L’oeuvre littéraire, résultat d’un travail…

Normalement, dans mes bonnes résolutions à moi que j’ai, y’avait noté « essayer de ne pas dire deux fois la même chose ». A l’oral, j’en suis bien incapable et mes amis ont menacé plusieurs fois de m’étrangler, mais, sur ce blog, je comptais bien y arriver, ne serait-ce qu’avec la fonction « recherche » 😛
J’avais donc écrit, en septembre 2012, qu’écrivain était un métier. C’est une petite chose banale et évidente, mais ça ne faisait pas de mal de l’écrire noir sur blanc.

Vendredi, je répondais à Calimaq au sujet d’un billet qu’il avait publié sur son blog et il m’a répondu à son tour, dans les commentaires. Et, dans sa réponse, il file un lien : l’interview d’un auteur pseudomisé Pouhiou.
Comme je suis curieuse et en vacances, je suis allée voir et je me suis figée :

Enfin, j’ai pris conscience, vivant moi-même à l’époque d’allocations Assedic, que tous les artistes que je connais créaient sur de l’argent solidaire. Retraite, cours et boulots associatifs, fonctionnariat, intermittence, art et emplois subventionnés, souscriptions (l’ancêtre du crowdfunding). Le temps pour créer, on le dégage toujours sur des plans et de l’argent mis en commun. On ne l’a jamais vraiment mais on le prend sur ce qu’on peut. Si ce temps, cet argent me vient de la communauté, pourquoi ne pas lui rendre ce qui s’y est produit ?

J’imagine que le retraité, qui a bossé toute sa vie et peut enfin profiter du fruit de son labeur, appréciera.
Pour ma part, je vais la jouer solo et me contenter de rappeler qu’être fonctionnaire (mais vous pouvez mettre ici « intermittent du spectacle » ou…) n’est pas un « plan pour profiter de l’argent commun », mais un emploi pour gagner honnêtement sa vie, nourrir sa famille, payer l’eau et l’électricité…
Quand l’écrivain est à son boulot de fonctionnaire, il fait son boulot. Pour lequel il est rémunéré.
Quand il écrit et qu’il a un autre travail, c’est sur son « temps de loisir », temps qui est à lui. Tout seul.
C’est déjà souvent délicat à gérer car avoir deux métiers n’est pas évident, mais je ne sais pas ce qui me fait le plus réagir, de l’idée que le fonctionnaire est un glandeur payé à ne rien faire ou que l’écrivain est un profiteur qui abuse d’un système…

Enfin, dans sa réponse, Calimaq avait un mot de fin :

Hannah Arendt a écrit dans Condition de l’homme moderne : « Nous avons transformé l’œuvre en travail ». Dans son esprit, c’est une catastrophe pour la civilisation.

J’ignore le contexte de cette déclaration donc ne me prononcerait pas sur elle sans savoir, mais, clairement, je nous invite tous à défendre notre travail, à le faire respecter en tant que tel.
L’écrivain est un travailleur qui a des droits.

Le Domaine Public Vivant…

… mais… POURQUOI ?

Suite à mon billet publié un peu plus tôt dans la journée, des liens ont été filés lors de discussions et je les ai suivis et…
Si ma procrastination naturelle ne m’en empêche pas et les vacances aidant, il est possible que j’essaie de causer plus largement des problématiques autour du droit d’auteur.

Le temps de ce billet, je vais revenir sur un article publié il y a deux jours : Reconnaître le Domaine Public Volontaire sans fragiliser l’auteur dans les contrats d’édition (Réponse à la SGDL).
Une réponse à une réponse, en somme 😉

Actuellement, il existe un système : les licences Creative Commons. Et elles sont expliquées en détail sur un site dédié.
Le concept est tout bête, mais bien pratique : l’auteur annonce, sur la publication de son oeuvre, l’usage qui peut en être fait, si l’oeuvre peut être reproduite, modifiée, etc.
A côté de ce système avec un étiquetage simplifié, il reste le traditionnel échange de courrier : vous êtes libre, en tant que créateur, de contacter un autre créateur et de lui demander l’autorisation de travailler/modifier/que-sais-je une de ses créations. C’est ce qui est arrivé récemment à une amie qui a été contactée par un étudiant étranger qui souhaitait faire une BD à partir de l’un de ses textes.

