Alors il y a les romances, avec des triangles amoureux qui sont des prétextes à ce qu’on rit de la jalousie des un·es ou des autres, dont on ressort boostée de feel good… et puis il y a One Spring Night.
Autrement dit, si vous avez envie de vous remonter le moral en cette période assez… morose, on va dire poliment, ce n’est pas la bonne pioche. Préférez par exemple Qu’est-ce qui cloche chez la secrétaire Kim ? 😉
Il y a bien deux amoureux, il y a bien un « triangle », mais ça n’est pas drôle du tout. Pourtant, j’ai beaucoup aimé puisque ce billet vient à la suite d’un deuxième visionnage.
Ca commençait très tendrement : Elle1 (Han Ji-min) a la gueule de bois (oui, bon, OK, c’est pas si tendre que ça), elle rentre dans la pharmacie où Lui1 travaille, il lui ouvre le médicament, mais, une fois consommé (le médoc, vous suivez !), elle a oublié son portefeuille et, pour le rembourser, il lui file son numéro de téléphone.
Lui1 est incarné par le charmant Jung Hae-in donc, oui, quand il te file son numéro, tu ne l’oublies pas.
Voilà, c’était les quelques minutes mimi avant qu’on attaque le sujet.
Le sujet ?
La pression sociale. Sur les femmes, sur les hommes. Bon, surtout sur les femmes, mais pas que.
Elle1 a deux sœurs : l’aînée, Elle2, n’ose pas avouer à sa famille que son mari la bat et essaie de divorcer tout en craignant les coups (et les conséquences sur sa carrière — qu’elle abandonne carrément) ; la benjamine, Elle3, se cache car elle a lâché ses études.
Le père ? Visiblement, il est prêt à vendre ses filles pour ce qu’il estime être la réussite et la mère est morte de honte de l’avoir épousé.
De son côté, Lui1 a une tare majeure : il est père célibataire. Donc un très mauvais parti.
Tandis qu’Elle1 essaie de convaincre Lui2, avec qui elle sortait avant de croiser la route de Lui1, qu’elle n’a vraiment pas envie de l’épouser, Elle2 découvre qu’elle est enceinte, puisque, battue, elle est aussi violée.
Pas de panique : ce n’est pas glauque. Mais c’est poignant.
La narration est lente (An Pan-seok – Something in the rain), mais, pour moi, ça fonctionne.
Lui2 n’est pas un vrai méchant, même s’il craint bien, mais Lui3, le mari d’Elle2, est un bon gros psychopathe et, pour lui, pas d’éclair final de lucidité ni rien.
Je me relis et je pense que je ne vous ai pas vendu du rêve.
Mais, là, pas de rêve à vendre, en fait.
Cette série est touchante et, à mon sens, montre bien les ravages du patriarcat, dans le genre « oh, je passais par là et je racontais une histoire », ça reste du divertissement car ça se finit bien, forcément, on ne ressort pas noyé de désespoir, mais je peux imaginer que ça ne plaise pas du tout.
Donc, juste, pour moi, ça fonctionne.
(Une rapide recherche semblerait confirmer que les avis sont très partagés.)