Jeudi, je vous parlais d’une news qui avait brusquement buzzé autour de l’éditeur Elder Craft.
Samedi soir, celui-ci a partagé un nouveau communiqué de presse sur les réseaux sociaux.
En toute transparence, sa lecture m’a mis en colère. Parce qu’il n’y a rien qui va.
Je pouvais juste éditer mon précédent billet, en mentionnant cette mise à jour, et passer mon chemin, tant ils ne méritent pas qu’on leur consacre la moindre seconde… mais ça ne me semble pas la démarche idéale.
Ne rien dire du tout, ça laisse un flou, genre un espace de « pourquoi pas ? »
Je vais passer sur le timing : si personne d’autre que Marsan ne voulait investir au départ, 48h pour changer la donne… disons que ça interroge.
Une bonne part du communiqué est un chantage à l’emploi, en résumé grossier : on est les gentils car on crée des emplois et on publie des livres.
C’est Pigeon Gratuit, sur BS, qui, me semble-t-il, a bien résumé les choses :


Le propos d’Elder Craft repose sur l’idée que leur maison d’édition est nécessaire.
Et que cette nécessité rendait indispensable de s’associer à Marsan, puisqu’il était le seul investisseur possible.
Bref… comme je l’ai écrit plus haut : y’a rien qui va.
Mais quelque chose me gêne vraiment.
Pour défendre l’idée qu’ils étaient si fragiles qu’ils n’avaient d’autres choix que de faire de mauvais choix, comme si créer une maison d’édition était un acte de survie (!), ils citent plusieurs maisons d’édition ayant disparu.
Sauf que le marché du livre a beaucoup évolué, avec des hauts et de bas (forcément).
Wikipedia me dit qu’Oxymore a fermé en 2006, par exemple. Quel rapport avec le marché actuel ?
Et on pourrait discuter ainsi autour de chaque boite qu’ils mentionnent, du modèle économique qu’elle avait, de pourquoi elle a fermé…
En fait, ce qui me gêne, c’est que pour justifier des choix qui ne sont tout simplement pas justifiables, à moins de dire franchement qu’ils ne s’inscrivent pas dans une démarche éthique, laissant à chaque auteurice et lecteurice le soin de décider ou non s’iel est OK avec ça, ils réécrivent une histoire du marché de la littérature SFFF en France où leur présence ferait la différence.
Et, ça, ça me saoule vraiment.
Edit au 24/10/25 : Hier, Sébastien Moricard, le directeur d’Elder Craft, a présenté ses excuses en reconnaissant que sa décision initiale était mauvaise. Des vraies excuses, qui prennent conscience du souci, c’est appréciable.
Mais je ne comprends pas bien pourquoi il dédouane Fibre Tigre qui est son coactionnaire. Il avait connaissance de ses choix et décisions et ne l’a pas arrêté avant que le buzz n’éclate…
Edit au 3/11/25 : Rolistiquement Vôtre en parle dans son émission du 31 et je suis assez d’accord avec les points qu’il soulève…