Bref, nous avons une situation convenable, qui fonctionne, mais qui ne convient visiblement pas à tout le monde puisque Calimaq souhaite que l’auteur puisse laisser son oeuvre dans le domaine public… et ne jamais revenir en arrière. En mariage sans le droit de divorcer en quelque sorte.

La SGDL est certainement dans son rôle en recommandant la prudence au législateur et personne ne veut de fragiliser le statut des auteurs. Mais les traiter obstinément comme des éternels mineurs, incapables de faire des choix raisonnés concernant la diffusion des leurs créations, n’est pas un bon service à rendre au droit d’auteur lui-même.

Et je réponds juste « oui, mais non ! ».
Le droit à l’erreur, le droit de changer d’avis… ce n’est pas considéré une personne comme un « éternel mineur », cet argument n’est pas sérieux. On a le droit de se tromper ou de, juste, changer.

Alors je demande juste POURQUOI ?
Pourquoi vouloir changer une loi, qui ne pose pas de souci, pour fragiliser encore plus les auteurs en leur interdisant la possibilité de changer d’avis ?

Il est temps qu’on se réveille, qu’on dise juste « non » à tous ceux qui veulent changer un système pour que nous soyons les seuls perdants.
Nous sommes propriétaires de notre travail. Nous sommes libres d’en faire ce que nous voulons, aussi bien de le cacher dans un tiroir que de le mettre à la libre disposition des autres, de le publier sur du papier rose ou chez le gros méchant Amazon.
Nous sommes propriétaires du fruit de notre labeur.
Merde.

Le droit d’auteur est en danger…

… et ce danger vient de trop d’endroits différents pour que ça n’en devienne pas inquiétant.

Il est menacé par l’Etat lui-même et sa loi sur les indisponibles. On en a parlé sur plusieurs supports, je regrette un peu de ne pas avoir pris le temps de m’en faire vraiment l’écho ici.

Il est hélas aussi menacé par des gens pleins de bonne volonté (mais ne dit-on pas que l’Enfer est pavé de bonnes intentions ?) et j’en parlais un peu dans un billet daté de septembre en rappelant qu’écrivain est un métier.
L’idée qui circule, qui enfle et… qui m’inquiète désormais, c’est cette idée de « réduire le droit d’auteur ».
A titre d’exemple, Numerama s’en faisait l’écho mercredi. (1)

Alors, déjà, quand on parle de ce droit d’auteur, à quoi fait-on référence en pratique ?
Mon but n’est pas de répondre d’une façon « parfaite », mais « pratique » : dans la pratique, donc, ça veut dire que, si j’écris un livre aujourd’hui et que vous le lisez dans vingt ans, dans vingt ans, vous allez l’acheter un certain prix n et, sur cette somme n, un pourcentage me reviendra. Parce que vous « profitez » de mon travail, qu’il vous apporte plaisir, joie ou que-je-sais quand vous lisez.
Parce que nous vivons dans une société où l’on considère que c’est normal de profiter du fruit de son travail, qu’on fasse des économies, qu’on rembourse un prêt immobilier…
Le droit d’auteur, donc, est valable 70 ans après la mort de l’auteur : il peut profiter de son travail sa vie durant et ses héritiers pendant 70 ans, ce qui est peut-être long ou pas, mais le débat n’est hélas pas là…

Le débat qui a lieu en ce moment veut retirer le droit d’auteur durant le vivant de l’écrivain.
Comme si vous remboursiez un prêt immobilier et que, brusquement, on vienne vous voir en vous disant que vous avez assez profité de cette maison que vous avez payée et que vous devez la rendre à la communauté.
Ceux-là même qui veulent réduire le droit d’auteur sont-ils prêts à rendre leurs biens ?

