Imaginaire ? Vous avez dit Imaginaire ?

Je n’ai pas fait d’études supérieures et je sais très bien que, globalement, je ne suis pas très cultivée. C’est un demi-regret : bien sûr, j’aimerais être savante, mais, au fond, je dois admettre que je n’ai aucune capacité d’attention et que rester assise un long moment, concentrée sur une seule tâche, est hors de ma portée.
Du coup, si cela ne me gêne pas de partager mes pensées à la pause café, armée d’un smartphone relié à la Toile qui permettra de vérifier si un fait est un peu vrai ou totalement farfelu, j’ai plus de mal à me poser par écrit car je me doute que je vais rapidement me faire allumer par des savants qui démontreront que des tas d’articles largement documentés disent le contraire.
Mais, au fond, pour une écrivaine, ne pas coucher par écrit des pensées récurrentes, c’est assez triste…

Chacun de nous a des croyances. En fonction de notre éducation, de notre famille, de notre pays, ethnie, culture, groupe de meilleurs potes, âge…
J’ai tendance à penser que, tant qu’une croyance ne véhicule pas de haine ou de mesquinerie, pourquoi pas ? Bon, j’ai du mal avec l’homéopathie, mais c’est parce qu’un groupe industriel vend du sucre au prix du caviar et voudrait que la Sécu continue de payer.
Pourtant, nous hiérarchisons les croyances : si quelqu’un nous dit qu’il croit en Dieu, nous ne réagissons pas, mais si le même nous dit qu’il croit aux fées (mettons), on fait une pause, on le regarde avec un air mi-inquiet mi-navré, genre « ce n’était pas que de la bière, hier soir ? »

Parallèlement, les genres de l’imaginaire regroupent les fictions où un ou des éléments de la narration ne sont pas réels. Une fiction, par définition, n’est jamais réelle : elle est une invention de son auteur, mais nous avons une acceptation commune : si je raconte l’histoire d’amour entre la boulangère et l’épicier, c’est réel, tandis que, si je raconte la même histoire entre un chasseur de démons et un sorcier, c’est du fantastique.
Personne ne se dit que, aussi bien, l’amour n’existant pas, les deux sont du fantastique…

Je crois que ça a commencé à s’imposer à moi au début de Supernatural : si tu crois que Dieu existe, les démons, les anges… ça n’est pas du fantastique.
Nous pouvons croire tant de choses : dieux, mais aussi créatures bienveillantes ou malveillantes, ancêtres qui continuent de nous protéger, médecines alternatives, règles morales, promesses…
Là, ça m’a fait tilt que les genres de l’imaginaire ne pouvaient se définir que par rapport au public. On peut faire ça à la louche en se disant qu’un groupe de personnes qui habitent au même endroit, baignées dans la même culture, vont plus ou moins croire aux mêmes choses, mais c’est à la louche et, dès qu’on se déplace dans l’espace ou dans le temps, les croyances peuvent vraiment pas mal évoluer.

Si je n’ai aucune honte à parler de mes croyances en cercle restreint, ce n’est pas un sujet que je livrerai par écrit en public.
Alors disons que, hypothétiquement, deux meilleurs amis avaient récemment une conversation. L’un est athée et croit au libre arbitre. L’autre est croyant et pense qu’il n’y a pas de libre arbitre.
Ils débattaient et ont été obligés de s’arrêter sur le fait que les deux hypothèses fonctionnent.
Nous n’avons jamais véritablement de choix : en général, quand la vie nous laisse face à des alternatives, nous choisissons celle qui s’impose à nous à cause de notre vécu, de nos expériences, de notre savoir.
Ça peut être le destin ou cela peut être la résultante logique de ce que nous sommes : nous sommes le produit d’émotions, savoirs… qui nous amènent à un choix donné qui correspond à ce que nous sommes (devenus).

Une narration tient par le fait que les personnages principaux font des choix à certains moments, mais également sont confrontés à des choses extraordinaires : s’il ne se passait rien de « différent », il n’y aurait pas d’histoire.
Raison pour laquelle cela m’agace toujours quand une œuvre est critiquée au motif que « c’est une sacrée coïncidence quand même que l’auteur a utilisé ». En réalité, nous racontons les histoires de coïncidences extraordinaires : le reste n’a aucune raison d’être mis par écrit.

