Touch your heart (2019)

16 épisodes de 60+ minutes

Nous sommes en décembre, c’est donc la saison des comédies romantiques… Bon, OK, ce n’est pas une romance de Noël, mais, bon, c’est une romance.
Yoo In-na et Lee Dong-wook incarnaient le couple du faucheur / de la sœur réincarnée dans Guardian: The Lonely and Great God trois ans plus tôt. Toujours aussi glamour, Elle est ici une actrice louée pour sa beauté, mais qui joue très mal et qui est tombée en disgrâce après qu’un vilain méchant l’ait harcelée et fait accuser à tort. Lui est un avocat, forcément génial sur le plan du droit, mais totalement novice en matière de relations amoureuses.
Aussi sincères et innocents l’un que l’autre, ils vont donc naturellement tomber amoureux.
Autour d’eux, d’autres couples vont se faire ou non et une bonne partie de l’élément comique est portée par les deux chefs (le directeur du cabinet d’avocats où Lui travaille – Oh Jung-se – et le directeur de l’agence à laquelle Elle appartient – Lee Jun-hyeok), cousins qui s’entraident et se chamaillent.
Côté intrigues / polar, c’est le très gros point faible : ou tu n’en mets pas (ce qui est tout à fait possible) ou il faut que ça remue un peu. Là, on ne sait pas bien pourquoi des éléments policiers sont venus se perdre dans la narration et le vilain méchant ne fait qu’une courte apparition aussitôt oubliée.
Donc c’est un gentil drama si vous avez envie de feel good, de gens super gentils, de plein de douceurs.
Si vous cherchez quelque chose qui vous remue, passez votre chemin.

Healer (2014)

20 épisodes de 60 minutes

Le 16, je vous parlais de Suspicious Partner où le héros est incarné par Ji Chang-wook et en concluant que c’était mignon, mais sans non plus être follement original.
Du coup, vous allez avoir l’impression que je me répète : même acteur principal, même format (la romance est servie par une intrigue policière ou inversement), même plaisir. C’est du feel good, ça fait du bien, surtout en ce triste novembre confiné, ça n’est pas une œuvre majeure, mais c’est bon comme le chocolat chaud du goûter 😉
Et, clairement, cela repose pas mal sur la mignonitude du couple principal, l’héroïne étant jouée par la charmante Park Min-young (que j’ai beaucoup aimée dans Qu’est-ce qui cloche chez la secrétaire Kim ?, mais aussi dans Her Private Life).
Lui est un mercenaire qui exécute toutes sortes de missions sauf le meurtre. Il est embauché pour recueillir l’ADN puis des informations sur Elle, qui est journaliste, parce que sa maman l’a perdue quand elle était petite et…
20 ans plus tôt, des journalistes, qui animaient une radio clandestine, ont découvert de sombres complots et ont été assassinés. Nos jeunes réouvrent l’enquête à leurs risques et périls.
Pourquoi ce n’est pas tout à fait sérieux ? Parce que Lui est trop badass. Sa partenaire, hacker, fait des miracles, il se bat comme un dieu. Mais, au fond, si tu ne sors pas du lot, tu n’es pas un héros.
Donc si vous avez envie de rêver que les bons l’emportent forcément à la fin, que la vie est douce avec un.e amoureux.se, que le destin remet les gens en contact… laissez-vous tenter 😉
(Et, en illustration, je vous mets l’image que j’avais prise pour faire un fond d’écran… parce que, bon, Ji Chang-wook quoi… 😛 )

Suspicious Partner (2017)

