Daily Dose of Sunshine (2023)

12 épisodes de 50/70 minutes
TW suicide, automutilation

Série toute récente puisque sortie vendredi dernier sur Netflix.
Elle1 est infirmière en hôpital psychiatrique.
C’est tout ?
C’est tout.

Elle1 mute en Psychiatrie à la demande de sa cheffe précédente, qui la trouve “trop gentille”, comprendre que, comme elle prend le temps de faire attention à chaque patient·e en situation de sous-effectif, elle est “trop lente”.
Nous voilà donc à suivre le quotidien d’Elle1, of course, mais également de son meilleur ami, Lui1, qui a démissionné de son précédent travail où il gagnait bien sa vie, d’Elle2, sa collègue infirmière, qui semble si froide, de Lui2, chirurgien colorectal qui s’éprend d’Elle1, de Lui3, docteur en psychiatrie épris d’Elle2…
Si des couples se forment, nous ne sommes clairement pas dans la Romance, juste dans le quotidien qui va nous attacher à plusieurs patients en lutte contre la maladie mentale.

Alors… c’est de la fiction : quoiqu’en sous effectif, l’hôpital tourne bien, les médecin·es et les infirmier·es sont tous compétentes et les traitements fonctionnent.
Le monde de l’entreprise qui broie chacun·e est, par exemple, l’un des méchants de l’histoire.
Et si l’un des patients s’est évadé dans les jeux vidéo, les jeux ne sont jamais pointés du doigt, mais bien la pression sociale à trouver du travail dans une société qui n’en a pas pour tout le monde.

N’étant pas concernée, je ne peux pas juger de la pertinence de certaines descriptions, mais j’ai beaucoup aimé la mise en scène du ressenti intérieur de certaines affections et le message global : la maladie mentale est une maladie et il n’y a rien d’honteux à tomber malade, à demander de l’aide.
J’aime bien aussi le choix de la spécialité de Lui2 : les maladies colorectales sont aussi des maladies “comme les autres”.
Si tous les personnages sont attendrissants et l’ensemble plein de bienveillance, je mets seulement un bémol sur Lui2 et Lui3 : les deux médecins sont parfaits. Ils ne se fâcheront jamais, ne prendront jamais de mauvaises décisions, ne feront jamais de mal à personne…

Bref, sous réserve que mon avis est celui d’une personne non informée, j’ai beaucoup aimé cette chronique sur des sujets encore trop tabous.

Doom at Your Service (2021)

16 épisodes de 60+ minutes

Elle1 est atteinte d’une maladie incurable et va mourir. Lui1 est la Mort.
Cela faisait quelques temps que la série me faisait de l’oeil, s’invitant dans les suggestions que me faisait Netflix, mais je peinais à la lancer : un personnage principal qui va mourir, c’est un sujet qui n’est pas simple et ça peut donner du très bon comme du très mauvais…

Et puis l’ennui des journées d’été m’a fait franchir le pas. Heureusement.

Elle1 a une vie de galères. Orpheline, responsable de Lui4, son jeune frère, elle travaille comme éditrice, mais le PDG est toxique et incompétent et elle découvre que son petit ami était… marié.
L’annonce de sa maladie (et de sa mort prochaine) ne semble qu’un élément de plus dans cette vie ingrate qui peut bien finir.
Elle attire alors l’attention de la Mort.

Le thème est classique : la Mort, désabusée ou sans empathie, découvre sous un jour nouveau l’humanité.