Mon abonnement à Netflix m’a amenée à découvrir beaucoup de séries coréennes et… ça me plait. La façon de raconter les histoires, les histoires elles-mêmes…
Je regarde Beating Again.
C’est assez simple : un homme cruel reçoit la greffe du cœur d’un gentil et devient gentil en tombant amoureux de la fiancée du donneur. C’est mignon, c’est romantique…
Ben, surtout, c’est fantastique : le receveur fait des cauchemars où il revoit l’assassinat de son donneur, ce qui lui permet de trouver le coupable.
La fiche Wikipedia anglaise précise bien d’ailleurs : « a touch of fantasy ».
Ce qui m’a interpellée, c’est ma propre réaction : au début, quand je comprends que l’histoire va raconter comment le cœur du donneur change le receveur, je pense « c’est n’importe quoi, c’est juste une pompe qu’on remplace, on n’aime pas avec son cœur, mais avec son cerveau » et puis, un peu plus tard, je réalise que j’adore le fantastique et que, là, j’ai pris la posture que je déteste chez les détracteurs de l’imaginaire, mode « de toute façon, ça raconte des choses qui ne sont même pas vraies »… alors j’abandonne ma méfiance.

Dans les séries coréennes, les morts sont très présents dans la pensée et la vie des vivants et ça devient parfois compliqué de retrouver notre limite occidentale réel/imaginaire dans certaines œuvres.

Pourquoi je vous raconte tout ça ?
Parce que, comme vous, je vieillis et qu’on change beaucoup en vieillissant, que les certitudes s’effritent, que les frontières deviennent floues… et je commence à me demander si l’expression « genres de l’imaginaire » me convient.
Je le pensais déjà un peu, mais je suis de plus en plus persuadée qu’il n’y a pas deux groupes distincts : imaginaire et non.
Il y a juste « assez bon pour qu’on accepte d’y croire » ou « trop mauvais pour garder notre attention ».
N’y a-t-il pas plus imaginaire qu’une belle histoire d’amour ? Dans la réalité, les hommes romantiques et attentionnés sont légèrement flippants alors qu’on y croit sans souci quand c’est une belle réalisation avec un bon acteur.
Et si la chute nécessite le Père Noël, c’est grave ?
Quelle est la limite entre un vrai souhait et une pensée positive ?
Qui peut savoir si une religion a raison, toutes ou aucune ?

Et si on parlait d’amour ?

On dirait que les vacances d’été commencent à faire leur effet et que je suis un peu moins fatiguée… et du coup un peu plus bavarde.. Alors, en verve et la soirée avançant, je vais papoter un peu longuement d’un truc qui me trotte dans la tête 😉
J’aime l’Amour.
Oui, oui, celui avec un grand A car plusieurs de mes textes ont eu de très bons retours à cause de cet ingrédient. Ingrédient narratif, littéraire, déclinable de tant de façons…
Je ne pourrais pas dater les choses, mais je sais que, bien avant ma vie de « femme amoureuse », il m’était évident qu’il y avait l’Amour, cet ingrédient artistique tout à fait cool, et l’amour. L’amour irl que personne ne peut te définir et sur lequel tout le monde a une opinion. Et sur lequel, du coup, ben, je n’avais rien à dire : moi, je raconte des histoires pour t’émouvoir.
Le temps a passé, j’ai continué de raconter l’Amour, mais, en parallèle, ben… après la vision enfantine de « un monsieur et une dame s’aiment donc ils baisent ensemble d’une manière exclusive », il y a eu… la vraie vie : c’est pas forcément un monsieur et une dame, ils peuvent s’aimer sans baiser, baiser sans s’aimer, ils peuvent se tromper ou être dans une relation libre, ils peuvent se marier dix fois et ne jamais aimer, etc.
Alors, comme j’aime aussi les histoires irl, j’écoute, j’écoute, j’écoute… et, plus j’écoute, plus l’ingrédient narratif semble finalement pauvre par rapport à la réalité car les humains se font des nœuds dans la tête et c’est tellement plus… riche ? dingue ? étrange ? effrayant ?
Lors d’une conversation, quelqu’un m’a dit : « Je ne me sens pas légitime à m’exprimer car je suis asexuel. »
Ça m’a alors semblé une évidence et je lui ai répondu : « En quoi es-tu moins légitime que les autres ? Il y a quelqu’un qui a eu des relations avec cent individus bien répartis statistiquement et qui a des réponses absolues ? »
Il y a CeluiA qui t’aime très fort, qui te le montre autant qu’il peut, mais qui ne peut pas te le dire parce que le mot est galvaudé et on ne l’a pas défini et…
Il y a CeluiB qui t’aime, qui te le dit, mais, finalement, quand tu termines la relation, il est déjà dans les bras d’un autre.
Il y a Celui qui pense que CeluiA est le vraiment aimant et Celui qui pense que l’amour n’existe pas s’il n’est pas dit donc que CeluiB est plus amoureux…
Il y a Celui qui est amoureux de son conjoint, mais qui ne sait absolument rien de lui, de ses peines ou de ses humeurs et tu cherches en vain de qui il est vraiment amoureux…
Il y a… autant de Celui que d’humains sur Terre.
Comme j’aime raconter les histoires avec un début, des rebondissements et tout, en privé, il m’arrive parfois de me confier sur la vraie vie (si elle existe, un écrivain a-t-il une vraie vie ?). Même s’ils n’ont aucune valeur statistique, la majorité des retours que j’ai eus, sur des histoires qui ne me semblaient pas bien grandioses, était que c’était « beau » ou « plus vrai » ou tout autre qualificatif émouvant et positif.
Alors je me suis dit que c’est juste que je devais mieux raconter l’histoire.
Et j’ai bouclé : la réalité est bien plus dingue que la fiction, mais, en général, elle est beaucoup moins bien racontée 😀
Voilà, voilà…
Je viens de m’étendre parce que j’ai pas mal réfléchi au bouzin ces derniers temps : je suis arrivée à ce moment où tu as trop de données, trop d’émotions, trop de pistes et où tu te dis que, du coup, tu n’écriras plus jamais sur le sujet car tu n’arriveras jamais à rendre tout ce qu’il y aurait à en dire. Et, en même temps, raconter une histoire, ça n’a rien d’exhaustif : le but, c’est d’émouvoir même si tu embellis ou mens ou biaises ou…
Puis, en même temps, on s’en fout un peu de tout ça, le lecteur attend des histoires, pas mes considérations sur les histoires 😉