20 épisodes de 60 minutes

Alors… c’est le genre de séries dont je ne me vois pas faire un billet parce qu’il n’y a pas grand chose à en dire, mais qui se voit avec plaisir.
Lui (incarné par le très séduisant Ji Chang-wook) est procureur quand Elle (Nam Ji-hyun), sa stagiaire, est accusée à tort du meurtre de son ex-petit ami.
Je ne vais pas me lancer dans un résumé car, au final, l’histoire s’étend sur quelques années, de leur rencontre au dénouement final, et alterne dans de bonnes proportions entre leur histoire d’amour et la résolution de l’affaire policière.
Côté romance, la dynamique repose sur les caractères opposés des deux héros : pas de triangle amoureux, pas de parents en opposition… juste leurs caractères et leur propension à se faire des secrets.
Côté polar, j’aime bien : le fil tient bien le long de la narration et la résolution a son petit facteur de surprise.
Les deux bémols :
– le premier ne l’est peut-être que pour moi : j’ai pris la mauvaise habitude de trouver dans la plupart des dramas un thème / problématique / focus sociétal et, là… bon… Même la façon de parler des dilemmes moraux quand on est avocat ou procureur reste assez en surface ;
– les personnages secondaires sont quand même plus des faire-valoir que des personnages à eux tous seuls et c’est dommage car il y avait de quoi faire.
Donc, sans que ce soit un gros coup de coeur, je me suis fait plaisir à la revisionnant car elle offre un bon moment, entre sourires et suspens 🙂

Something in the rain (2018)

Alors j’étais dans un trip « je me fais un deuxième visionnage de One Spring Night et Something in the rain » et je les chronique dans la foulée. Parce que ce sont deux œuvres que j’aime/dont j’ai envie de vous parler et qu’il parait étrange d’aborder l’une sans l’autre.
Leurs liens ?
Le même réalisateur : An Pan-seok
Un casting très très proche, notamment pour le héros : Jung Hae-in
Si Something est de 2018, One Spring est de 2019.
Même format (16 épisodes de plus d’une heure chacun), même réalisation impeccable, même partis pris esthétiques, même narration lente… et, si vous n’aimez pas cette forme de narration, les deux vous déplairont.
Et même thème : la difficulté d’être une femme dans une société oppressante.

Sauf que… One Spring n’est pas très tendre, le père de l’héroïne est un mauvais père, mais elle a des collègues qui sont des amies, le héros hésite à s’engager dans une relation, mais… bref, ça reste doux.

Something est plus difficile : si le fiancé éconduit dans One Spring n’est pas très recommandable, il ne franchit pas certaines limites. Le patriarcat, cette fois, n’est pas incarné par un père défaillant, mais par une mère qui est vraiment ignoble.
Le thème est toujours la difficulté d’être une femme dans une société patriarcale, mais, dans cet opus, l’héroïne n’a pas que des collègues bienveillantes, elle devra les affronter tout en dénonçant le harcèlement sexuel dans son entreprise.

Et sinon ?
Tout commence comme un conte de fées : Lui, jeune, amoureux, séduit Elle qui est plus âgée et dont la mère la harcèle pour qu’elle se marie. Evidemment, Lui, tendre et délicieux, n’est pas un « bon parti ».
Loin des chastes baisers habituels échangés dans l’épisode final de pas mal de dramas, ils s’aiment, ils rient, ils couchent ensemble.
Et Elle, soumise jusqu’alors aux multiples injonctions de la société et de sa famille, découvre la confiance en soi quand on est aimé dans une relation non-toxique.

Sauf qu’on ne bouleverse pas sa vie à 35 ans sur un claquement de doigt.
Ce qui commence donc comme une douce romance devient bientôt une bataille pour vivre et même les attentions de Lui peuvent devenir de nouvelles injonctions.
Couple qui s’aime, mais qui se ment, Something est une histoire d’amour difficile, mais qui reste extrêmement romantique : le cœur du héros est acquis à sa cause.

J’aime les deux séries, mais leurs qualités pour les fans peuvent être de lourds défauts si l’on n’adhère pas à l’angle choisi : une lenteur qui contemple l’oppression et les difficultés, une dénonciation poignante, mais sans cri, un amour qui se complique la vie parce qu’il est évident dans une société où rien n’est évident.

