Une histoire décalée avec laquelle j’ai ri de bon cœur et que j’ai envie de partager
10 épisodes de 60 minutes

Elle (Kim Ga-eun), maltraitée dans son travail, touche le fond : le chef et les collègues qui l’ont virée, pion éjectable, partagent un verre avec elle ce soir-là. A bout, dans la ruelle où elle croit apercevoir son (maintenant ex-)chef, elle jette sa chaussure sur lui, mais la silhouette, touchée, s’effondre.
Et ce n’est pas son chef qui est au sol, mais Lui (Sung Hoon), star ultra-connue, dont elle peut croiser les affiches à tous les coins de rue.
Persuadée qu’elle l’a tué, elle le ramène chez elle, le temps de réfléchir à comment se débarrasser du cadavre. Bien sûr, Lui n’est pas mort.
Comme « solution », elle ne trouve pas mieux que de le séquestrer (!) avec l’aide de Lui2 (Kim Jong-hoon), son voisin aidant, à qui elle raconte que Lui est son cousin, dérangé mentalement, qui s’est fait refaire le visage pour ressembler à la star.
L’histoire est complètement barrée et l’intrigue repose sur le fait qu’Elle prenne les plus mauvaises décisions possibles, sans aucune méchanceté. Elle le dit elle-même : elle ne sait pas quand/comment freiner dans la vie.
Et non seulement elle fait n’importe quoi, mais les deux hommes à ses côtés (Lui la star et Lui2 le voisin chômeur) la suivent.
Le début est baigné d’humour noir et un peu violent, mais c’est le loufoque qui reste.
J’ai beaucoup ri et ça n’a volontairement aucun sens.
La plus grosse moitié du récit explore donc la vie improbable de ces 3 énergumènes, puis, dans une 2e partie, un peu plus courte, un peu moins drôle et voulue plus sérieuse, Lui reprend le cours de sa vie et doit découvrir (avec l’aide de ses deux nouveaux amis !) qui a réellement tenté de l’assassiner le soir dans la ruelle (car ce n’est évidemment pas la chaussure lancée par Elle qui est en cause).
J’ai vraiment adoré la première grosse partie et, du coup, en comparaison, l’autre partie est plus convenue et moins drôle. Ça reste sympa et il n’y avait pas forcément de meilleures solutions pour faire avancer le récit, mais Lui prend alors plus de place : si Elle était allumée, Lui est plus « normal » et agit principalement en « bon amoureux ».
J’aurais un seul vrai reproche : l’intrigue repose sur le fait que Lui ne s’enfuit pas, quand il est séquestré, car Elle est très forte / pratiquait la lutte. Plus tard, c’est Lui qui va voler au secours d’Elle. Ça se veut mignon : Elle peut voir qu’il la protège ; mais ça n’a pas de sens.
Malgré les quelques défauts, nos 3 héros fonctionnent vraiment bien et la narration est soignée. Avec, en toile de fond, une dénonciation (plutôt féroce) des conditions de travail en Corée.
NB : si le cœur de l’intrigue est qu’Elle séquestre Lui et qu’il tombe amoureux d’elle… ça ne raconte pas du tout un syndrome de Stockholm (si jamais ça existe). On est dans un cadre absurde porté par nos trois héros.
Lorsque je termine une chronique, je me pose alors la question des tags / étiquettes.
Je me demande souvent si « romance » convient pour certaines histoires où une intrigue amoureuse est présente, mais où je « sens » que ça n’est pas ça.
Ici, je n’ai pas de doute : alors que les sentiments amoureux de Lui et Lui2 envers Elle sont des moteurs de l’intrigue, ça n’est clairement pas une romance du tout.