Amour, infidèle amant…

Quand j’étais enfant, je ne comprenais pas pourquoi l’amour était une maladie…
Est-ce vraiment une maladie ? Un handicap ? Une malédiction qui menace le plus solide des guerriers ?
Et, sans elle, la plupart de mes textes, de mes poèmes… n’existeraient juste pas.
Est-ce la façon que la Muse a de me rappeler que tout a un prix ? Est-ce une blessure que je me plais à regarder pour me souvenir que je suis vivante ? Est-ce tout simplement que je n’échangerais ma place contre celle de personne d’autre ?
Putain d’Amour, si tu ne nourrissais pas ma Muse, je te déclarerais la guerre sans hésiter une seule seconde.
Faut-il que l’Ecriture passe avant beaucoup de choses que je tolère ainsi ton agaçante existence !
Ecriture, ma princesse, mon aimée, je te néglige beaucoup ces derniers temps, mais ce n’est que partie remise, tu verras…
Amour, compagnon d’infortune, infidèle amant, je l’avoue, je préfère te connaître et que tu me fuis plutôt que de jamais croire que je te côtoie alors que je serais prisonnière d’une illusion qui aurait à peine ton nom et certainement pas ta nature.
Au fond, ne te mens jamais, aucun déni ne vaut d’être vécu et quelques larmes sont un prix bien faible pour être vivant.

Des réseaux sociaux

Un outil n’est par essence ni bon ni mauvais, c’est simplement un outil.
Evidence que l’on oublie parfois, le regard rivé sur le support…

Vous souvenez-vous de cette époque où nous ne disposions que de la lettre postale et du téléphone (sans répondeur, sans le nom de l’appelant qui s’affiche, sans…) ?
Nous ne souhaitons jamais perdre le contact avec les gens auxquels nous tenons, mais ça se fait tout seul :
Tiens, cela fait n semaines que je n’ai pas eu de nouvelles d’Untel. Un coup d’oeil à l’horloge : il est 22:00, beaucoup trop tard pour l’appeler. Demain ? Mais, demain, la pensée reviendra à la même heure…
Le mél : facile, gratuit, pour prendre des nouvelles à une heure indue.
Et désormais les réseaux sociaux pour s’assurer que ceux qui n’ont pas eu le temps de se manifester sont bien au courant que et que…

Mais c’est une illusion : toutes les news se mélangent et, non, Untel n’aura pas vu que et Machin ne saura pas que.
Parce que nous ne sommes pas des machines, parce que nous n’arrivons pas à traiter autant d’infos, que nous avons déjà parfois du mal à nous souvenir de ce qui nous a été dit à nous, en particulier.