Concrètement, si le droit d’auteur est réduit de 20 ans après publication, j’ai 40 ans, je publie un roman et, à 60 ans, attendant ma petite retraite bien méritée, je suis dépossédée de mon bien, sans raison, parce que c’est un roman et pas une maison.
Et le lecteur serait vraiment réticent à me laisser un ou deux euros à la lecture ? Je ne crois pas…
Je ne sais pas les intérêts de qui cette idée croit défendre, mais elle ne fait que du tort à des travailleurs souhaitant vivre de leur travail, honnête, et je doute qu’un lecteur refuse de payer pour un livre qu’il a envie de lire (parce que la somme qui revient à l’auteur sera de 2 ou 3 € tout au plus, pas de 20 !).

Dans la pratique, si je sais que je vais être dépossédée de mes droits dans 20 ans, je ne publierais plus sans assurance d’un profit immédiat, donc adieu aux petits éditeurs. Pourquoi risquer de « manger mon capital vente » (déjà faible) pour vendre 100 ou 200 exemplaires ? Je garderais mes écrits pour un cercle de privilégiés, choisis par mes soins, et ne lâcherais ma prose qu’à un gros éditeur à gros tirages.
Tant pis pour les lecteurs, curieux, puisqu’un tel système m’obligera à attendre des lancements très commerciaux pour « sortir en public ».
Car un roman ou un recueil, ça n’est pas un produit consommable avec DLC. Il peut ne trouver son public, son « moment »… que des années plus tard. Tout simplement, par exemple, quand l’auteur devient connu et qu’on (re)découvre ses premières œuvres.

Déposséder le créateur, lui faire peur et le presser, ce n’est pas ma vision de l’art.
Carrément pas.
J’aime savoir qu’il existe de petits éditeurs, qu’il se publie de la poésie, de la nouvelle…
J’aime ce système qui m’assure la variété et la place pour toutes les formes d’art et de littérature.

Réduire le droit d’auteur à 20 ans (2) après publication, c’est
– déposséder un travailleur ;
– et lui faire peur. Lui faire douter qu’il soit jamais temps de publier.

Parce qu’une création littéraire/artistique n’est pas un bien public, mais le fruit du travail d’un auteur.
Les auteurs font la littérature, les romans et nouvelles que nous aimons lire. Pourquoi voudrait-on les punir ?
Pourquoi ne travaillons-nous pas à des mesures qui, au contraire, les encouragent, les soutiennent, leur donnent envie de nous donner le meilleur d’eux-mêmes ?

Voilà, depuis le temps que je voulais prendre le temps de parler de ça, c’est chose faite.
Faites tourner, parlez-en, ne laisser pas les artistes sans protection !

Et je vais quand même conclure en rappelant le deuxième alinéa de l’article 27 de la Déclaration universelle des droits de l’homme :

Chacun a droit à la protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute production scientifique, littéraire ou artistique dont il est l’auteur.

(1) Est-ce que « Ceux vivant de la rente du droit d’auteur verront en revanche leur avantage s’effondrer » a un sens pour quelqu’un ? o_O
Il n’existe aucune « rente du droit d’auteur », ça ressemble à un beau contresens, mais lequel… Le mystère s’épaissit, mais notre envoyée spéciale ne s’endormira-t-elle pas avant de le résoudre ?
(2) 20 ans en littérature, ce n’est pas 20 ans en informatique ou en mode, c’est vraiment peanuts. Un exemple ? Le premier volume du Trône de Fer, qui a le succès qu’on connait aujourd’hui est paru en 1996, soit il y a 17 ans !