Ma conclusion ?
Essayez au moins l’une des deux, par curiosité 😉

One Spring Night (2019)

Alors il y a les romances, avec des triangles amoureux qui sont des prétextes à ce qu’on rit de la jalousie des un·es ou des autres, dont on ressort boostée de feel good… et puis il y a One Spring Night.
Autrement dit, si vous avez envie de vous remonter le moral en cette période assez… morose, on va dire poliment, ce n’est pas la bonne pioche. Préférez par exemple Qu’est-ce qui cloche chez la secrétaire Kim ? 😉

Il y a bien deux amoureux, il y a bien un « triangle », mais ça n’est pas drôle du tout. Pourtant, j’ai beaucoup aimé puisque ce billet vient à la suite d’un deuxième visionnage.

Ca commençait très tendrement : Elle1 a la gueule de bois (oui, bon, OK, c’est pas si tendre que ça), elle rentre dans la pharmacie où Lui1 travaille, il lui ouvre le médicament, mais, une fois consommé (le médoc, vous suivez !), elle a oublié son portefeuille et, pour le rembourser, il lui file son numéro de téléphone.
Lui1 est incarné par le charmant Jung Hae-in donc, oui, quand il te file son numéro, tu ne l’oublies pas.
Voilà, c’était les quelques minutes mimi avant qu’on attaque le sujet.

Le sujet ?
La pression sociale. Sur les femmes, sur les hommes. Bon, surtout sur les femmes, mais pas que.

Elle1 a deux sœurs : l’aînée, Elle2, n’ose pas avouer à sa famille que son mari la bat et essaie de divorcer tout en craignant les coups (et les conséquences sur sa carrière — qu’elle abandonne carrément) ; la benjamine, Elle3, se cache car elle a lâché ses études.
Le père ? Visiblement, il est prêt à vendre ses filles pour ce qu’il estime être la réussite et la mère est morte de honte de l’avoir épousé.
De son côté, Lui1 a une tare majeure : il est père célibataire. Donc un très mauvais parti.
Tandis qu’Elle1 essaie de convaincre Lui2, avec qui elle sortait avant de croiser la route de Lui1, qu’elle n’a vraiment pas envie de l’épouser, Elle2 découvre qu’elle est enceinte, puisque, battue, elle est aussi violée.

Pas de panique : ce n’est pas glauque. Mais c’est poignant.
La narration est lente (An Pan-seok – Something in the rain), mais, pour moi, ça fonctionne.
Lui2 n’est pas un vrai méchant, même s’il craint bien, mais Lui3, le mari d’Elle2, est un bon gros psychopathe et, pour lui, pas d’éclair final de lucidité ni rien.

Je me relis et je pense que je ne vous ai pas vendu du rêve.
Mais, là, pas de rêve à vendre, en fait.
Cette série est touchante et, à mon sens, montre bien les ravages du patriarcat, dans le genre « oh, je passais par là et je racontais une histoire », ça reste du divertissement car ça se finit bien, forcément, on ne ressort pas noyé de désespoir, mais je peux imaginer que ça ne plaise pas du tout.

Donc, juste, pour moi, ça fonctionne.
(Une rapide recherche semblerait confirmer que les avis sont très partagés.)

While You Were Sleeping (2017)

On ne réussit pas forcément une recette avec tous les bons ingrédients, mais, quand on réussit, on ne peut que dévorer le résultat. Je viens donc de dévorer les 16+ heures de While You Were Sleeping.
Les ingrédients ?
Du fantastique (des rêves qui permettent de voir le futur entre des gens dont le destin est lié), le temps (les rêves sont un reflet exact du futur), de la romance (en bonne dose), du suspens et du polar (en bonne dose), des vrais bons sentiments avec le questionnement sur les choix, le pardon, la mémoire…

Lee Jong-suk (W, Pinocchio, Romance is a bonus book…) est Lui1, le Procureur.
Jung Hae-In (Something in the rain, One Spring Night, Tune in for love…) est Lui2, le Policier.
Qui pourrait choisir entre les deux ? D’ailleurs, il n’y a pas là de véritable triangle amoureux : les deux sont aussi bons et honnêtes l’un que l’autre et ne se disputeraient pas pour une femme.
Elle (Bae Suzy) est la Journaliste. Elle fait des rêves prémonitoires, mais, adolescente, ne parvient pas à sauver son père de la mort. Quoiqu’elle s’en veuille et parce qu’elle a pu le prévenir, en mourant, son père sauvera plusieurs vies…
Je ne m’étendrais pas sur l’intrigue, juste, pour compléter le trio des gentil·les (Procureur, Policier et Journaliste), le méchant sera bien sûr l’Avocat, qui a défendu de vilains criminels.