Si, professionnellement, la nécessité du réseau social ne laisse aucun doute et se traduit dans les stats des sites web, dans les commandes reçues par les uns et les autres, les prises de contact,
au niveau personnel, le bilan devient mitigé, voire amer.

Infos qui défilent et humeurs qui nous submergent,
empathie pour ceux qui sont tristes,
jalousie pour ceux qui semblent tellement plus heureux,
photos qui se percutent et, au milieu,
les exploits d’un enfant qui nous parait bien laid (mais peut-on avouer ce genre de choses ?)
ou le selfie d’un couple tout sourire, visiblement in love, alors que nous savons qu’il n’y a plus d’amour entre les deux êtres qui se collent, retenus l’un à l’autre par l’habitude, la peur du changement ou de la solitude,
chagrins qui nous paraissent futiles,
colères qui nous laissent de marbre…

Nous glissons dans l’intimité de l’autre, en percevons des fragments déformés, nous montrons…
Nous entendons-nous encore ?

Un outil n’est ni bon ni mauvais, mais qu’en faisons-nous ?
Il est si doux, certains soirs, de ne pas être seuls, de partager avec ceux qui sont loin comme si nous nous étions retrouvés au café d’en bas, mais passerions-nous toutes nos soirées au café d’en bas ?

Persuadée de l’utilité des réseaux sociaux sur lesquels j’assure une veille professionnelle nécessaire, leur brouhaha me laisse un sentiment étrange
et je n’arrive plus à y partager les bêtises avec lesquelles j’espérais faire sourire et que j’ai vu prises au sérieux,
je n’arrive plus à y parler puisque je ne sais qui m’entend,
je n’arrive plus à y voir les visages de ceux qui m’auraient rejoint au café d’en bas.

Etre une bombe… ou pas

Dans la Grande Gare Avant la Vie :
— Et, pour le corps, tu veux quoi, ma petite ?
— Ben, je veux bien être une bombasse !
Le Lutin m’a regardé par dessus ses lunettes de bigleux et il m’a dit :
— OK, ça marche.
Je crois qu’il n’était pas que bigleux, il était sourd aussi. Du coup, il m’a donné un corps… de bombe à retardement.
Avec moi, les médecins ne connaîtront pas la crise du travail.

Fermeture du service Acquisitions

Après une longue enquête de plusieurs mois, notre comité scientifique est parvenu à quelques conclusions : pour pécho, une femme ne doit pas seulement porter des jupes courtes et avoir de la conversation (non, non, esprits chagrins que vous êtes, la conversation n’est pas toujours un malus), mais elle doit avoir acquis une sorte de codex un peu étrange qui permet au mâle pataud de comprendre qu’il lui plait.
Notre équipe n’a pas pu établir avec précision la nature de cet étonnant codex, mais il a la conviction que cette acquisition demande des efforts.
Le service Investissements-Acquisitions s’est donc à son tour saisi du dossier pour établir la rentabilité de ce modèle et vient de rendre son rapport définitif : si notre sujet d’étude souhaitait « pécho », il lui faudrait déployer des ressources (mieux employées à « glandage » et « farniente »), tout ça pour « tirer quelques coups », avant la conclusion inévitable « les histoires d’amour finissent toujours mal ».
(Oui, bon, OK, toi, lecteur qui suit et a lu jusqu’à là, y’a un biais sémantique puisque l’amour n’existe pas… mais, bon, qui lit vraiment mes billets ALC sur ce blog ???)
Bref, le PDG a pris sa décision : la branche Séduction-Vie sentimentale vient d’être définitivement fermée en ce beau jour de mai 2015, après 42 ans de pertes annuelles répétées.
On murmure dans les couloirs que cette décision de la direction en soulage plus d’un.
Moi, je dirai juste : « Je l’avais bien dit ! »

Retour au néant…

J’ai un pouvoir magique : je fais disparaître des choses.
Là, vous vous dites : oh, trop cool, elle élimine les soucis, les calories… un truc badass comme ça… mais pas du tout 🙁
Je fais juste disparaître des choses au hasard, bonnes ou mauvaises. Par exemple, je prends un nouveau poste et des spécificités liées à ce poste, bonnes ou mauvaises… pouf ! repartent dans le néant o_O

