Speed and Love | 双轨 (2025)

Une romance qui fonctionne malgré les clichés, en sachant les utiliser, et qui offre de l’action et de la douceur
29 épisodes de 40+ minutes

Réalisateur : Yu Zhong Zhong
Réalisatrice et scénariste : Zhao Xiao Lei

Vacances de fin d’année, dernier binge-watching pour dire au revoir à 2025. Il y a plein de séries que je n’ai pas encore vues et, en réalité, c’est une impression assez satisfaisante de se dire que je n’ai que l’embarras du choix dans les mois à venir.

Chine, le Père décide de recueillir Zhao (He Yu), l’enfant de ses amis décédés, mais la Mère, enceinte de Mu (Esther Yu), n’approuve pas car ils ont peu de moyens. Ils grandissent comme sœur et frère, mais Zhao n’est pas choyé par leur Mère. Quand le divorce survient, la Mère garde la fille et le Père et le fils partent pour la Thaïlande, où ils vont connaître une période de pauvreté assez dure avant que le Père ne se remarie et ait une nouvelle fille.
Quand Mu a 20 ans, la Mère épouse un Canadien et vend leur maison en Chine pour partir dans le pays de son nouveau mari, que la jeune femme n’accepte pas. Elle décide de retrouver son frère aîné qui, malgré sa promesse, n’est jamais revenu la voir ni ne l’a contactée.
Quand elle arrive en Thaïlande, le frère qui vient la chercher à l’aéroport n’est plus le premier de la classe dont elle avait le souvenir, mais un « bad boy » : il est garagiste, mais il est également boxeur et coureur automobile pour des combats et courses illégales.

Alors… clairement, on a pas mal de clichés : le garagiste sexy et taiseux, musclé, mais bosseur et intelligent. Bien sûr, ce n’est pas de sa faute s’il n’a pas pu donner de nouvelles à sa sœur, mais c’est leur Mère qui les a séparés. Et, s’il participe à des activités illégales, il y a encore une raison tout à fait honorable derrière. Car il est le héros.
Les courses sont l’occasion de nous montrer son courage ET son intelligence.
La relation romantique est celle du grand frère non biologique qui traite sa bien aimée comme une princesse délicate et, s’il y a des Méchants, les vraies difficultés viennent surtout de son attitude trop protectrice : à force de considérer Mu comme une petite chose fragile, il lui cache tout et ne la laisse pas décider de ce qu’elle veut pour eux deux.
Il y a aussi un jeu de langue autour de leur nom : Mu 朝 (crépuscule) et Zhao 早 (matin), avec l’idée que Mu est symbolisée par la lune (moon).

Mais l’histoire fonctionne. Parce que, même si Zhao est en tort (on ne ment pas dans une relation), son point de vue est vraiment explicitée : au démarrage de leur relation, elle n’a que 20 ans et il ne veut pas lui faire porter le poids de ses soucis alors qu’elle est si jeune et n’a pas « expérimenté le monde ». Et ses amis le critiquent pour son attitude et lui expliquent qu’il se trompe.
Mu est attentive et maline et, au fur et à mesure, des tiers viendront pour lui apprendre ce qu’il ne veut pas lui dire. J’ai un petit regret sur son personnage car ses talents sont moins montrés que ceux de Zhao.
Il y a quelques bugs dans la narration, mais peut-être que je fais trop attention aux petits détails.

La relation amoureuse est réussie. Mu est enthousiaste et sincère, Zhao est dévoré d’un désir qu’il retient constamment.
Il y a néanmoins un passage que je n’ai pas compris et qui me tracasse un peu.
La narration utilise pas mal de « retours en arrière » : tu ne vois qu’un bout de la scène et tu la découvres plus tard, en entier, dans un souvenir qu’ils convoquent (et expliquent, du coup).
Le premier baiser a priori arrive alors qu’ils ont bu tous les deux (leur retenue saute), mais, ensuite, tu découvres qu’il l’avait déjà embrassée alors qu’elle était quasi endormie et ça n’apporte rien tout en étant gênant…

Dans l’ensemble, les Méchants prennent peu de place et, si un personnage a du temps pour lui et te semble ambigu, soit il se révèle être gentil soit il est a minima suffisamment honorable pour faire le bon choix le moment venu.
Les raisons du divorce des parents donnent du sens, les nouveaux conjoints du Père et de la Mère sont gentils et aimants.
C’est aussi agréable que la série ait été tournée en Thaïlande et en Chine (mais, du coup, petit regret sur le Canada de carton pâte).

Je me suis dit que j’y ai retrouvé la même « énergie » que dans Love the Way You Are.
Tu te sens en sécurité et les personnages (les humains ?) sont aimés. Le meilleur ami de Zhao prend tout autant soin de Mu et n’hésite pas à faire à son ami les remontrances qui sont nécessaires.
Il s’avère que les deux séries ont été réalisées par Yu Zhong Zhong, qui a aussi fait Love is Sweet, qui est agréable malgré ses défauts.

Bref, malgré des ressorts qui peuvent sembler parfois trop faciles et qui ne passeraient sans doute pas dans une autre série, j’ai beaucoup aimé l’ensemble, parfait pour Noël.

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A propos Songe au bord du fleuve

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