Alors… c’est clairement bourré de bons sentiments. Mais je n’en ai pas fait une overdose. Est-ce que parce que notre époque n’est pas assez enjouée pour qu’on s’en prive ou est-ce que parce que l’intrigue fonctionne ? Je penche pour la deuxième réponse. L’intrigue marche. La morale est bonne. Les persos sont attachants.
Donc un gros coup de cœur dans le genre simple et efficace.

Ce billet est également paru dans la Tribune des Vagabonds du Rêve.

Familiar Wife (2018)

Dans les qualités que je trouve (en général) aux dramas coréens, il y a l’utilisation/exploitation du fantastique et le traitement de soucis ordinaires.
Familiar Wife réunit ces deux qualités.

Lui est un connard ordinaire. Il était amoureux d’Elle1, l’a épousée, mais, maintenant qu’ils ont deux enfants en bas âge et chacun un boulot, il lui laisse sans ciller toute la charge mentale.
Pendant qu’elle s’épuise alors que l’état de santé de sa mère se dégrade, Lui regrette qu’elle ne lui fasse pas à manger ou qu’elle prenne mal qu’il passe du temps sur la console de jeux.
Fatiguée, elle crie.
Et quand il croise Elle2, un béguin rencontrée à la fac, fraiche car aucun mari ne l’épuise, il souhaite échanger de femme.

Ici, la magie (matérialisée par un péage sur une route peu fréquentée) permet de revivre un moment-clé du passé. Le voilà le jour de leur rencontre, il l’ignore et conclut avec Elle2.
Changement d’épouse.

Comme de bien entendu, le destin va se charger de lui : non seulement Elle2 ne lui correspondait pas spécialement, mais Elle1 recroise sa route et, sans lui, hé bien… elle est toujours la fille merveilleuse qu’il a aimée.

Difficile, dans ce genre d’histoires, de parler plus longuement de l’intrigue sans spoiler.
Je dirais juste que j’ai trouvé la narration bien équilibrée parce qu’elle passe par plusieurs phases : au début, Lui est détestable, puis il apprend… Globalement, c’est assez poignant parce que le sujet abordé est l’échec, les effets de la négligence, la question des choix… mais il reste quelques moments drôles et l’on n’est pas entrainé vers le fond.

J’ai lu quelque part que la série abordait le thème de « l’usure dans la couple ». Non.
Ce n’est pas deux personnes qui s’éloignent car le temps a passé et leurs sentiments se sont usés.
Ca parle clairement de la charge mentale. Ca dit très crûment : ta femme ne peut pas sourire et te faire à manger si elle en bave au quotidien.
Le dernier épisode est un poil mou et moralisateur (il appuie un peu trop sur le message bien reçu), mais sans défaut majeur.

Donc on a du voyage dans le temps/réécriture du présent et un message basique, mais essentiel : prends soin des autres si tu veux qu’ils prennent soin de toi.
J’ai aimé l’histoire et les choix narratifs. Je ne peux pas classer ça en romance.
Dans la romance, il y a il me semble une sorte de magie amoureuse où l’on s’éprend soi-même des personnages, où l’on aimerait bien être l’un des deux : là, on est forcément compatissant, Lui a merdé, il en prend conscience avec humilité, mais… il ne fera pas battre votre coeur 😉

Bref, un bon sujet bien traité.

Ce billet est également paru dans la Tribune des Vagabonds du Rêve.

