Gaufres à la crème

Pour 14 gaufres :

  • 500 g de farine
  • 4 œufs
  • 150 g de beurre
  • 25 cl de crème fraîche liquide
  • 25 cl d’eau
  • 100 g de sucre
  • une pincée de sel

Mélangez la farine, le sucre et le sel, puis les jaunes d’œufs, le beurre fondu, la crème et l’eau. Introduisez les blancs d’œuf battus en neige. Faites cuire (4 minutes) et laissez sécher sur une grille.

Elles ne sont pas très sucrées : saupoudrez-les de sucre si vous les servez natures.
Les gaufres se conservent mal, aussi je vous conseille de congeler immédiatement celles que vous ne mangez pas… s’il en reste 😉 Pour ma part, je les mets en pile dans un sachet de congélation : elles se détachent très facilement et se réchauffent au micro-ondes.

Avez-vous peur des quotas ?

Hier soir, avant de rejoindre Morphée, j’ai lu cet article : Guide à l’usage des auteurs qui écrivent des livres sexistes (mais qui font pas exprès). Le propos est simple et très pratique : par exemple, effectivement, on peut déjà commencer par mettre moitié de femmes dans nos figurant·es.
Et la conclusion reste pleine de bon sens : « Je sais aussi que ce n’est pas facile de déconstruire ce que la société nous a martelé depuis notre enfance, mais s’il vous plait, essayez à défaut de réussir. »

Je réalise au matin que je veux revenir sur ce point.
Oui, la société nous a construits sexistes, tou·tes autant que nous sommes, car nous sommes des animaux éduqués. Mais nous sommes aussi extraordinairement plastiques et nous pouvons nous reprogrammer.
Spontanément, peut-être allons-nous avoir tendance à garder des hommes forts et braves, des femmes douces et… (‘fin, là, pour le coup, je ne me sens pas du tout incluse dans ce « nous » générique, je l’avoue), mais on peut… s’imposer des quotas, tout simplement.

Ça vous semble ridicule ?
Dans la réalité, le gros argument « anti-quota » est qu’on doit choisir une personne en fonction de ses compétences et non de son genre. Ça se défend (mouais…), même si, personnellement, je pense que, à un niveau macro, imposer des quotas fait bouger les lignes.
Mais, en fiction, l’argument ne tient plus : les compétences de nos personnages ne sont déterminées que par nous-mêmes. Si le personnage doit être… un brillant scientifique ? il n’appartient qu’à nous qu’il soit brillante.

Votre dernière histoire racontait l’idylle entre un homme et une femme ?
Faites que la prochaine soit entre deux hommes ou deux femmes.
Ça ne serait pas la même histoire ?
En réalité, si, complètement si. Peu importe le genre de celleux qui se roulent une pelle, se déchirent, se disputent ou se déclarent « je t’aime » avec des yeux qui brillent. Les péripéties sont les mêmes.
Sauf univers particuliers du passé ou de fantasy.

Et les personnes racisées ?
Je reprends le propos de l’article cité plus haut : moins vous décrivez une femme de manière stéréotypée, plus vous échappez au sexisme.
J’ajouterai que, si elle est « agréable à regarder » plutôt que pourvue « de jambes interminables », vous laissez au lecteur le choix de ce qui est agréable et peut-être que, pour lui, la dame est joliment ronde.
Mais cela s’applique également aux couleurs de peau : à moins d’être « blond comme les blés » et la peau « plus pâle qu’un vampire », il est rare de préciser l’ethnie.

Imposez-vous des quotas. Si cela ne vous semble pas évident au démarrage, voyez-le comme une obligation de vous renouveler.

Pour ma part, je l’avoue, j’ai tendance à privilégier la présence de femmes dans mes textes, discrimination positive que j’assume puisque la fiction est majoritairement masculinisée.
Et je ferai une seule exception au comptage des persos : quand on raconte une histoire très proche de ce que l’on a vécu. Là, par plaisir et nostalgie, on peut garder les vrais protagonistes… si l’on ne fait pas ça en permanence 😛

(Ce billet a été écrit sans smilies, histoire de… et qu’est-ce qu’on a le réflexe d’en mettre !)