Ce qui fait le charme de Doom at Your Service nait de tout un tas de petits détails.
Par exemple, l’effet 4e mur : Elle1 travaille avec d’autres éditeurices et auteurices. Lorsqu’elle veut déjouer le contrat qu’elle a passé avec la Mort, elle va demander à chacun·e la solution narrative pour une Happy End.
Il y aura une romance et son traditionnel triangle amoureux, mais, comme il aurait été peu approprié d’imaginer la Mort avec un rival masculin, ce sont les personnages secondaires qui vont s’y coller : Elle2, la meilleure amie d’Elle1, tiraillée entre Lui3, son premier amour, et Lui2 (le physique de Lee Su-hyeok, très froid, est clairement bien exploité).
Et, comme dans les romances, en plus d’un triangle amoureux, il faut un prétendant très riche, pour l’effet Prince Charmant, on aura bien un homme riche au casting, mais, pour une fois, pas le fils caché d’un conglomérat improbable, mais juste un riche “crédible” (un fils de propriétaire, quoi).
Le récit est “sain” : les personnages ne valident pas, par exemple, le management toxique sous prétexte qu’il faut travailler et se taire.

Puis, je l’avoue, dès que les histoires se passent autour d’éditeurices, d’écrivain·es, de romans… je suis captif.

Je ne vais pas vous spoiler, donc je me contenterais d’écrire que les rebondissements narratifs m’ont convaincu, que j’ai apprécié le sens du détail et le soin sur les (nombreux) personnages secondaires (mention spéciale aux deux vieilles dames qui “hantent” l’hôpital) et mon seul bémol sera sur le personnage de Dieu que j’ai moins aimé, mais ce n’est pas le personnage le plus évident à traiter, faut l’admettre.

Au final, on a donc du fantastique qui marche autour de la Mort à la découverte de l’humanité, avec une romance en bonus qui s’y lie tout à fait bien.

Ce billet est également paru sur la #TribuneVdR.

The Law Cafe (2022)

16 épisodes de 60+ minutes

Elle (Lee Se-yeong) est avocate. Des causes perdues. Des injustices. Elle décide de quitter la fondation où elle exerce pour ouvrir un café où les gens pourront venir la consulter pour le prix d’une consommation.
Pour s’installer, elle loue le bas de la maison de Lui (Lee Seung-gi) qui, amoureux d’elle depuis qu’ils se sont rencontrés au lycée, la fuit depuis quelques années, rongé par la culpabilité. Car, forcément, Lui est membre de la famille qui a causé du tort à la famille d’Elle.

Au fond, rien de très original : une romance avec de l’action et de la politique, des méchants très méchants, des gentils qui se sentent vite responsables de tout…
Charmant. Et, même si je l’ai dévorébingewatché, au fond, cela ne suffirait pas à en faire un billet.

La raison de ce billet, c’est l’angle de ce drama très simple en apparence.
C’est une histoire de femmes. Qui viennent consulter Elle pour faire face au monde. Qui affrontent les épreuves. Qui s’entraident.
Tout au long de la narration, on ressent un fort shoot de sororité.
Moment où Elle ne sait pas bien si elle doit appeler la mère de son amoureux Grande-Sœur ou Belle-Mère.
Les femmes n’y sont pas parfaites : l’une est une mère maltraitante, l’autre une harceleuse, mais, là encore, on nous parle de femmes. Bonnes ou mauvaises, ce sont avant tous des femmes qui sont décrites.

Sans rayer les hommes. Quand une femme sera harcelée sexuellement à son travail, l’autre victime sera un homme. Harcelé par le même coupable.

On y parle aussi du mariage. Des promessses.
Et est-ce qu’une femme peut faire carrière quand son homme élève leur enfant ?
Même la nécessité de discuter de sexualité au sein du couple est évoqué.

Bref, c’est vraiment ce que j’aime dans la culture pop.
Mentionner des sujets importants.
Remettre les femmes dans la narration.
Proposer une narration où le soin et l’entraide ne sont pas des faiblesses, mais la base des rapports humains.

Puis j’adore le personne d’Elle, sans limites, qui dit ce qu’elle pense, qui n’a peur de rien.

En “bonus étrange”, la narration est entrecoupée de petites scènes où les personnages s’adressent à nous, comme dans un documentaire. Ce qui m’a fait penser au procédé narratif de Lovestruck in the City, mais en filigrane…

Extraordinary Attorney Woo (2022)

16 épisodes d’environ 70 minutes
Les 15 et 16 sont disponibles en français depuis mercredi.

