Au moment où je rédige ce billet, A Dream Within a Dream est en cours de diffusion et, hormis celleux qui ont bossé dessus, personne n’en connait donc la fin. Pour l’instant, c’est du très très bon et je croise tous mes petits doigts pour que le récit reste à hauteur tout du long jusqu’à sa conclusion, mais là n’est pas le sujet.
J’en détaillerai l’histoire plus tard, lorsque j’aurais fini de le voir, mais, très grossièrement : Elle (Li Yi Tong) est une actrice qui bascule dans le scénario du film dans lequel elle tourne. Dans ce scénario original, Lui (Liu Yu Ning) est le méchant : il la trompe avec sa propre sœur, la torture, etc. Elle a donc toutes les raisons du monde de s’en méfier dans le monde-imaginaire sauf que, toi, spectateurice, tu découvres très vite que Lui-imaginaire n’est a priori pas le méchant de l’histoire et qu’il est tombé sincèrement très amoureux d’Elle.
Pour l’instant, c’est très très méta, drôle et terrible à la fois et super addictif. Et les deux acteurices jouent très bien.
A cette étape, je ne peux donc pas vous spoiler par définition puisqu’on ne sait pas tout, mais, perso, je me pose une question : est-ce que Lui-imaginaire a aimé Elle-imaginaire à un moment donné (ce que ne semble pas dire le scénario original qu’on nous a raconté dans le 1er épisode) ou est-ce que le scénario original est différent du monde-imaginaire parce que, dans ce monde, c’est Elle-actrice qui existe ?
Le Lui-imaginaire que nous suivons est amoureux d’Elle-actrice, avec ses pensées et valeurs de notre époque moderne.
Mais ce n’est pas le sujet de ce billet.
— Hein ??? Pourquoi tu nous racontes tout ça alors ?
J’écris ce soir autour de cette série, mais, en vrai, j’aurais pu le faire plus tôt pour tout un tas d’autres séries.
Je sais qu’il ne faut pas aller lire les commentaires sur la Toile, mais je le fais pour les œuvres fictionnelles. J’y cherche parfois des explications qui m’ont manqué, des pistes que je n’aurais pas vues, des détails… mais, forcément, je grrr de temps en temps, je suis humain après tout1.
En général, dans beaucoup2 de romances, le héros est très amoureux de l’héroïne et va faire des trucs de dingue pour elle. Parce que c’est une fiction et que c’est le héros. Et que, si c’est pour me raconter des histoires réelles de la vie de tous les jours, je ne regarde pas d’œuvres, j’écoute les gens autour de moi.
Je ne peux pas accuser le patriarcat de tout (quoique ?), mais pourquoi j’aime que le héros en fasse des tonnes ? Parce que, dans le monde réel, le gars a plus de chances de larguer la nénette après lui avoir laissé toute la charge mentale pendant des années.
— C’est super cliché ce que tu dis !
— C’est ce que montrent les études…
— Mais ça ne peut pas être que pour ça qu’on aime les romances !
En vrai, peu importe.
Le fait est que, dans les romances, on aime vibrer avec notre héros éperdument amoureux, voire le regarder se faire torturer et on aime ça. Plus il souffre, plus c’est bon ensuite quand il parvient à baiser (dans les deux sens du terme).
Bref, je ne vous spoile pas en vous disant que, vu le démarrage de l’intrigue de A Dream Within a Dream, notre héroïne va beaucoup rejeter notre héros puisqu’elle pense sincèrement que c’est le méchant.
Et, franchement, quand tu as vu la scène dans le 1er épisode, où Lui la gifle parce qu’Elle le trouve au lit avec sa sœur, ben… tu sais que c’est d’emblée le parti pris jubilatoire qui est pris. Ça va remuer car Elle ne peut pas accepter ça.
Je suis éberlué du nombre de commentaires qui se plaignent du traitement que subit le héros, qui blâme la femme (parce que tout est toujours de la faute des femmes !), voire qui souhaite que le héros tombe amoureux d’une autre personne.
L’acteur joue très bien (tant mieux pour nous). Oui, c’est super triste pour lui d’être rejeté. Mais c’est l’histoire pour laquelle on a signé.
— Pourquoi t’as écrit « misogynie » en titre de ce billet ?
— Parce que je trouve ça étrange de voir le héros plaint alors qu’on est dans une romance épique et qu’on est là pour qu’il soit malmené et l’héroïne (ou parfois l’actrice réelle) blâmée.
— Mais c’est le hasard que ça tombe sur la nénette !
— C’est un hasard qui revient trop souvent.
Pour Fireworks of My Heart, alors qu’Elle doit se débattre de plein de choses et que Lui est parfois très froid, j’ai lu également qu’Elle était trop horrible.
Dans Love O2O, alors que Lui est volontairement toxique (mais j’aime bien dans cette histoire, hein !), c’est encore Elle (et plutôt l’actrice) qui est critiquée.
Lost You Forever : Elle aime les 3 personnages masculins principaux, différemment, et c’est ce qui rend intéressante l’histoire, mais t’as des tonnes de gens pour te dire que… non. J’en ai même vu expliquer qu’elle était amoureuse de l’un, mais pas de l’autre qui n’était que… son « âme sœur ». Et qu’elle était ceci ou cela (mettez ici la critique méchante que vous voulez).
Si tu ne veux pas voir d’homme fou d’amour… ne regarde pas de romances ou que certaines sélectionnées à l’avance. A quel moment tu te réveilles le matin en te disant que tu ne veux pas que les héros choppent les héroïnes car elles ne seront jamais assez bien à tes yeux ?
A quel moment une femme est digne selon toi ?
Je défie quiconque de savoir pourquoi on tombe amoureux.
A un moment donné, un·e écrivain·e, un·e scénariste… décide qu’Elle et Lui sont amoureux parce qu’elle a souri, qu’il a dit un truc, qu’elle a sauvé des bébés phoques… et peu importe, au fond, la raison car toutes les raisons du monde se valent.
A quel point tu détestes les femmes pour ne pas supporter, quand tu regardes l’histoire d’Elle et Lui, que Lui ne fasse pas tout pour celle qu’il aime ?
— Oui, mais Elle aussi…
— C’est pas la question. Pourquoi ça te chagrine autant de voir un amoureux aimer ?