Transitivité, mon amour

Les amis de nos amis seraient nos propres amis ou les ennemis de nos ennemis… ?
C’est pour le moins absurde : les maîtresses de mes amants sont rarement mes copines et aucune n’a jamais été ma maîtresse.

Conclure

Les quelques mots/les premières images qui commencent une histoire sont importantes : le lecteur/spectateur doit être happé, conquis, pour ne pas détourner l’attention.
La fin est… fondamentale ? Elle laisse le goût en bouche quand nos souvenirs réévoqueront la fiction, l’impression laissée, les sentiments…
Dans une histoire policière, le coupable est démasqué, confondu, puni ou attrapé. Dans une quête épique, l’anneau de Sauron est définitivement détruit !

J’ai un plaisir coupable : je regarde des films sentimentaux quand aucun membre de ma famille ne peut me surprendre… J’en regarde et, parfois même, j’écris des histoires d’amour !
(Et j’ai regardé plus d’une fois la version BBC d’Emma avec Jonny Lee Miller…)
Quelle peut être la fin d’une telle histoire puisque, par définition, quand le mot « fin » s’écrit sur une relation amoureuse, ça n’est pas la fin de la rencontre, de la mise en place, mais la fin de ce qui réjouissait le spectateur, ce qu’on ne veut pas connaître.
Contrairement à une enquête policière, à une quête, à une mission d’exploration réussie… une histoire d’amour ne raconte pas une aventure avec un début et une fin, avec une réussite, une capture, un accomplissement, mais une tranche de vie : deux personnes voient leurs relations changer.
Deux amis s’aperçoivent qu’ils s’aiment « autrement », deux inconnus se croisent et éprouvent l’envie de se connaître, deux ennemis ne s’en veulent plus…

Sur certains de mes textes, on m’a reproché des fins ouvertes : non seulement j’aime les fins ouvertes car elles sont les plus… réalistes ? évidentes ? car mes personnages ne meurent pas quand vous avez terminé de lire ! mais une bonne histoire d’amour peut-elle se terminer autrement que devant un nouveau chapitre que les amants écriront dans l’intimité ?
Quand j’étais plus petite, parce que j’avais été « nourrie » de cette façon, bien évidemment, j’aurais affirmé que l’histoire d’amour se concluait sur la demande en mariage, sur un « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants », mais… qui y adhère encore aujourd’hui ? Ont-ils su garder la passion dans leur mariage ? Et, d’ailleurs, pourquoi se marieraient-ils ? Voulaient-ils tous les deux des enfants ou n’en avaient-ils pas déjà de précédentes unions ou… ?

Ces jours-ci, j’ai vu Un jour (de Lone Scherfig) et Before We Go (de Chris Evans).
A ceux qui détestent les spoilers, attention : comme je parle dans ce billet de fins, je vais spoiler tout mon saoul ces deux films puisque tel est mon propos.

Tout d’abord… les deux mécanismes m’ont intéressée.

Un jour est adapté du roman de David Nicholls.
Emma et Dexter se rencontrent un 15 juillet, lors de la soirée de fin d’études. Ils deviennent amis et l’histoire est racontée de 15 juillet en 15 juillet : rencontres, coups de fil ou lettres, à nous de reconstituer les années jusqu’à ce que l’évidence s’impose enfin. Ils s’aiment. Bon, ils s’aimaient déjà puisqu’ils étaient meilleurs amis, mais ils s’aiment désormais à vouloir tenter la vie d’un couple !
Bref, l’histoire devrait alors s’arrêter pour nous : ils auront des hauts et des bas, des disputes et des trahisons, mais… voulait-on vraiment savoir les difficultés rencontrées par la Princesse Leia et Han Solo ? L’auteur voulait-il se la jouer dans l’originalité forcée ? J’aimais bien sa construction d’année en année, j’avais adhéré.
La fin est grotesque : Emma découvre déjà qu’elle ne peut pas avoir d’enfants (pourquoi ? quel rapport avec leurs difficultés à se trouver ?) puis meurt… écrasée par un camion. Brutal, incompréhensible.
Et encore une année pour nous dire que Dexter s’en remettra.
Pourquoi cette plaisante narration ? Pourquoi cette amitié joliment décrite ? Pourquoi tout ce taf pour gâcher l’histoire avec une fin inappropriée ?
Par curiosité, j’ai commencé à lire le livre, mais j’ignore si j’irai jusqu’au bout…

