Aime-moi, aime ma voix (2023) ou la découverte de la fluffy romance

33 épisodes de 45+ minutes

Avant toute chose, je dois vous avertir que ce billet va contenir des spoilers quoique, en réalité, je ne vois pas réellement comment spoiler de la fluffy romance… mais, au cas où, je préfère vous avertir.

L’été passé, je vous ai longuement parlé de la série Lost You Forever puisqu’elle a été le sujet de trois de mes billets. A cette occasion, j’ai découvert l’acteur et chanteur Tan Jianci et, de vagabondages webesques en vagabondages webesques, je suis tombée sur Aime-moi, aime ma voix, sans autre info donc que l’acteur incarnant le rôle principal a, comme le suggère le titre, une voix magnifique.

Du coup, je vous incruste une petite vidéo, histoire d’appuyer mes dires :

Lui1 (Tan Jianci) est… parfait : chirurgien cardiaque, il est également doubleur (jeux vidéo, publicités…) et chanteur. Il cuisine extrêmement bien et on le verra également genre tirer à l’arc, dessiner… Quoique célèbre en tant que voix, il cache son identité.

Elle1 (Zhou Ye) est étudiante, compositrice, chanteuse… Juste un peu moins « parfaite » puisqu’elle ne cuisine pas, par exemple. En gros, il lui manque les talents que Lui1 pourra combler : si elle ne cuisine pas, elle mange avec appétit.

Ils admirent l’autre et son travail artistique avant de se rencontrer et de tomber amoureux.

Il n’y a pas d’intrigue à proprement parler et aucune menace ou rebondissement : Elle1 et Lui1 vont s’aimer. Ils sont un peu timides, mais respectueux et gentils. Elle2, la meilleure amie d’Elle1, va tomber amoureuse de Lui2, le colocataire de Lui1, et ainsi de suite. Quelques couples se forment, sans aucun triangle amoureux ni toxicité d’aucune sorte. Les amitiés sont sincères et profondes. Et tous ces personnages, sympathiques, honnêtes et purs1, travaillent ensemble en bonne harmonie, partent en vacances ensemble…

Le tout est ponctué d’agréables chansons et musiques, de belles descriptions de recettes avec des images appétissantes2, de beaux voyages…

Et quand je vous dis qu’il n’y a aucune menace d’aucune sorte, ce n’est pas juste parce qu’il n’y a pas de triangles amoureux. Il n’y a pas non plus d’accidents, de personnes mal intentionnées, de traitres, de parents qui s’opposent au mariage… Même les fans de Lui1 sont heureux pour lui dès qu’il déclare ses sentiments.

Je vous avoue, ma première réaction a été la surprise : quelle était cette étrange fiction qui ne racontait rien et où, pourtant, de bonne grâce, j’ai regardé les 33 épisodes avec plaisir ?3

Ca n’était clairement pas du feel good. Il me semble en effet que ce genre introduit l’idée d’obstacles qui sont levés et c’est une des joies qu’on y attend : les méchants sont vaincus, les bons sentiments triomphent… mais il ne peut y avoir de triomphe sans lutte.

Cadette m’a alors évoqué les Cute girls doing cute things, un genre qui semblait correspondre puisque basé sur des tranches de vie, puis, finalement, j’ai lancé la conversation sur Facebook et il en est sorti la fluffy romance que je valide après recherche car c’est bien cela.

J’ai toujours aimé les tranches de vie et je trouve sympathique cette idée de tranches de vie de gens simplement heureux, surtout à notre époque perturbée.

Certains lecteurs m’avaient fait le reproche que mes textes n’avaient pas toujours de chute, reproche qui m’a toujours semblé absurde puisqu’une tranche de vie, par essence, n’a pas de chute : on suit le personnage principal sur un moment qui n’est pas forcément marquant, pas une aventure héroïque.

Mais, ici, l’idée est poussée plus loin : certains pensent qu’une « bonne » histoire est forcément torturée ou dramatique, voire que les artistes elleux-mêmes vivent dans la souffrance et couchent par écrit leurs propres drames. J’ai toujours détesté cette idée : s’il y a probablement plus de personnes hypersensibles dans les métiers artistiques (et je m’inclus dans le lot), c’est lorsque je vais bien, suis en bonne santé et de bonne humeur, que je peux travailler / écrire / créer efficacement.

Je pense même que nous avons besoin d’un équilibre : les œuvres dramatiques sont intéressantes, mais ne peuvent être notre seule nourriture.

Bref, si le genre vous tente ou que vous aimez déjà, regardez-le.
Si vous pensez qu’il n’y a pas d’histoires sans souffrance, passez votre chemin.

  1. Ca n’est pas un détail : Lui1 et Lui2 sont un peu plus âgés qu’Elle1 et Elle2, mais on te fait comprendre que ce ne sont pas des séducteurs, qu’ils ont eu très peu d’histoires (voire aucune) et que, du coup, ils sont inexpérimentés et ne profitent pas de jeunes femmes vulnérables. ↩︎
  2. Si vous êtes végétarien, non… ↩︎
  3. Comme jouer aux Sims avec des cheat codes… ↩︎