Une rapide recherche me dit que la série rencontre un beau succès et qu’elle a été renouvelée pour une 2e saison (pas disponible avant 2024).

Elle est autiste. Abandonnée par sa mère à la naissance, son père l’a élevé seul et elle a réussi brillamment ses études d’avocat, mais elle peine à trouver un travail quand elle est embauchée par un grand cabinet.

L’histoire repose sur trois axes :
– le parcours d’Elle en tant qu’avocate : son autisme l’a rend étrange pour ses collègues, mais, en même temps, ils reconnaissent son “génie”.
J’éprouve un sentiment un peu ambigu par rapport à ce point : dans les fictions mettant en scène des personnages autistes, l’angle “c’est un génie” est souvent pris, très probablement pour “séduire” le public, mais en invisibilisant le parcours des autistes plus “ordinaires”. Néanmoins, dans une fiction, il est normal que les personnages principaux soient brillants/exceptionnels…
– le mystère autour de sa mère et l’intrigue politique qui en découle ;
– la romance avec Lui, le “plus beau collègue”. (Pareillement, si Elle est un génie, il est logique que Lui ait un “plus”.)

Chaque épisode repose sur une affaire juridique et ça fonctionne bien.
La romance n’est pas tout à fait à la hauteur. Leur difficulté principale repose a priori sur le regard que la société porte sur le choix de Lui (il est beau, il peut avoir une fille “valide”), mais il manque un petit je-ne-sais-quoi. ‘fin, ça reste mignon et tout.
L’intrigue en fil rouge, par contre… est assez poussive, en fait. Ou, plutôt, elle est ratée.

Alors… j’ai vraiment été touchée par Elle et je me suis identifiée à certains moments (ou sentie représentée). Et, rien que pour ça, j’ai aimé.
Elle n’est pas isolée : son père, une meilleure amie déjantée, un chef compréhensif, une collègue au top… C’est une série pour se faire du bien, pas se désespérer.
Les histoires de chaque épisode compensent honnêtement le fil rouge global, mais il reste quelques faiblesses et on sent que, au lieu de tout synthétiser sur les 16 épisodes, les scénaristes envisageaient déjà une suite.

Je ne sais pas si ça ressort de ce billet, mais mes sentiments sont mitigés parce que j’ai aimé le personnage principal, qu’elle soit autiste, avocate… Plein de détails m’ont touchée personnellement, mais il y a quand même une faiblesse sur l’ensemble.

A voir de toute façon pour se laisser séduire par Elle 😉

Daly and the cocky prince (2021)

Ce ne sera pas un long billet, juste quelques lignes pour vous signaler une romance très très sympa.
Emigrée aux Pays-Bas où Elle travaille et poursuit ses recherches (mode passionnée qui en oublie de manger), elle doit rentrer en Corée quand son père décède brutalement, pour gérer le musée dont il s’occupait et qui est au bord de la faillite.
Comme dans toutes bonnes romances, ils se croisent d’abord par hasard, aux Pays-Bas où Lui est venu signer un gros contrat.
En Corée, ils vont se retrouver car il a prêté une grosse somme d’argent au musée, qui ne peut le rembourser.
Lui est un nouveau riche. Manquant cruellement de culture, il est bosseur et fiable.
Les scénaristes l’assument, ils ont voulu deux héros “parfaits” : Elle est donc la plus jeune chercheuse de… Pour Lui, l’un des persos lui expliquera qu’il est un “mythe”, i.e. une personne devenue riche par le travail, sans l’être de naissance ou par les combines.
Bien sûr, les méchants veulent récupérer le terrain du musée pour y faire des immeubles et gagner un tas de pognon.
L’intrigue est sans surprise — l’acteur (je vous tais le nom pour ne pas spoiler) joue toujours les traitres, j’ai l’impression –, mais honnêtement menée.
Probablement pour rester dans l’ambiance romance fun, quoique les enjeux des méchants soient de très gros sous, il n’y a pas de meurtre/mort violente au fil de la résolution (alors que, franchement, vu certains imprudents…) donc vous pouvez regarder en toute confiance si c’est un élément que vous craignez.