Si Before We Go semble d’une construction plus banale (deux inconnus se croisent), il m’a beaucoup plu… et pas seulement à cause du séduisant Chris Evans (oui, oui, Captain America !) qui joue le personnage principal.
Nick, musicien, est arrivé à New York pour passer une audition le lendemain, mais, le soir même, il est invité à une fête où devrait se rendre son ex, qu’il n’a pas revue depuis six ans et dont il est toujours amoureux. Effrayé à l’idée de la croiser, de ce qu’il lui dira, qu’elle vient à cette soirée accompagnée, il reste dans la gare et joue, récoltant quelques billets.
Brooke vient de se faire voler son sac à main, son téléphone portable tombe et se casse (ouais, ça n’arrive plus de nos jours) et il ne lui reste plus que son billet de train pour rentrer à la maison, mais elle rate le dernier train, forcément.
La gare va fermer pour les quelques heures de la nuit où les trains ne circulent plus et, quoique Brooke se montre forcément suspicieuse, Nick n’a pas le coeur à la laisser seule pour la nuit, dans l’immense cité.
Au fur et à mesure que le temps passe, chacun découvre la vie de l’autre et, surtout, apprend qu’il n’y a pas un seul grand amour, que la vie réserve d’autres rencontres, d’autres moments…
La fin est ouverte : Brooke rentre chez elle, Nick ira à son audition.
Se reverront-ils ? Nous n’en savons rien et l’histoire se conclut comme elle le doit : tout est possible et, en même temps, pendant qu’ils s’embrassent pour se dire « au revoir » ou « adieu », à ce moment précis, ils s’aiment et c’est ce qui constitue l’histoire.

Bref… je vais continuer à m’interroger sur les bonnes fins et sur les histoires d’amour, mais cela fait un petit moment que la fin ouverte me semble quand même l’idéal pour conclure une rencontre/un changement/un bouleversement dans la vie de deux personnages 😉
Après tout, les histoires d’amour ne durent pas, mais tiennent dans ces baisers amenés avec talent.

Petit plaisir égocentrique

L’arrivée de Dimension Fées m’a donné l’envie d’une petite photo tout à fait égocentrique : une photo des ouvrages papier soit anthologies que j’ai dirigées, soit anthologies ou revues au sommaire desquelles je figure 🙂

Nice Fictions 2016 et Dimension Fées

Voilà, c’est terminé…
La 2e édition de Nice Fictions s’est tenue ce week-end, vendredi, samedi et dimanche, et… je n’arrive pas vraiment à le réaliser. Un peu comme Noël qu’on attend chaque année et, au lendemain, on a toujours cette même surprise : ah, bon, c’est déjà passé ?
Si je suis à l’aise pour raconter des fictions, je suis gauche pour narrer la réalité alors… juste… c’était super !

Dimanche soir, les orgas finissent au bar… by Méjane

Des lieux idéaux grâce au soutien de l’Université, l’aide des institutions publiques, des associations, de bénévoles motivés et généreux, d’invités heureux d’être là… et un public enthousiaste et émerveillé.
J’ai modéré une table ronde par jour, dit pas mal de bêtises sans aucun doute, n’ai pas dormi depuis mercredi (sous adrénaline sans aucun doute) et, lundi matin, nous avons fini de ranger.
En marchant dans les rues de la ville, ensoleillées, toujours plus calmes le lundi, tout me semblait soudain irréel comme si une aussi extraordinaire aventure ne pouvait avoir été vécue que par une autre moi, bien plus énergique, bien plus efficace…
Pourtant les photos, les coms enthousiastes… sont bien là : je n’ai pas rêvé ! Tous ces échanges, ces sourires, tout ce bonheur… Merci à tous !
Nice Fictions n’est pas le festival d’un groupe, mais de tous les passionnés qui souhaitent l’investir, le faire grandir, le voir pousser. Communautaire, « open source » ? Je peine à trouver le mot exact, mais j’espère que l’idée se comprend 😉
Maintenant, ben… il est temps d’attaquer le travail pour l’édition 2017 !