It’s OK to not be OK (2020)

16 épisodes de 70/80 minutes chacun

Diffusée depuis dimanche sur Netflix, j’ai fini cette série hier soir, à croire qu’ils avaient guetté ma reprise au taf pour que je ne puisse pas la regarder d’un seul coup pendant les congés !
Réalisateur : Park Shin-woo (vu et aimé : Jealousy Incarnate et Hyde Jekyll, Me)
Pour les rôles principaux : Elle1 incarnée par Seo Ye-ji et Lui1 sous les traits de Kim Soo-hyun (Mon amour venu des étoiles).

Sur la réalisation, je n’ai tout simplement rien à dire de pertinent : c’est bien fait. Tout est impeccable, les acteurices jouent bien, le rythme est bon.

Alors que, quelques semaines plus tôt, j’avais fait une pause en regardant Mystic Pop-up Bar, que j’ai beaucoup aimé, mais qui a une petite faiblesse, là, j’aurais pu facilement tout regarder d’un trait si je n’avais pas dû partir au travail.
On devine qui est la Méchante bien à l’avance, mais ça ne pose pas de souci particulier car le mystère n’est pas l’élément principal.

Lui1, devenu aide-soignant, est le cadet de Lui2, autiste, et, depuis tout petit, leur mère lui répète qu’il doit veiller et protéger son frère. Elle1 est écrivaine de contes de fées, riche et célèbre, mais très seule/avec un trouble de la personnalité.
Lui1 est embauché dans l’hôpital psychiatrique (nom : OK) où le père d’Elle1 est hospitalisé.
Le thème des contes de fées va servir de fil conducteur
dans les titres/propos de chaque épisode : au choix une histoire célèbre ou l’un des livres d’Elle1 ;
dans les « morales » mises en avant : la Belle et la Bête n’est plus l’histoire d’une fille qui a regardé un garçon au delà des apparences, mais une victime du syndrome de Stockholm qui pense à tort qu’elle peut changer un homme violent (l’une des patientes était victime d’un mari abusif).
Comme souvent dans les dramas coréens, la relation des héros va trouver ses racines dans leur enfance où ils se sont croisés/aimées. C’est un élément récurrent, mais je trouve qu’il fait souvent sens : pourquoi nous attachons-nous à des gens en particulier ?
La part de mystère est apportée par l’assassinat de la mère des deux frères alors qu’ils étaient enfant/ado.

L’histoire est très riche, il y a beaucoup de choses à en dire, mais j’aurais envie de résumer : regardez, ça vaut vraiment la peine !
Dans les éléments que j’ai juste envie de mettre en avant dans ce billet, je citerais :
Lui2 (Oh Jung-se) n’est pas le Rain Man hospitalisé. Il a mis des procédures en place pour vivre normalement. Au début, il est viré d’un lycée professionnel où il n’a pas sa place car on le fait travailler sur des machines-outils bruyantes, mais Elle1 l’embauche comme illustrateur (là où est sa place).
Ni Lui2, ni Elle1, ni aucun des patient.es de l’hôpital OK ne sont montrées comme des « malades mentaux ». Ce sont des humains qui ont souffert (l’un d’eux a été soldat pendant la guerre du Vietnam, une autre a été battue par sa mère…) et ils ont besoin de soins, de bienveillance, de compréhension.
Tout au long de la série, il y a un discours pour l’inclusion, contre la violence (surtout celle des parents d’ailleurs, l’histoire est à charge contre les violences familiales), mais également pour la compréhension et le partage, nos héros sans famille étant « adoptés » par leurs amis.

Globalement, il y a peu d’éléments comiques, c’est un feel good où l’on pleure facilement, mais on sourit devant les disputes d’Elle1 et Lui2 qui deviennent meilleur·es ami·es et même ce point est positif : si Elle1 peut se disputer sans barrière avec Lui2, c’est qu’elle voit un ami avant de voir un autiste.

Bref, c’est beau à l’extérieur (images, jeu des acteurices…) et beau à l’intérieur (messages, sens de la narration…).

Je n’ai pas de héros

Le héros est le personnage principal d’une oeuvre.