Et puis… si cette romance est si sympa, outre que ces persos principaux sont bien mignons, c’est aussi à cause de tous petits détails bienvenus, comme par exemple :
la secrétaire de Lui ne se balade pas en tailleur et talons hauts, mais en costume-pantalon ;
sur l’épisode final, en général, les héros ont été séparés parce que… (j’imagine que c’est un trait de narration pour nous prouver que leur amour est fort malgré le temps ?) et, là, le cliché est retourné…

Bref, je l’ai binge watché ce week-end avec plaisir !

The Sound of Magic (2022)

6 épisodes de 60/70+ minutes

C’est assez curieux car, ces jours-ci, avec les derniers préparatifs pour #NiceFictions22 qui se tient le week-end prochain, je n’avais certainement pas prévu de bloguer, à quelque sujet que ce soit.

Je n’ai pas la moindre idée de pourquoi j’ai cliqué sur cette série, probablement parce qu’il y avait “Magic” dans le titre… mais impossible de ne pas dire un mot sur cette excellente surprise.

Attention, l’histoire est parfois cruelle (meurtre, agressions sexuelles…).

Elle1 (Choi Seong-eun) est lycéenne et vit avec sa jeune soeur. Abandonnées par leurs parents, Elle1 doit enchainer les petits boulots pour qu’elles ne meurent pas de faim tout en cachant aux adultes qu’elles n’ont plus de tuteur légal.
Lui1 (Ji Chang-wook) est un marginal qui vit dans un parc d’attraction désaffecté et se présente comme magicien. Et il apparait “comme par magie” à des moments cruciaux pour Elle1.
Lui2 (Hwang In-yeop) est le voisin de classe d’Elle1. Premier de la classe, sauf en maths où Elle1 le surpasse, il suit la voie tracée par ses parents, sans aucun rêve propre.

La narration est vraiment originale : il y a quelques chansons, mais pas assez pour qu’on la qualifie de “comédie musicale”.
Le fil conducteur est une intrigue policière, mais pas assez présente pour qu’on soit dans le “polar”.
Je n’ai aucune idée si c’est du “fantastique” et si les étrangetés se produisent réellement ou pas. Je dirais que oui…

Le tout intrigue, on se demande où on est emmenés… et, en réalité, le sujet est l’étrangeté même, la psychophobie de la société qui rejette ceux qu’elle décrète “fous”, la notion de la marginalité et la seule vraie question au monde : pourquoi/pour qui je vis ?

Je ne crois pas qu’il faille en dire plus, sinon “regardez !”

Ce billet est également paru dans la #TribuneVdR.

Encounter (2018)

16 épisodes de 60+ minutes

… ou comme quoi une bonne recette et de bons ingrédients ne garantissent pas de réussir un plat.

Préambule
A priori, je ne vois pas l’intérêt de prendre du temps pour rédiger un billet sur une œuvre que je n’ai pas l’intention de vous conseiller… mais, parfois, un échec interpelle.
Qu’est-ce qui cloche dans Encounter ?

Elle (Song Hye-kyo) est la très riche PDG d’un hôtel. Lui (Park Bo-gum) est le fils d’un modeste marchand de fruits.
Ils se rencontrent par hasard à Cuba, elle s’est faite voler son sac, il la dépanne et ils passent une merveilleuse soirée. De retour en Corée, il a été retenu à un entretien d’embauche dans l’hôtel qu’elle dirige.