Et, en attendant, le samedi 4 juin, avec la Bibliothèque universitaire de Saint-Jean-d’Angély, nous sommes en train de préparer une nuit de l’écriture dont je vous reparle très vite.

Dimanche, Chantal Robillard était à Nice Fictions et elle a dirigé, pour Rivière Blanche, l’anthologie Dimension Fées que j’ai donc entre les mains.

Un sommaire dense où je me retrouve aux côtés, avec ma chère maman, d’Olympia Alberti, Jean-Pascal Ansermoz, Christiane Baroche, Ugo Bellagamba, Pierre Bordage, Elizabeth Chamontin, Muriel Chemouny, Henri Etienne Dayssol, Philippe Di Folco, Pierre Dubois, Sylvie Durbet-Giono, Estelle Faye, Patrick Fischmann, Claudine Glot, Joel Henry, Emmanuel Honneger, Olivier Larizza, Jacques Lovichi, Roland Marx, Chantal Robillard, Joel Schmidt, Hervé Thiry-Duval, Françoise Urban-Menninger et Bernard Visse.

Ma petite nouvelle s’appelle Histoires de pandas et de fées.
A chaque fois que je tiens une nouvelle anthologie ou revue où je suis au sommaire, je me sens toujours émue, mais, là, entre le festival et cette publication, je me dis que le Grand Scénariste a voulu caser plein d’éléments d’un coup 😉

Sinon, je serai également aux Imaginales dans un mois.

Bonjour, Je viens pour l’histoire d’amour

On nous a signalé
qu’elle s’était passée
un peu avant l’été
Nos agents ne sont pas autorisés
à l’éprouver
Regarde-toi, enfin,
l’état dans lequel elle te met
Est-ce bien cette fin
que tu voulais ?
Allons, cesse de pleurer !
Il n’y a rien à en tirer…
Ce sont les humains
qui l’ont créée,
cette étrange faim
qui les fait se dévorer
Je sais…
Il y a eu quelques soirs
où, blottie contre lui,
le cœur gonflé d’espoir,
tu as cru en lui
Tu as cru qu’il t’aimait
et ce sont bien les mots
qu’il a employés
Cesse tes sanglots,
ce n’est qu’une histoire,
une rencontre contrariée,
une étrange foire
dans leurs esprits apeurés
Je viens pour l’histoire d’amour
car il est temps de rentrer,
il n’y a que de vilains tours
dans leurs cœurs affolés

Amour, infidèle amant…

Quand j’étais enfant, je ne comprenais pas pourquoi l’amour était une maladie…
Est-ce vraiment une maladie ? Un handicap ? Une malédiction qui menace le plus solide des guerriers ?
Et, sans elle, la plupart de mes textes, de mes poèmes… n’existeraient juste pas.
Est-ce la façon que la Muse a de me rappeler que tout a un prix ? Est-ce une blessure que je me plais à regarder pour me souvenir que je suis vivante ? Est-ce tout simplement que je n’échangerais ma place contre celle de personne d’autre ?
Putain d’Amour, si tu ne nourrissais pas ma Muse, je te déclarerais la guerre sans hésiter une seule seconde.
Faut-il que l’Ecriture passe avant beaucoup de choses que je tolère ainsi ton agaçante existence !
Ecriture, ma princesse, mon aimée, je te néglige beaucoup ces derniers temps, mais ce n’est que partie remise, tu verras…
Amour, compagnon d’infortune, infidèle amant, je l’avoue, je préfère te connaître et que tu me fuis plutôt que de jamais croire que je te côtoie alors que je serais prisonnière d’une illusion qui aurait à peine ton nom et certainement pas ta nature.
Au fond, ne te mens jamais, aucun déni ne vaut d’être vécu et quelques larmes sont un prix bien faible pour être vivant.