Week-end à la Japan Expo

Ainsi que je l’annonçais fin mai, j’avais prévu d’aller à la Japan Expo pour la première fois, Japan Expo qui a absorbé la Comic Con.
En introduction, je vais laisser la parole à Stéphane Gallay (et un lien vers ses photos) qui, contrairement à moi, est familier de l’évènement et en parle sur son blog.
Je reprendrais facilement son propos à mon compte : le côté « Japan Expo », j’avoue que je n’aurais pas traversé la France juste pour ça ; la Comic Con, par contre, yep, ça me parle beaucoup plus 😉
Alors : du jeu vidéo, du jeu de rôle, du manga, des costumes… Clairement, l’endroit avait toutes les raisons d’attirer la geek que je suis 😉

En me rendant à Geekopolis, un mois plus tôt, je m’étais dit que je comparerais les deux manifestations : venir à Paris pour un moment geek, OK, mais lequel ?
Clairement, si Geekopolis avait pour lui le soin apporté aux décors, à la présentation… la Japan Expo l’emporte sur
– les dates : au début des vacances scolaires, ça peut convenir à pas mal de monde ;
– le prix de l’entrée : plus grand et moins cher, ça n’est pas anodin ;
– la situation géographique.
N’étant pas du coin, je ne connaissais pas le parc des expositions de Villepinte, mais j’ai été conquise par la praticité du lieu : atterrissage à Roissy, deux stations de RER et on y est. Clairement, quand on vient de Nice (au hasard 😛 ), on peut faire ça dans la journée sans une organisation monstre et ça n’est pas rien.

Bon, je commence donc par le décor, qui est ici le gros point faible : juste un hangar démesuré et des tas et des tas de stands. Geekopolis affichait plus d’ambitions, d’envie d’immersion…

La foule, la foule, la foule…

Bref, hormis cette absence de décor…
Alors qu’il y avait une foule vraiment très impressionnante, nous n’avons pas fait la queue pour entrer et, s’il y avait de l’attente à certaines animations et des passages difficiles dans une foule pressée, pour le monde présent, ça restait quand même très convenable : la clim’ était là (heureusement, je n’ose imaginer la même situation sans) et il y avait de nombreux espaces pour se poser par terre et manger son sandwich.

La foule, donc.
J’ai été impressionnée. Ça fait sans doute petite provinciale, mais je n’avais jamais vu autant de monde. Du monde venu pour de « mauvais genres ».
Beaucoup de personnes costumées et les plus réussies étaient arrêtées par les autres qui prenaient des photos.
Plein de panneaux « free hugs »… Le geek est-il en manque d’affection ?
Et des stands à ne pas avoir le temps d’en faire le tour.

Qui n’aime pas les Lego ?

Il y avait des costumes de toute sorte (mangas, médiévaux…), des T-shirts sympas, des goodies à la pelle, des créateurs de bijoux, de costumes…
Un espace amateur avec des fanzines, beaucoup de fanzines… de mangas.
Des Youtubers, des web-séries…
Un espace jeu de rôle, un espace grandeur-nature, un espace figurines…
Des expositions.
Une convention Buffy beaucoup trop chère.

Et seulement deux éditeurs de littérature : Bragelonne et l’Homme Sans Nom.
Et je dois avouer que cette absence de la littérature m’a laissée un peu sur le c… : au milieu de cet espace gigantesque complètement dédié à l’imaginaire, où le jeu, la BD, la vidéo… pouvaient trouver leur place, la littérature n’a pas fait son nid.
On m’a dit que les stands étaient trop chers, pas assez rentables, que les visiteurs de la Japan Expo ne seraient pas intéressés… mais j’avoue que ça me laisse perplexe : si le public des littératures SFFF est quelque part, il est forcément là, au milieu de ces milliers de personnes amatrices d’imaginaire, venues sans doute d’un peu partout, avec un budget confortable.
Bref, j’imagine qu’il n’est pas évident de rivaliser avec un tel évènement et je ne peux donc que vous conseillez d’y faire un tour une année prochaine si vous ne connaissez pas (en prévoyant un petit budget costume/bijoux/goodies pour ne pas repartir les mains vides).

