Des longs cheveux coupés

Dans ta blanche parure de soleil
Un à un ajustés
Tel une prison de vermeil
Un bel oiseau y pleure
Une mélodie du passé
Il chante tristement
Nos amours oubliées
Et sa complainte lente
M’est un souvenir cruel :
Autrefois je fus aimé.

Une perle de sang

a roulé tout le jour
le long de mon amour
Rubis étincelant
de passion, de douleur
de sons et de couleurs
Une perle de sang
est tombée doucement
au fond de mes tourments
Une perle de sang
a coulé lentement
dans mon cœur révolté
Une perle de sang
comme tes lèvres enflammées
nous a donné l’éternité
pour en jouir à jamais

Cinq heures

La cloche a retenti le long des couloirs
Toutes les classes rapidement se sont vidées
Au bruit des galopades très pressées
Le lycée s’est endormi dans le noir

Un cavalier furieux chevauchant dans la nuit

Une chevelure sombre où s’engouffrent les vents
A son côté, la lame d’une épée qui luit
Là-bas, dans le lointain, de lugubres hurlements

Une frêle demoiselle aux longs cheveux blonds
De douces larmes coulant de trop beaux yeux longs
Le plus haut des donjons qui menacent les cieux
Enfermant en ses murs l’un des présents des dieux

Un cheval qui stoppe devant de très hautes portes
Des menaces criées qui à la guerre exhortent
Une lame tirée, beaucoup de sang versé

Et deux cérémonies, un chevalier nommé
Et un mariage entre deux charmants jeunes gens
Qui vivront pour toujours des plus tranquillement.