Trop d’années

à nous regarder
sans nous toucher.
Ce n’était pas le moment,
ce n’était pas le présent.
Lequel a dit “non”
et a refermé la prison ?
Le sable s’est déposé
sur les souvenirs entassés
et, naturellement,
inconsciemment,
nous nous sommes éloignés.
Puis il y a eu ce jour d’été,
ces quelques mots à échanger.
Puis il y a eu ces sourires,
ces quelques rires,
cette amitié retrouvée.
Ton visage s’est ridé
et, sur tes tempes blanchies,
ma main tremble.
Tu me souris.
Sommes-nous ensemble ?
Trop d’années
sans nous regarder,
sans nous parler.
Trop d’années
et, pourtant, rien n’a changé.

Sur le bord de la rivière,
je m’assois, je t’espère
et, si à nouveau tu te perds,
n’oublie pas cette terre.

Des réseaux sociaux

Un outil n’est par essence ni bon ni mauvais, c’est simplement un outil.
Evidence que l’on oublie parfois, le regard rivé sur le support…

Vous souvenez-vous de cette époque où nous ne disposions que de la lettre postale et du téléphone (sans répondeur, sans le nom de l’appelant qui s’affiche, sans…) ?
Nous ne souhaitons jamais perdre le contact avec les gens auxquels nous tenons, mais ça se fait tout seul :
Tiens, cela fait n semaines que je n’ai pas eu de nouvelles d’Untel. Un coup d’oeil à l’horloge : il est 22:00, beaucoup trop tard pour l’appeler. Demain ? Mais, demain, la pensée reviendra à la même heure…
Le mél : facile, gratuit, pour prendre des nouvelles à une heure indue.
Et désormais les réseaux sociaux pour s’assurer que ceux qui n’ont pas eu le temps de se manifester sont bien au courant que et que…

Mais c’est une illusion : toutes les news se mélangent et, non, Untel n’aura pas vu que et Machin ne saura pas que.
Parce que nous ne sommes pas des machines, parce que nous n’arrivons pas à traiter autant d’infos, que nous avons déjà parfois du mal à nous souvenir de ce qui nous a été dit à nous, en particulier.

Si, professionnellement, la nécessité du réseau social ne laisse aucun doute et se traduit dans les stats des sites web, dans les commandes reçues par les uns et les autres, les prises de contact,
au niveau personnel, le bilan devient mitigé, voire amer.

Infos qui défilent et humeurs qui nous submergent,
empathie pour ceux qui sont tristes,
jalousie pour ceux qui semblent tellement plus heureux,
photos qui se percutent et, au milieu,
les exploits d’un enfant qui nous parait bien laid (mais peut-on avouer ce genre de choses ?)
ou le selfie d’un couple tout sourire, visiblement in love, alors que nous savons qu’il n’y a plus d’amour entre les deux êtres qui se collent, retenus l’un à l’autre par l’habitude, la peur du changement ou de la solitude,
chagrins qui nous paraissent futiles,
colères qui nous laissent de marbre…

Nous glissons dans l’intimité de l’autre, en percevons des fragments déformés, nous montrons…
Nous entendons-nous encore ?

Un outil n’est ni bon ni mauvais, mais qu’en faisons-nous ?
Il est si doux, certains soirs, de ne pas être seuls, de partager avec ceux qui sont loin comme si nous nous étions retrouvés au café d’en bas, mais passerions-nous toutes nos soirées au café d’en bas ?

Persuadée de l’utilité des réseaux sociaux sur lesquels j’assure une veille professionnelle nécessaire, leur brouhaha me laisse un sentiment étrange
et je n’arrive plus à y partager les bêtises avec lesquelles j’espérais faire sourire et que j’ai vu prises au sérieux,
je n’arrive plus à y parler puisque je ne sais qui m’entend,
je n’arrive plus à y voir les visages de ceux qui m’auraient rejoint au café d’en bas.