On a de vraies méchantes : Elle2, la mère de Lui2, l’ex-mari d’Elle, qui est très très riche ; Elle3, la mère d’Elle qui est prête à la vendre, littéralement, pour plus de pouvoir…
On a deux triangles amoureux : Lui2 est toujours fou amoureux d’Elle ; Elle4, l’amie d’enfance de Lui, en est forcément amoureuse…
On a des histoires d’amour secondaires…

Les acteurs sont beaux, le générique est illustré par Jamsan (It’s OK to not be OK), la BO me convient (mais je n’y connais rien en musique, alors, bon, ça ne veut rien dire…).
L’histoire est simple, mais devrait fonctionner : la rencontre fortuite qui masque les différences sociales, l’amour rendu difficile par ces mêmes différences…
mais on dirait que… tout le monde s’en fout, en fait.
Les méchantes n’agissent quasi jamais : Elle3 se contente de râler/pleurer et Elle2 est juste en mode “je vais frapper bientôt… un jour… peut-être… demain, si je n’ai pas piscine”.
Les triangles amoureux sont… vides ? Lui2 est décrit comme vraiment super in love, mais il ne va absolument rien faire de touchant : Elle est son ex-femme, ils ont vécu ensemble, il doit bien avoir un souvenir tendre pour la faire vaciller ???
Elle4 est… en fait, rien, son béguin pour le héros n’apporte absolument aucune péripétie, même pas un dialogue troublant.
Les histoires d’amour secondaires n’avancent pas. Y’a une tentative d’humour avec l’une d’elles, mais ça se calme très vite, visiblement, les scénaristes ont peur d’un trop plein d’émotions/rires/quoique ce soit.

Je suis allée jusqu’au bout.
Etonnamment. Et assez lentement.
Je n’ai même pas détesté. Il n’y a rien. Donc rien à détester.

Pourquoi je vous en parle ce soir ?
Parce que ce drama devrait marcher. Il a absolument tout ce qu’il faut.
Sauf de bons scénaristes.

En fait, il n’y a pas de bons ou de mauvais éléments narratifs. Tu as le droit de tout utiliser.
Mais, quand tu décides de prendre un élément, tu dois en faire quelque chose. Ca, c’est obligatoire.
Là, par exemple, Lui2 est suffisamment amoureux pour se confronter au héros et lui dire que son désespoir va le porter, lui assurer la victoire. Une fois que tu as introduit un truc pareil, il faut qu’il se passe quelque chose. Que tu pleures quand il est rejeté tellement il s’est donné à fond. Mais il n’y aura pas une micro-seconde où le coeur d’Elle va vaciller. Même quand elle découvre un truc attendrissant sur lui, ça va rester genre “ah, OK !”

Ou alors ils se sont foirés sur le parti pris pour le caractère du héros.
Lui est tellement “je suis amoureux, toutes les épreuves me passent au dessus” que, toi, spectateurice, fasse à sa maîtrise nonchalante, tu en deviens indifférent·e : si le héros n’a pas peur, pourquoi j’aurais peur ?

Même une romance simple doit te secouer un minimum…
Bref, on peut avoir tout pour plaire et aucun charme au final…

Search: WWW (2019)

16 épisodes de 70+ minutes

Je vais d’abord évacuer la question du titre : quelque soit l’angle sous lequel je le prenne… je le trouve nul / non signifiant.
Ceci étant posé…

Ainsi, il est donc possible de raconter une histoire avec des femmes, et encore des femmes, sans que ça tourne autour des hommes ?

Deux entreprises (des portails web) se disputent le marché et Elle2, à la tête de l’entreprise qui domine, renvoie Elle1 pour de mauvaises raisons. Pas grave : Elle1 est embauchée dans la deuxième entreprise où elle va se lier à Elle3, très amie d’Elle2.

C’est l’histoire de trois femmes, trois cadres.
Elle1 ne souhaite jamais se marier. Pas parce qu’elle refuse les relations, mais parce qu’elle refuse ce formatage. Elle se consacre à sa carrière, mais, parfois, elle perd de vue ses propres valeurs.
Elle2 a été littéralement vendue par sa famille : ses parents, ruinés, l’ont marié à un riche héritier (Lui2) et elle se trouve à obéir malgré elle à sa belle-mère, la Méchante (moins méchante néanmoins que les parents vendeurs de leur propre fille) parce qu’il est possible que la Méchante soit aussi une femme.
Elle3 est l’innocence/la pureté : elle aime sincèrement, réagit avec violence quand c’est nécessaire (peut-être un peu trop), ne trahit jamais…