Notre envoyée spéciale avant d’embarquer à bord du Tardis !

Quant à la littérature, si elle ne se fait pas un nid au milieu d’autant de geeks, c’est qu’on a loupé quelque chose. Vraiment.
On se réjouit quand on capte quelques centaines de lecteurs alors qu’ils sont des milliers à rêver d’autres mondes.

(Hop, j’ajoute un lien vers l’album photo de Samantha Bailly, une autrice en dédicace 😉

Imaginales et Geekopolis : deux festivals, un seul week-end

Ce week-end (ou, plus exactement, de jeudi à dimanche), se tenait la 12e édition des Imaginales, à Epinal (dans les Vosges, pas loin de la Sibérie 😛 ). Aux mêmes dates (samedi et dimanche), Geekopolis se lançait pour la première fois, à Paris (‘fin, à Montreuil, mais sur une ligne de métro).
Si les Imaginales sont surtout un festival littéraire (quoiqu’il y ait des jeux et des films), Geekopolis avait une ambition plus large (jeux, costumes, séries…) et moins littéraire (malgré la présence de quelques auteurs). Pour l’amateur d’imaginaire, le télescopage voulu par les Geekopolis n’en reste pas moins surprenant. Surprenant également de placer l’évènement à un mois de la Japan Expo alors qu’il semblerait que ce soit une Japan Expo en plus petit (à ce qu’on m’a dit, j’ai prévu d’aller vérifier de mes propres yeux).
Bref, l’agenda était chargé et, une fois n’est pas coutume, j’étais bien décidée à en être : deux jours aux Imaginales, un jour à Geekopolis.

Si les domaines parcourus étaient différents, les conditions également :
– les Imaginales se déroulent au bord de la Moselle, sous des chapiteaux : l’entrée est libre, le cadre propice aux piques-niques de mai (quand il ne pleut pas) ; entre tables rondes, dédicaces et flânerie, l’ambiance est celle d’un dimanche à la campagne ;
– Geekopolis se tenait dans un Palais des Congrès, idéal finalement avec ce temps gris, mais le billet d’entrée était affreusement cher : en prévente, 19 € une journée, 35 pour les deux jours et 20 pour la nuit du samedi dont le programme était alléchant.

N’ayant pas la vocation du reporter, mon billet sera loin d’être exhaustif, j’avoue que je m’attarde surtout sur les avantages/inconvénients comparés.

La vraie qualité des Imaginales, c’est d’être le rendez-vous annuel de la littérature de l’imaginaire : auteurs, éditeurs… Professionnellement, j’ai dû retrouver trois-quarts de mon carnet d’adresses et, même si les moyens modernes de communication ont changé la donne, la rencontre physique est toujours agréable et fructueuse.
Le lecteur a donc de bonnes chances de parler aux auteurs qu’il apprécie et de repartir avec une belle pile de dédicaces.
Le vrai inconvénient, c’est le lieu : Epinal n’est pas l’endroit le plus accessible depuis toutes les autres villes de la métropole. Si l’entrée est donc libre, contrairement au prix assez décourageant de Geekopolis, objectivement, si l’on compte les frais de transports, la balade n’en reste pas moins un peu chère.

Côté Geekopolis maintenant, il y avait beaucoup de choses à voir et à faire : jeux à tester, stands de costumes, de dédicaces, décors…
L’endroit était découpé par thèmes, le guide était épais avec nombre de rencontres et activités.
Pour ma part, je me suis beaucoup intéressée à la table ronde sur les webséries et j’ai même pris des notes maladroites dans la salle plongée dans le noir.

