 de la saison 1) sous-titrés en français, mais j’ai été lire plusieurs spoilers et passages du roman (disponible en ligne en anglais).

Tout d’abord, je dois souligner le bonheur de découvrir le cadre (fantasy) de cette histoire.
On a des royaumes en guerre avec tout un tas de familles, liées les unes aux autres par des alliances ou des trahisons, et plusieurs sortes de divinités, de démons, d’animaux incarnés, de magies…
L’échelle de temps peut être un poil déroutante car les personnages principaux sont des divinités qui vivent plusieurs centaines d’années.

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