Côté romance, Elle1 sera confrontée à Lui1 : de dix ans plus jeune, il veut se marier, aimer sans se poser de questions… et ça donne un dialogue assez marquant où elle lui fait remarquer qu’elle doit se justifier de ne pas vouloir se marier alors que lui ne doit se justifier de rien, comme si se marier était un dû.
Lui2 est probablement amoureux d’Elle2, mais, comme ils ont été mariés de force, elle ne peut pas envisager de l’aimer.
Elle3 rencontrera Lui3, pur, mignon, et ce couple est vraiment l’incarnation de la tendresse innocente. (Bon, juste, ils mettent un peu trop de temps à se déclarer et ça frise l’insupportable.)

J’ai eu un peu de mal sur le démarrage car Elle1 n’est pas safe et j’avais quelques appréhensions.
Mais j’ai été emportée car ce choix narratif : des femmes, confrontées à d’autres femmes. Des femmes au sommet, qui ne sont pas là pour récupérer une place prise par les hommes, mais qui s’affrontent entre elles.

L’intrigue est très simple : alors que les deux entreprises s’affrontent, le Gouvernement (les méchants) va menacer les libertés individuelles et les deux entreprises devront s’allier pour le bien commun.
C’est simple, ça fonctionne.

Dans la description des rapports entre ces femmes-personnages-principales, ma lecture me montre des relations plus qu’amicales et, là, j’avoue, il me manque des codes.
A mes yeux, les trois héroïnes sont bisexuelles, mais la narration reste vague pour que tu y vois du lesbianisme si tu veux, mais rien du tout si tu ne veux pas. Il y a un jeu sur les mots, notamment.
Par exemple, souvent, en romance, une scène “codée” met en scène le garçon qui rattrape la fille parce qu’elle est renversée/bousculée et leurs yeux se remplissent d’étoiles. Là, cette scène se passe entre Elle2 et Elle3 qui ne sont pas “juste des amies”.

J’ai donc aimé cette découverte principalement pour ses choix : il y a des hommes, mais ils ne sont pas au cœur des intrigues. Lui2, par exemple, s’oppose à sa mère, la Méchante, mais sans jamais prendre le pas sur Elle2.
C’est un homme qui est le chef d’Elle1 et Elle3, mais il suit leurs avis, c’est elles qui décident des stratégies, des enjeux.
Le lesbianisme est caché (je pense qu’il y a des enjeux qui m’échappent, c’est un drama “tout public” dans un pays qui n’est pas ouvert sur toutes les questions — dans la série Hometown Cha-Cha-Cha qui est diffusée en ce moment sur Netflix (je n’ai pas vu les deux derniers épisodes du coup), la jeune femme lesbienne n’aura pas de fin heureuse/pas d’amoureuse à elle), mais il est clairement présent : les femmes ont des relations entre elles, sans forcément un “besoin des hommes”.
Puis j’ai été sensible à l’amour à sens unique de Lui2 qui n’est pas larmoyant (et tu ne peux pas t’empêcher de lui souhaiter que ça s’arrange).

Donc, sans être une histoire “incroyable”, c’est vraiment agréable de tomber sur “une histoire sans hommes” et de dérouler cet exercice avec des jeux de pouvoir, des intrigues. Même la rivalité entre femmes (Elle3 ayant été trompée avant de rencontrer son Lui3 parfait) sonne différemment de ce qu’on voit d’habitude.

Hospital Playlist – 2 saisons (2020-2021)

Saison 1 : 12 épisodes de 70/80+ minutes
Saison 2 : 12 épisodes de 90/110+ minutes

Bon, comme toutes les séries médicales, on voit des opérations et des gens meurent (pas tant que ça, nos héros sauvent la majorité).