Hier, j’ai fini de regarder Radiant Office, un drama coréen. Par habitude, j’en ai dit quelque mot et puis… ça a commencé à tourner dans ma tête, en mode « tu ne fermeras pas les yeux de la nuit » (ce qui est techniquement faux, Morphée est clairement mon meilleur pote) : tous les personnages principaux sont-ils des héros ?
Il me semble qu’on pourrait voir le héros sous deux angles :
1/ un personnage qui, parti dans de mauvaises conditions, s’en sort super bien
2/ un personnage déjà badass au départ, fort, intègre, toussa…
1 ou 2, nous allons vibrer pour lui. Nous identifier ?

Radiant Office
C’est une série sympa (mais absolument pas comique malgré ce qu’indique Netflix), avec des choses mignonnes, quelques failles… mais ce qui m’intéresse dans ce billet :
Elle, Lui2 et Lui4 sont trois jeunes qui peinent à trouver du travail malgré les diplômes. Un soir où la coupe est pleine (et où Lui2 vient de se faire larguer), ils tentent de se suicider et se rencontrent à l’hôpital d’où ils s’enfuient ensemble car ils n’ont pas les moyens de payer la note.
Avant qu’ils ne s’enfuient, ils ont entendu Lui3 aka le Méchant dire que l’un d’eux est atteint d’une maladie incurable.
Elle est l’héroïne de l’histoire, sans doute possible. Elle est intègre, pleine de principes, courageuse…

Jusqu’à hier soir, avant de me coucher, j’ai toujours considéré que le héros était le gars dont l’héroïne était amoureuse.
Donc, dans ce drama, ce serait Lui1 dont Elle s’éprend.
L’une des qualités de cette série est qu’elle comporte plusieurs persos principaux : Elle et Lui1, bien sûr, mais également Lui2 et Lui3…
Lui2, qui n’est pas l’amoureux de l’héroïne, prend beaucoup de place, on suit sa propre histoire d’amour…
Est-ce le héros ?

Lui1 et Lui2 sont deux bonnes personnes, mais totalement opposées.
Lui1 est le gars intègre, mais qui manque d’empathie, qui réussit professionnellement.
Lui2 échoue dans le travail, mais est gentil, attentionné.
Les deux hommes sont présentés comme de bons partis, pour des raisons très différentes, mais sans qu’aucun ne soit plus valorisé que l’autre.
Et, si Lui3 est le Méchant, c’est un personnage principal cependant.
Qui est le héros ?

Le héros est-il le gars dont l’héroïne s’éprend ?
Si je songe à Cendrillon ou à la Belle et la Bête, le Prince charmant n’est absolument pas un héros. C’est… une récompense !

Je me suis mise à chercher dans ma tête (certes pleine de trous) si je trouvais des héros et… je n’ai trouvé que des héroïnes :
Buffy est une héroïne, dans beaucoup d’acceptations de l’idée, mais Angel, qui a pourtant sa propre série, n’est pas un héros. Il chute souvent et on ne l’aime que parce que Buffy l’aime.
Lorsque, adolescente, je regardais les Chevaliers du Zodiaque, j’adorais Shiryu parce qu’il avait le visage fin, les cheveux longs et qu’il était le dragon, mais Seiya m’agaçait au plus au point.
Enfant, l’un de mes plus chers souvenirs est que Mère Dragon nous faisait la lecture avant qu’on se couche. L’une d’entre elles fut le Seigneur des Anneaux. J’ai adoré. Mais Frodo ne suscitait en moi ni admiration ni identification.
Ulysse, le héros si cher au cœur de ma génitrice ? Le gars laisse sa femme en plan pendant des années et batifole avec des nymphes, des sirènes et des magiciennes !

J’ai été amoureuse de Sherlock Holmes, mais c’est un drogué maniaque. Arsène Lupin ? Hercule Poirot ?
Non, les seuls noms qui me viennent sont ceux des super-héros : Superman, Captain America… et, dans super-héros, il y a un mot en plus.