Au final, si j’avais commencé mon périple en me demandant laquelle de ces deux manifestations me convaincraient de revenir à une édition suivante, j’en suis surtout ressortie avec cette impression qu’elles ne sont tout simplement pas comparables.
Pour les Geekopolis, mon avis final va surtout dépendre de la Japan Expo : l’évènement était très bien en lui-même, mais s’il y a plus grand pour moins cher dans la même ville, à un mois d’écart…
Pour les Imaginales, cela ressemble quand même bien à la manifestation littéraire annuelle de nos genres favoris et j’avoue que, à ce titre, je regrette pour ma part le choix des invités, qui n’est pas toujours très judicieux : certains auteurs manquent à l’appel d’une manifestation avec cette ambition.

Le Droit du Serf dépose un Recours pour Excès de Pouvoir

Le Droit du Serf dépose un Recours pour Excès de Pouvoir contre le décret d’application de la loi relative à l’exploitation numérique des livres indisponibles du 20e siècle.

Paris le 6 mai 2013 · Le collectif du Droit du Serf, fondé en 2000 avec pour vocation de défendre les droits des auteurs, annonce que deux de ses représentants, Sara Doke et Ayerdhal ont déposé une requête le 2 mai dernier auprès du Conseil d’État.

Me Stéphanie Delfour, mandatée par les deux représentants du collectif, a déposé un Recours pour Excès de Pouvoir contre le décret publié au JO le 1er mars 2013 portant application de la loi du 1er mars 2012 sur la numérisation des œuvres indisponibles du XXe siècle.

Considérant, depuis la présentation du projet de loi, que cette législation porte atteinte au droit d’auteur, le collectif du Droit du Serf a choisi de saisir le Conseil d’État pour tenter d’obtenir l’annulation du décret d’application, estimant qu’il est fondé sur la violation des principes généraux du droit.

La requête pointe les multiples violations de la loi présentes dans le décret. Ainsi, le Droit du Serf montre que plusieurs textes internationaux sont bafoués par le décret d’application, tels que la Convention de Berne, le traité d’organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) mais également le droit de l’Union européenne et la Convention européenne des droits de l’Homme et des libertés fondamentales.

En outre, le recours démontre que le décret lui-même n’est pas conforme à la loi du 1er mars 2012.

Le Droit du Serf s’étonne par ailleurs qu’aucun autre recours n’ait été déposé par les différentes organisations représentatives des auteurs, quand bien même certaines d’entre elles avaient émis de vives critiques contre la loi.

« Le décret d’application définit les modalités dans lesquelles doit s’appliquer la loi qui autorise à numériser et exploiter commercialement des œuvres indisponibles du XXe siècle. Au travers de l’établissement d’une liste arbitrairement conçue, la loi impose aux auteurs de justifier de leur identité pour réclamer que leurs œuvres
soient retirées de la base de données. Le Droit du Serf a toujours considéré cette pratique comme une atteinte au droit d’auteur », explique Ayerdhal.

À présent que la requête a été déposée, il reviendra au Conseil d’État de la communiquer au gouvernement,
celui-ci disposant alors d’un délai d’un à deux mois pour répondre aux arguments développés. Il sera alors possible de présenter des observations complémentaires et de déposer une Question prioritaire de constitutionnalité (QPC).

« Toute personne qui le désire sera, dans les jours prochains, en mesure de se joindre à la requête pour
lui apporter plus de poids. Les auteurs, les éditeurs, les ayants droit considérant que leurs droits sont lésés pourront faire valoir leurs arguments. Plus on est de serfs, moins nous sommes taillables et corvéables à merci », conclut Ayerdhal.

Un document plus détaillé figure sur le blog du Droit du Serf.

Contact presse : droitduserf[at]gmail.com

Brownies new-yorkais

  • Une tablette de 200 g de chocolat pâtissier
  • 120 g de beurre
  • 3 œufs
  • 160 g de sucre
  • 70 g de farine
  • Une pincée de sel

Dans une casserole, faire fondre le chocolat et le beurre à feu doux.
Dans un saladier, mélanger les œufs et le sucre, puis la farine et une pincée de sel. Ajouter ensuite le chocolat et le beurre fondus.
Faire cuire 25 minutes à 150° dans un moule huilé. (J’ai utilisé mon plus grand moule à cake pour obtenir un résultat rectangulaire et pas trop épais.)