Ce drama ne raconte pas grand chose au sens où il n’y a pas vraiment d’intrigues : aucun suspens amoureux ou policier qui doit se résoudre.
Cinq ami·es (1 nana, 4 mecs) sont médecins après s’être lié·es pendant leurs études.
Iels sont doué·es, gentil·les, dans le genre qui change le monde au quotidien par de petites choses.
Autour d’elle/eux gravitent d’autres médecins, leurs familles et, par exemple, les parents ne sont pas figés dans leur rôle, mais ont aussi leur propre vie, distincte.
— Du coup, ça parle de quoi ?
— D’amitié. Tout simplement. De gens qui s’aiment et se soutiennent. Il n’y a (quasi) aucun méchant, c’est juste des vies et c’est très doux/agréable.

“Bref, je vais attendre la saison 2 ;)” écrivais-je en conclusion de mon billet du 16/2/21 sur la saison 1, billet que j’édite donc avec cette légère mise à jour.
Je viens de finir la saison 2, diffusée sur Netflix depuis le 17/7/21, et il ne devrait pas y avoir de saison 3 (et c’est très bien comme ça, tout a probablement été dit).

Je n’ai en réalité rien de spécial à ajouter par rapport à mon propos d’il y a quelques mois car la 2e saison suit logiquement la première, dans le même esprit et juste avec un poil plus de romance. Si vous avez aimé le début, on continue aux côtés de nos charmant·es médecins 😉

You Are My Spring (2021)

16 épisodes de 60+ minutes
Réalisateur : Jung Ji-hyun

Alors… d’habitude, j’ai tendance à écrire mon avis (si j’ai envie d’en parler) tout de suite, en mode “tant que c’est frais dans ma tête”. Je n’écris pas des critiques, mais de simples chroniques, je ne me targue pas d’une analyse profonde, je suis juste là pour te dire “regarde, c’est de la bonne !”
Et là… j’hésite… je laisse passer les jours…
Je sais que j’ai envie d’en parler parce que ça m’a plu pour plein de bonnes raisons, mais je ne suis pas sure d’arriver à dire ce qu’il y avait de si notable.

On commence avec deux personnages qui ont de gros traumas d’enfance : Elle1 (Seo Hyeon-jin – Another Oh Hae Young) est concierge dans un bel hôtel, Lui1 (Kim Dong-wook à la séduction discrète – Along with the Gods) est psychiatre. Elle emménage dans l’immeuble tout neuf où il vient d’ouvrir son cabinet.
Elle1 a eu des relations foireuses et est entreprise par Lui2 dont on ne sait pas bien s’il est gentil-illuminé ou malaisant ; Lui1 est divorcé d’Elle2… qui est juste improbable, sans barrière et très attachante.

Je ne vais pas forcément aller trop dans les détails car ça ne s’y prête pas.
On a
un petit côté Friends : dans l’immeuble où sont nos deux héros, Lui3, un ami de Lui1, ouvre son cabinet de vétérinaire ; Elle3 et Lui4, faux jumeaux et amis d’Elle1 et Lui1, ont ouvert un café ;
une histoire policière pas forcément agitée, mais assez inquiétante : des meurtres ont été commis, il y aura un suicide, Lui1 aide la police ;
des histoires d’amour et d’amitiés…
et, surtout, des tonnes de bienveillance.
Parce que le thème central est : soyez bienveillants, soyez attentifs, faites attention aux autres. Cherchez de l’aide si vous en avez besoin, aller voir un psy ne signifie pas que vous êtes un moins que rien. Et le psy peut être nul et vous pouvez en changer.

Ce drama, un peu contemplatif, un peu sombre… déborde d’une énergie protectrice, en fait, c’est le mot qui me vient. Et j’ai ri de bon coeur, pas juste “souri” sur certains moments.

Il y a beaucoup de personnages, qui sont soignés, qui sont attachants.

Vous avez vu ces vidéos qui vous mettent du baume au coeur en quelques minutes, en montrant comment le petit geste d’une première personne va changer la journée de plein d’autres ?
Ben, c’est pareil, mais en mieux et en 16 heures 😉

Ce produit ne convient pas aux misanthropes, aux aigris et aux rabat-joie…