L’intersectionnalité expliquée à un·e ami·e

Hier, quelqu’une me dit :
— Pour moi, ce qui est le plus grave, c’est l’écologie, que la planète brûle. C’est ce qui m’angoisse et c’est l’urgence à mes yeux.
Y’a pas de bonnes ou de mauvaises priorités, on fait chacun·e comme on peut pour gérer ce monde qui s’effondre.
— Je comprends, je lui réponds. Mais la pauvreté a explosé en France et c’est important aussi.
— Et la mortalité infantile, ajoute-t-elle. Tu as vu ça ? Le truc, c’est que, si j’ajoute ça (à mon éco-anxiété), je ne vais plus me lever le matin !

— Le truc, tu vois, c’est qu’on est dans un système. Fermé.
On est dans une bulle (la planète Terre) où tout est relié.
Si une personne est oppressée, lutte pour sa survie ou… est simplement (!) pauvre… elle n’a pas les ressources, l’énergie, le temps… de se soucier d’autre chose.
Basiquement, si tu as peu de ressources financières, tu ne peux pas choisir ce que tu consommes, tu prends ce que tu peux trouver.

A ton échelle individuelle, tu as le sentiment que tu ne peux pas faire beaucoup.
Tu vas acheter des produits qui te semblent OK, mais tu te dis que tu ne fais pas la différence.
Tu ne peux pas agir sur les entreprises et leurs décisions.
Mais tu peux agir au local, sur les gens autour de toi.

Disons que tu as un collègue précaire qui peine à faire valoir ses droits.
Si tu l’aides (mettons dans ses démarches syndicales), qu’il va mieux, qu’il a un peu plus de marge économique, il va te rejoindre dans un autre combat. Parce qu’il aura à son tour de la ressource (temps, énergie, argent…).

— C’est intéressé comme démarche finalement ?
— Dans un système fermé (où nous nous trouvons), tout est intéressé. Chaque amélioration qui se produit améliore l’ensemble. Chaque atteinte (sexisme, racisme, validisme, homophobie, transphobie… liste non exhaustive) détériore l’ensemble.

En aidant une autre personne dans ses priorités, elle t’aidera dans tes priorités.
Ou elle aidera quelqu’un qui te rejoindra ou…
— Peut-être pas ?
— Au pire, on ne peut jamais regretter d’avoir agi dans le bon sens !

Chaque pas, chaque souffle, chaque moment… qui produit du positif, même petit, c’est un gain. Dans ce système global qui est le nôtre. Chaque poussée, même minime, agit sur l’ensemble.

— Mais, du coup, tu parles d’un sujet politique sur ton blog ? Je croyais que tu chroniquais des fictions et que tu tentais des trucs d’humour-pas-drôle.
— La politique, c’est la vie en société donc ça démarre dès que tu interagis avec l’Autre.
Et un blog est politique par sa nature même puisque c’est l’expression d’une parole publique.

A propos Songe au bord du fleuve

Ecrivain·e, Poète·sse, Blogueur·se
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