L’intérieur reste fondant et je conseillerais peut-être de le mettre un peu au frigo, histoire de le durcir, avant de le découper en carrés et de le servir (passé 20 secondes au micro-ondes pour ceux qui l’aiment chaud ; les deux dégustations — froide ou chaude — trouveront leurs fans).
Sinon, si c’est pour la maison et que vous ne vous souciez pas de la présentation, c’est pas mal du tout encore bien chaud !

Variante :
Remplacer les 70 g de farine par 60 g de farine + 50 g de noix de coco en poudre et faire cuire 30 minutes au lieu de 25.

Où l’on parle du FIJ 2013 et autres considérations rôlistes

Voilà, ce week-end s’est tenu le Festival International des Jeux (FIJ) à Cannes.
Même ceux qui ne connaissent pas situent le Palais des Festivals sur la croisette. Dans ce célèbre lieu, pratique, le Festival se tient chaque année depuis 1988. L’entrée est libre, les horaires larges (10:00 – 20:00) et le palais ne désemplit pas.
Difficile donc de rater cet évènement quand on aime les jeux : les jeux de plateau, de cartes, de dés, les jeux de rôles, les jeux vidéo, le grandeur-nature…
Le lieu est vaste et offre une palette incroyable d’activités, pour tous les âges, et les fanas de shopping peuvent se laisser tenter par des armes en latex, des goodies, des dés de toutes les formes et couleurs…
Pour ma part, je n’ai découvert le FIJ qu’en 1998. J’avais un vide à combler : la dernière édition du France Sud Open s’était tenue en 1995. (Le FSO, c’était 600 rôlistes venus jouer en plein mois de juillet, au soleil de la Côte d’Azur.)
‘fin, bref, je n’ai pas connu le FIJ à sa création et, cette année, je me suis inscrite au tournoi de jeu de rôle pour la première fois (aux rondes du vendredi soir et du dimanche aprem).
Côté pratique, le tournoi a commencé à l’heure, le temps d’appel était très bref et, tout le temps de jeu, des bénévoles souriants sont passés avec bouteilles d’eau, café, thé, sodas, biscuits… dans une vaste salle, suffisamment aérée pour que le bruit de plusieurs tables ne soit pas infernal.
Côté moi-je, j’ai essayé les Chroniques des Féals et les Ombres d’Esteren, avec des MJs et joueurs fort sympathiques.
Quelques chiffres quand même, puisque c’était un tournoi (même si, je l’avoue sans honte, j’étais venue pour le plaisir de nouveaux jeux et joueurs en oubliant l’aspect tournoi) : environ 120 joueurs pour 16 tables le vendredi, 19 le samedi et 12 le dimanche.
Côté vainqueurs, le classement des trois premiers :
– en maîtres de jeu : Christophe Barbe, Eric Berthebaud et Raphaël Hamimi ;
– en joueurs : Rémi Scatena, Yannick Comoglio et Philippe Lopez.

Étonnement, ce même week-end, à Monaco, se tenait le Monaco Anime Game Show 2013 au forum Grimaldi.
Étonnement, disais-je, car le « game » du titre laissait bien entendre qu’une partie du public était le même que celui du FIJ : les geeks n’ont pas 50.000 évènements qui leur sont dédiés sur la Côte d’Azur.
Poussée par la curiosité, j’y suis donc allée le samedi.
Dans un espace pas si grand, des tas de stands assez cools de goodies et des invités plutôt sympas comme le Joueur du Grenier, mais… une entrée à 12 €.
Clairement, un week-end d’ennui, ça aurait pu le faire. Le même week-end que le FIJ, ben… c’est quand même un sacré fumble. Parce que je ne sais pas pour vous, mais, perso, entre une entrée gratuite et plein de jeux à tester et une entrée payante pour rester passif en attendant des autographes…
Bref, une queue monstrueuse attendait pour un autographe du Joueur du Grenier, qui doit être complètement vidé en fin de journée, tandis que trois acteurs américains s’ennuyaient (et, à 20 € la dédicace, ça n’est pas forcément une surprise).