Parallèlement, comme toute bonne rêveuse procrastineuse, je prends régulièrement des bonnes résolutions avec la ferme intention de ne jamais les tenir.
Lire plus, écrire plus, etc.
L’une de ces résolutions, gourmande que je suis, est de réaliser des chroniques culinaires, par exemple sur les adresses que je découvre à travers la ville.
Un jour de bonne motivation, alors que j’étais sortie déjeuner avec deux amis, je me suis attelée à la tâche : j’ai pris des photos de nos plats et, le soir venu, je me suis créé un compte sur Tripadvisor et ai rédigé une petite chro en bonne et due forme.
Le resto a fermé.
Bon, il va être remplacé par un Big Fernand que j’irai tester, mais…

Parmi les quêtes qui me tiennent à cœur, il y a la recherche du kébab délicieux. Et, récemment, sur les conseils d’un pote de Cadette, il semblerait que la Réponse ait été trouvée.
En dégustant l’excellent kébab dans son naan au fromage, je songe : ne devrais-je pas aller poster le résultat de mes recherches sur Tripadvisor ?
Mais un étrange pressentiment me retient… *petite musique angoissante*

En Quête du PC…

C’est en général le samedi soir, quand on est coincée seule devant son PC, qu’on se rappelle qu’on n’a toujours pas trouvé de PC (suivez un peu !).
Pas le vendredi, parce que, le vendredi, c’est soirée JdR ou teuf avec les copines qui s’arrachent, pour quelques heures trop brèves, au mari et aux enfants.
Bref, pas de PC le samedi soir, c’est pas de cavalier donc pas de diner chez les couples qui n’invitent que d’autres couples, ni de diner romantique au resto avec les chandelles et tout le bordel.
Pas de baise non plus, du coup, forcément, mais, ça, c’est pas forcément pire que chez les copines mariées.
Pas de PC, pas de ciné. Et y’a rien à la télé.
Cela dit, ce samedi soir est un peu différent puisque Soeur Jumelle a mis la main sur un élixir d’amour.
Mais une nouvelle question se pose donc : à quoi sert un élixir d’amour ?
Transforme-t-il Vilain-Crapaud-de-la-Compta en PC ou détourne-t-il le PC des autres femmes vers soi ?
La question reste ouverte car le PC est-il bien le PC dans de telles conditions d’acquisition ? Et que peut-on lire sur les petites lignes de la notice ?
Devant tant de mystères, il convient de se poser et de réfléchir.

Saut…

Nous ne faisons jamais de réel choix.
Quand nous nous retrouvons à un carrefour décisionnel, le contexte, une personne de notre entourage, notre état de santé, les conseils d’un ami… nous poussent dans une direction. Que nous suivons.
Notre seul choix, car il nous en reste un, est celui d’apprendre à sauter.
Au prochain carrefour, quand le petit sentier de terre porte la pancarte « rêve de toute ta vie », nous pouvons décider de quitter une route plus large pour l’emprunter.
Comme nous pouvons choisir de faire une pause pour manger un cornet de frites chaudes avant de repartir.
Il faut juste sauter. Sur l’occasion qui se présente. Sur le rêve qui s’esquisse. Sur le sourire qui s’entraperçoit.
Et tant que tu sautes, tu ne vieillis pas. Oh, évidemment, ton corps craque un peu, deci delà, mais ton esprit rêve, rêve et rêve encore.
Tant que tu sautes.

Voyage…

La fin du voyage n’a jamais été l’objectif. Quelque soit le temps mis, le chemin emprunté, elle est prévisible et fatale.
L’objectif, c’est le choix de l’itinéraire, les moments que l’on s’accorde pour observer le paysage, pour s’arrêter à la table d’un café et sourire à un inconnu, les étapes où l’on reste plus longtemps que nécessaire avec une personne, une tâche, un histoire…
Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises décisions, il y a seulement des souvenirs qu’on prendra plaisir à revoir ou, au contraire, qu’on enfouira ou qu’on se repassera jusqu’à les réécrire en entier car ils nous sont honteux ou douloureux.
Demain n’est que l’heure d’après aujourd’hui et on a toujours le temps, juste pas toujours envie de l’accorder.
Le volant est entre nos mains, on a le droit d’éteindre le GPS, de ne pas lire un panneau ou de s’arrêter à l’aire de repos le temps d’un chocolat chaud.