Dans la plupart des dramas coréens, Elle est intelligente, travailleuse et courageuse. Lui est… beau ? Il est souvent arrogant, a parfois de gros handicaps affectifs et il ne nous intéresse que parce qu’Elle est prête à lui montrer que l’Amour c’est cool.
A part quelques pièces comme, par exemple, Something in the rain ou Romance is the bonus book.
Et Dean Winchester, de Supernatural, car tout le monde est amoureux de Dean Winchester. Et Indiana Jones et Han Solo.
Les rares héros que j’invoque sont très loin des héroïnes courageuses prêtes à changer le monde. Ce sont des aventuriers, ils sont fun… mais largement moins méritants que la simple héroïne de drama qui défend la veuve et l’orphelin ou de Cendrillon qui part bien perdante dans l’échelle sociale.

Voilà, je vous livre cette réflexion aussi brute qu’elle m’est venue.
Est-ce simplement parce que l’homme riche blanc hétérosexuel cisgenre n’a pas de mérite particulier a bien vivre ?
Je me suis endormie hier soir et je n’avais pas de héros, aucun homme fictionnel que j’admire ou auquel m’identifier…
‘fin, sauf peut-être… voir ce que j’écrivais il y a deux mois 😉

Radiant Office

Alors… j’ai cliqué sur cette série parce que Netflix m’annonçait une… série comique.
Comique.
Le terme est assez vaste, je le concède volontiers.

Trois jeunes gens (deux gars et une fille) tentent de se suicider parce qu’ils échouent à trouver un emploi et l’un des gars vient de se faire larguer.
Aux urgences, dont ils s’échappent parce qu’ils ne peuvent même pas payer leurs soins, ils entendent que l’un d’eux est atteint d’une maladie incurable.
— Ouais, OK, mais c’est la mise-en-bouche. Ca devient comique ensuite ?
— Le médecin qui les a vus aux urgences est le fils d’un riche entrepreneur dont il ne reçoit pas l’amour. Il quitte son emploi de médecin pour conquérir la boîte du papa et, en parallèle, parce qu’il a pitié ou qu’il s’en servira pour faire un coup de com, il fait embaucher nos trois paumés.
— Ouais, OK, mais ça devient drôle ensuite ?

Radiant Office est une série mignonne. Il y a des bons sentiments, il y a de la romance, le Méchant (le fils de son papa) est affreusement beau gosse (pas tant que ça quand on regarde les photos, mais il a un de ces sourires… et un Méchant qui sait sourire… hum… ça aurait pu…) et attendrissant… mais ça parle de la difficulté de trouver un job, de la tristesse d’être pauvre et sans avenir…
C’est tourné gentiment, c’est mignon plus qu’effrayant, mais.. comique ? Ca parle de trois jeunes qui galèrent à donf et l’un d’eux est gravement malade, où c’est comique ???
(Ah, oui, y’a pas que les trois jeunes qui galèrent, hein, t’as aussi une mère célibataire qui est ultra compétente, mais jamais promue parce que femme, un dont ce sont les vieux parents qui sont malades, la coloc qui accumule les emplois précaires et n’ose pas le dire…)

Sinon, c’est très sympa (si tu as un emploi stable et pas trop de galères — si tu galères et que tu cherches une série comique pour te changer les idées… doit y avoir quelqu’un chez Netflix qui déteste son prochain), la romance est hyper timide, mais la fin est un peu bâclée, ce qui est rare dans les dramas où l’épisode final prend d’habitude son temps.
Il y a aussi un petit défaut d’équilibre dans la relation entre l’héroïne et le méchant. Ils n’ont pas voulu jouer le trio amoureux sur les héros/le méchant et ça manque au final un poil de sex-appeal.
Oh, et j’aime bien qu’il y ait plus de persos principaux, mais, du coup, le temps est un peu mal réparti.

Je me relis et, voilà, c’est bien, mais ça aurait pu être mieux.
Et ça n’est pas comique. Comique, c’est pas ça. Du tout.

La morale de l’histoire/la conclusion/la parole du sage… mérite, je pense, une mention spéciale (sans ironie).
Le message de cette série ?
Si tu es une nana, consacre-toi au travail pour réussir et ne choisis pas un gars qui a de l’ambition, mais prend un mec gentil, un homme au foyer, qui te gâte, t’adore et cuisine bien 🙂