Voilà, je voulais faire ce petit billet dès lundi, mais des soucis d’yeux m’ont retardée et, du coup, je rédige donc cette chronique après la parution du nouveau numéro de Casus Belli que les abonnés ont reçu ce matin dans leur boîte mail.

Et, en lisant l’édito, j’ai un peu une réaction WTF ?
Stéphane Gallot et Didier Guisérix, tout en annonçant que le FIJ vient de se tenir, se désolent de l’absence d’un grand rassemblement rôliste. Heu ?
Non seulement il y a pas mal de conventions en France, mais le FIJ, par son ancienneté et son infrastructure, offre tout à fait ce lieu de grand rassemblement. D’autant que Casus y avait un stand prévu.
Au prix du billet d’avion Nice-Paris, je ne vais pas prétendre que les Alpes-Maritimes se sont désenclavées en quelques années, mais ça s’est pas mal amélioré.

Bref, je vais vous donner rendez-vous l’année prochaine, les dates sont déjà fixées du 28 février au 2 mars 2014. Les Vagabonds du Rêve et Terres Suspendues y seront 😉

Panna cotta

Pour 4 à 5 personnes :

  • 5 dl de crème fraîche fluide
  • 80 g de cassonade
  • 4 feuilles de gélatine
  • vanille, en gousse ou en poudre

Sauce :

  • 1 tasse de myrtilles ou framboises ou cerises (fraîches ou surgelées)
  • 1 tasse d’eau
  • 1/4 de tasse de sucre en poudre ou cassonade
  • 2 c. à s. de Maïzena
  • 1 c. à s. de beurre

Mettre à tremper les feuilles de gélatine dans une assiettée d’eau froide. Faire chauffer en tournant
bien la crème avec le sucre et la vanille. Quand cela frémit, y incorporer une à une les feuilles de gélatine en continuant à tourner jusqu’à complète dissolution. Verser dans des ramequins ou des verrines et mettre au frais pendant trois heures (on peut préparer la veille).
Un peu avant de servir (juste avant le repas), préparer la sauce en mélangeant eau, Maïzena, sucre et fruits dans une casserole. Mettre à chauffer doucement en remuant jusqu’à ce que le mélange épaississe (au premier bouillon) puis ajouter le beurre et ôter du feu. Verser la sauce à peine tiède sur la crème au moment de servir.

Cette sauce est également parfaite pour des crêpes ou des pancakes.

Galette des rois

  • 150 g de beurre
  • 180 g d’amandes en poudre
  • 150 g de sucre
  • 3 œufs + 1 jaune
  • 60 g de farine
  • 2 disques de pâte feuilletée de 230 g

Préchauffez le four à 200°.
Mélangez le beurre fondu, les amandes, le sucre, les œufs, la farine et une pincée de sel. Vous pouvez ajouter un peu de rhum.
Étalez le premier disque de pâte et piquez-le à la fourchette.
Étalez votre préparation au centre en laissant 2 cm au bord, puis mettez la deuxième pâte et collez le bord des pâtes en appuyant légèrement.
Dorez la surface au jaune d’œuf et faites des rayures avec une fourchette puis enfournez (30 minutes).

J’utilise pour cette galette mon moule à pizza rond qui a exactement la taille d’une pâte feuilletée.
La pâte feuilletée est difficile à réaliser et les disques vendus dans le commerce sont très satisfaisants.
Mettez la fève le plus au bord possible de la galette, dans la préparation de poudre d’amande.
Servez avec du cidre 😉